Partie I / Chapitre 4

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Nico (int):

J'ai sauté sur Kitty, et Clarisse s'est assise derrière moi. Elle avait l'air un peu mal à l'aise. J'ai attrappé mon sac, je l'ai placé devant moi, et j'ai refait l'inventaire de ce que j'avais. Nourriture, OK. Armes, OK. Argent, OK, j'avais les deux types, bien que je ne sache pas vraiment à quoi me serviraient les drachmes. Vêtements, OK. Mieux vaut être prêt à tout. Oh, j'avais aussi quelques autres bricoles, mais on en parlerait le moment venu. Kitty s'est lancée au trot, et j'ai tout de suite senti que Clarisse n'était jamais montée à dos de chien des Enfers. Malgré le fait que j'y sois habitué, le trot de cette chienne n'était pas des plus agréables. Blackjack, ravi de se dégourdir les ailes, voletait et faisait des cabrioles autour de nous, alors que Percy et Anabeth s'accorchaient à lui pour ne pas tomber.

NB: Créer une selle d'ombres matérielles pour faciliter le transport à dos de "Kitty". ET un porte-bagages.

Je me suis retourné pour donner quelques conseils à Clarisse sur sa façon de se tenir assise. Percy, lui, avait pris une selle double, une conception spéciale de Tyson pour lui permettre de monter Blackjack avec Annabeth. ET il avait deux porte-bagages (un devant et un derrière) !

- Clarisse ?

- Oui ?

- Petit conseil, recule-toi et penche-toi en arrière. Ça te facilitera l'assise.

Elle a appliqué mes conseils, et ses tressautements se sont arrêtés. Elle m'a lancé un sourire gêné, l'air de dire "Merci, mais je préfère ne pas le dire à haute voix". Je lui ai souri en retour, et j'ai senti un brusque choc dans l'estomac, tandis qu'elle se détournait. Mais, ça n'était pas venu de l'extérieur. C'était sorti de moi. Je me suis demandé ce que ça signifiait, mais à ce moment, Clarisse a interpellé Percabeth (oui, je sais un surnom stupide, mais c'est plus court que Percy et Anabeth).

Je n'ai pas écouté la conversation, trop occuppé à comprendre ce qui m'arrivait. A chaque fois que je L'ai regardée, j'ai frémi tout entier.

Mon esprit a peu a peu dérivé sur le thème des dieux. Un milliard de questions se sont précipitées dans ma tête. J'avais obtenu quelques réponses, mais elles avaient été futiles, comparées au poids des questions restées sans réponse. Cela dit, si je croyais le petit couple assis sur Blackjack, on allait avoir du mal à rendre aux dieux un vrai corps.

Absorbé dans mes réflexions, je n'avais pas vu le temps passer. Nous étions déjà à quelques dizaines de kilomètres de New York. Clarisse avait finalement obtenu ses renseignements, et semblait secouée par l'énormité du problème. Blackjack a soudain atterri, et Percy a déclaré au pégase :

- Oui, bon, d'accord, on peut faire une pause si tu veux. Et je t'acheterai des beignets si j'en trouve. Et ...

Percy s'est soudain tu, puis il a grogné.

- Messieurs les dieux ne sont pas du même avis que nous. Ils pensent que leurs divins corps sont trop importants pour qu'on s'arrête, a-t-il transmis. Mais je ne suis pas d'accord. On ne pourra aller nulle part si on est épuisés. Donc, on VA faire une pause.

Nous nous sommes dirigés vers un petit bois environnant. On a établi un campement. Ah ! Petite broutille n°1 : un sac de couchage. La seule qui n'y avait pas pensé était Clarisse. Mais le sac en question était bien assez grand pour deux. D'ailleurs, je me suis rendu compte que Percabeth ne sortaient qu'un seul sac de couchage. Whaou ! Très grand le sac de couchage en question. Assez grand pour prendre Blackjack en plus du couple. Et j'exagérais à peine !

Enfin bref. Le pégase en question s'est posé, et s'est mis à brouter. Je partageais depuis peu une connexion mentale avec Kitty, et je me suis mentalement excusé de ne pas avoir pensé à emmener une tonne de viande. Elle a alors fait quelque chose qui m'a surpris. Elle s'est dirigée vers un arbre, et a commencé à grignoter son ombre. Explication : régime drastique en cas de manque de viande de demi-dieu... Je vous laisse imaginer...

J'ai sorti la bricole n°2, qui était un briquet. J'ai ramassé des feuilles sèches, que j'ai disposées en pile au centre d'un cercle de pierres amassées par Percabeth. J'ai pris en plus quelques petites branches sèches tandis que Percy allait couper du bois. Non mais honnêtement ! En guise de tronconneuse, il a sorti Anasklumos ! Comme quoi on fait qu'avec ce qu'on a...

