25 💎 L'Affrontement

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« Parfois, le silence est la plus belle des paroles. »

EZEKIEL

Le fait de nous battre dans la cour du palais du défunt roi me rappela quelque peu cet affrontement sans ménagement cent cinquante ans plus tôt.

Nous étions sur un véritable champ de bataille, à Pryora. Nous avions déjà perdu bons nombres de Gardiens avant cet affrontement final. Mais le dénouement n'en était  pas moins chaotique.

Le pouvoir d'Aude allait au delà de ce que nous connaissions. Le fait qu'elle pouvait utiliser le pouvoir de plusieurs gemmes à la fois faisait d'elle un ennemi redoutable. Elle était aussi forte qu'un Dieu.

Nous, nous n'avions qu'une infime partie de leur pouvoir mais elle... et avec toutes ces gemmes, elle s'en rapprochait davantage. En plus de manier la Mort, elle maniait toute forme de magie. Nous étions Gardiens, mais encore trop peu expérimentés. Malgré toutes nos souffrances et toutes les tortures que nous avions enduré, jamais l'Ordre ne nous avait préparé à un ennemi de cette taille.

Mon épée trancha nombre de morts. Je ne les comptais plus. Quand on me frappait, je ripostais et lorsqu'on s'approchait un petit peu trop de moi, je devenais impitoyable. J'en avais suffisamment bavé avec les morts à la Confrérie du Rubis, il était hors de question que l'on m'empale à nouveau. Ma blessure me faisait encore souffrir certaines fois, la cicatrisation n'était pas complète et prenait trop de temps.

Je tournai sur moi-même tout en levant mon épée et tranchai la tête d'un mort habillé en civil qui se jetait sur moi. Pivotant sur ma droite, mon épée heurta celle d'un revenant habillé d'une armure. Son visage était différent des autres. Plus clair et malgré qu'il était mort, il semblait plus intelligent que les autres. Exactement comme le géant que nous avions dû combattre à Novendill. Pourtant, en parcourant rapidement son armure, je n'y descellai aucune gemme. Il me repoussa d'un coup de pied dans le ventre. Heureusement, mon armure couvrait les coups parfaitement. Il faut dire que Sam avait vraiment un don pour la confection d'équipements. Je ne pouvais nier que je commençais à apprécier ce petit forgeron.

Je levai mon épée au dessus de ma tête pour parer l'attaque de mon adversaire. Une attaque lourde, laquelle contracta mes muscles en profondeur. Je glissai sur la droite pour l'esquiver ensuite, il frappa son coude protégé d'acier contre mon visage. Ma tête valsa en arrière et le goût du sang imprégna ma langue. Il avait d'ailleurs dû me casser le nez. Je titubai légèrement en arrière et avant qu'il ne puisse me blesser, une pique glacée transperça sa nuque et ressortit par sa bouche, teintée de son sang. Il tomba sur ses deux genoux, lâcha son arme et finit congelé sur le sol. Je remerciai Alexius d'un hochement de tête avant de reprendre mon ascension.

Pendant que lui et Adélaïde combattaient la multitude de guerriers aux ordres d'Aude, j'étais chargé de récupérer Elya et sa petite sœur. Le problème était qu'accéder au château n'était pas une mince affaire. Je courus entre les combattants.

À ma gauche, le pouvoir d'Adélaïde me chauffa le visage. Elle carbonisait tout sur son passage. Elle empoigna trois soldats à l'aide d'un lasso rouge et lumineux, les tira vers elle avant de les faire exploser. C'était comme si elle n'avait jamais quitté son Rubis.

Elle maîtrisait son pouvoir comme une véritable Déesse. Ses yeux rouges et sa carrure imposaient le respect. Autant qu'Alexius et ses yeux bleus. Leur armure scintillait et défiait quiconque de les approcher. Je fis tourner mon épée dans ma main puis poursuivis ma course. Je combattais chaque mort avec violence, acharnement et détermination. Je refusais de perdre. Il était temps de terminer ce que nous avions commencé.

Les Derniers Gardiens : II - La Voie du SaphirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant