Le Complot de Gaïa

Partie I / Chapitre 8

Annabeth

Tandis que Percy retenait Nico, j'ai observé Clarisse.

Elle s'est raidie, son regard s'est voilé. Elle a commencé à trembler, de plus en plus violemment à chaque instant. Puis, son corps a eu un spasme, et ses yeux sont devenus dorés.

Euuuuh...

D'accooord...

J'ai eu un mauvais pressentiment. Elle s'est tournée vers moi, avec dans le regard, une lueur vengeresse que je ne lui avais jamais connue.

- Tu me le paieras, a-t-elle sifflé d'une voix qui m'était totalement inconnue. Tu mourras, d'une façon ou d'une autre.

- Qui... Qui est-tu ?

- Je suis une eidolon. La seule féminine. Tes amis succomberont à mon pouvoir chaque fois que je le voudrai.

Je me suis tournée vers ma mère :

- Tu la connais ?

- Oui. La seule eidolon femme qui existe. Les autres sont tous masculins. Ce sont des esprits vengeurs, des âmes qui ont refusé d'aller aux Enfers.

- Nico a été possédé par un eidolon, pas vrai ?

- Oui.

- Pourquoi nous font-ils ça ?

- Ce sont des serviteurs de Gaïa.

- On peut les détruire ?

- Non.

Génial. Parfait. Mes deux amis sont possédés par des esprits machiavéliques au service de Gaïa elle-même, et on ne peut pas les aider.

- Vous ne pourriez pas ériger une barrière autour de Nico et Clarisse pour qu'ils ne les possèdent pas ?

- Ça serait possible.

- Au fait, pourquoi ils ne m'ont pas envahie, moi.

- Tu nous contient, nous les déesses. Nous sommes trop fortes pour eux.

- D'accord. Essayez de construire cette barrière s'il-vous-plaît.

- Je ne t'aiderai pas, a commenté Héra.

- Merci, Dame Héra, a lancé ma mère. Annabeth, tu le feras à sa place ? Mon pouvoir combiné à celui d'Héra sera parfaitement suffisant, mais il faut que tu me laisses prendre en partie les rênes de ton corps.

J'ai réfléchi. Entre me faire envahir et sauver mes amis, et ne pas me faire envahir et ne pas les sauver, il n'y avait pas photo...

J'ai "sauté" sur Héra (façon de parler), et je lui ai pris sa force divine. Elle en a hurlé de rage, mais je n'en avais rien à faire pour l'instant. J'ai laissé un contrôle partiel de mon corps à ma mère.

- Tu vois, a-t-elle commenté, il faut deux types de pouvoir différents combinés pour créer un bouclier. La première phase est d'expulser l'envahisseur du corps.

Joignant le geste à la pensée, elle a envoyé un jet de pouvoir qui est entré dans le corps de Clarisse. Le jet est passé dans son coeur, et de là, s'est étendu, repoussant l'entité qui la possédait. J'ai "vu" l'eidolon sortir, sous la forme d'une aura couleur terre.

Suivant les directives de ma mère, j'ai érigé un champ de force qui bloquait à l'esprit l'entrée du corps. Le pouvoir de ma mère faisait office de bouclier interne, et celui d'Héra, de bouclier externe. Un peu comme le système immunitaire du corps humain. Il fallait que la bactérie passe la peau, et se batte ensuite contre les défenses internes du corps.