Clarisse semblait être en train de se demander si elle pouvait se rendre utile. Je lui a fait un signe, et elle m'a rejoint près de l'âtre, où je lui ai demandé de m'aider à lancer le feu. Passé son caractère de brute, elle était assez sympa...

Quelques minutes plus tard, un petit feu avait été allumé, et nous nous sommes tous assis autour. Pour un mortel, on aurait eu l'air d'un groupe d'ados partis camper avec un cheval et un éléphant. Pfff... Nan mais imaginez un peu camper avec un éléphant !

Le soir tombait peu à peu, le ciel était déjà teinté de sang (je sais !).

Bon, passé le côté d'une soirée un peu bizarre, Annabeth s'est levée, a empoigné son arc, et est partie chercher le dîner. Pendant ce temps, une conversation a débuté :

- Euh, Percy ? a commencé Clarisse.

- Oui ?

- Dis moi s'il-te-plaît que c'est une blague, et que je ne viens pas de m'embarquer dans une quête où on va tous aller aux Enfers...

- J'aimerais bien te dire ça, mais en ce moment même, les dieux font un carnage dans mon esprit.

Il s'est tu, puis a secoué la tête.

- Je dois en permanence avoir une barrière mentale, sinon je me fais carboniser intérieurement...

- Ah tiens, ai-je soufflé soudain, je devais faire un truc moi ! Je reviens...

Je venais en effet de me rappeler que je devais confectionner une selle. ET un porte-bagages. Je me suis dirigé vers l'arbre que Kitty grignotait toujours, je me suis assis au sol, et j'ai commencé à invoquer les ombres matérielles. Croyez-moi, ça n'a rien d'une partie de plaisir. Mais j'en avais besoin, et ça me faciliterait le voyage.

Donc, comme un selle-bourrier, j'a commencé à fabriquer une selle. Double. Ça m'a pris du temps. Beaucoup de temps. Ensuite, j'ai créé les porte-baggages, et je les ai attachés à la selle double. J'étais exténué. La nuit avait bien avancé, et la chasseuse était rentrée. Son arc était pendu à son dos, et elle s'était assise, et trois lapins étaient en train de cuire à la broche. J'ai salivé. J'étais affammé.

Une fois le lapin cuit, je l'ai littéralement dévoré. Ensuite, j'ai ouvert mon sac de couchage. J'ai tiré le côté central qui permettait de le diviser en deux, et gêné, j'ai invité Clarisse à s'allonger. Sous le regard de Percy et Annabeth, qui ont tous les deux souri. J'ai senti que j'allais en entendre parler pendant longtemps encore. Mais bon, peu importait. Je me suis laissé tomber dans le sac, au côté de la fille d'Arès, et je suis tombé comme une pierre, terassé par le sommeil. La dernière chose que j'ai entendue était Clarisse qui disait un truc à Percabeth.

Clarisse (int):

Par Arès tout puissant !!! Mais qu'est-ce qui m'a pris ? Qu'est-ce qui m'arrive ?

Bon, revenons au début du problème. Sur un coup de tête, je me suis retrouvée embarquée dans une quête de m**** pour sauver les dieux, qui ont été piégés par cette stupide (et maligne) Gaïa. Par dessus le marché, je me retrouve fourrée dans un pétrin incommesurable, avec cet idiot de Di Angelo, et ce petit couple à l'eau de rose !! Nan mais ho !! Et puis quoi encore...

En parlant de Di Angelo... C'est vrai qu'il est sympa quand il veut, mais ça n'explique pas pourquoi je rougis dès que je le vois !!! En plus, il vient de m'ouvrir son sac de couchage, pour que je ne dorme pas sur le sol nu... Evidemment, j'ai oublié le mien ! Mais bon.

- Je prends le troisième tour de garde, ai-je lancé aux deux.

Percy et Annabeh ont acquiécé, et Annabeth a ajouté:

- Je pense que Nico ne fera pas de garde ce soir. Il m'a l'air un peu trop fatigué.

J'étais sur le point d'en rajouter, mais le ton d'Annabeth m'a mis la puce à l'oreille. J'ai soupiré. Elle me tendait un piège, ça se voyait.

Quoi ??? Hé ! C'est pas parce que je suis une fille d'Arès que je ne réfléchis pas !!!

Bon, calme-toi Clarisse, et va te coucher sans rien ajouter. Ça vaudra mieux pour toi.

Je me suis allongée sur dans le sac de couchage, et j'ai levé la tête vers les étoiles. Au moment de m'endormir, de beaux yeux noirs ont dansé devant mes paupières...

Le Complot de GaïaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant