Partie II / Chapitre 4

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Percy

J'ai regardé Annabeth, certain que tout cela n'était qu'une mauvaise farce. Mais sa réaction m'a étonné. Elle a tressailli, comme si elle venait de se faire mordre par un serpent venimeux. Ce petit mouvement convulsif a ébranlé toutes mes certitudes. J'ai ouvert mes oreilles aux dieux, certain que j'allais avoir besoin de conseils. Entre temps, Annabeth s'est reprise, et a demandé :

- D'où est-ce que tu sors ça ?

Encore haletant, Nico a répondu :

- Je t'ai vue, en rêve, discuter avec Gaïa.

Elle n'a pas bougé, puis a répliqué :

- Et ça ne t'es pas venu à l'esprit que c'était un plan de ma part pour connaître ses intentions ?

Les dieux ont commenté dans ma tête.

- Elle parle trop vite. Regarde ses yeux, a dit Zeus, elle a les paupières agitées par des tics nerveux. Elle ment.

J'ai bien observé ma petite amie, et j'ai noté tous les détails que me soufflaient les dieux.

- Annabeth, ai-je dit, tu n'as pas fait ça ?

- Tu le crois ?

Son ton a légèrement monté dans les aigus lorsqu'elle a désigné Nico. Elle l'a elle-même entendu.

- S'il-te-plaît, ai-je demandé, ne mens pas.

- Tu veux que je ne mente pas ?

Elle avait presque craché cette phrase. J'ai tressailli à mon tour.

Elle a repris :

- D'accord, je ne mentirai pas. Luke avait raison sur un point, les dieux sont des fourbes hypocrites. Il s'est simplement trompé d'allégeance. Viens avec moi, Percy. Ils seront réduits à néant, et la justice triomphera enfin.

Je l'ai dévisagée, abasourdi. Les autres nous contemplaient en silence. Comment pouvait-elle dire ça ?

- Viens avec moi, Percy. J'ai conclu ce pacte pour que nous soyons ensemble.

Son ton m'a mis quasiment à ses pieds. J'étais à deux doigts de céder. J'ai fait un pas vers elle, et elle a eu un sourire cruel et triomphant qui m'a remis les idées en place.
Je me suis encore approché d'elle, et j'ai pris son bras. Je me suis placé légèrement derrière, et, avant qu'elle ne comprenne ce qui lui arrivait, elle s'est retrouvée au sol, moi pesant sur son dos.

- Comment peux-tu dire ça, Annabeth ? Comment ?

Je hurlais presque, tellement j'étais horrifié.

- Réfléchis deux secondes, Cervelle d'Algues !

C'était la première fois qu'elle m'appelait ainsi avec cette voix mauvaise. Ça m'a remué tout au fond de moi. Mon père, qui me soutenait moralement, m'a donné la force de dire les mots suivants :

- Aidez-moi à l'attacher au mat. C'est notre prisonnière.

Jason y a mis son grain de sel :

- Au Camp Jupiter, quand quelqu'un trahit, il est tué.

- Sauf que si on la tue, on détruit la civilisation entière, crétin ! ai-je répliqué d'une voix acide.

Il a levé les mains en signe de reddition, et je me suis légèrement relevé.
Vive comme un serpent, elle en a profité, et s'est glissée sous ma garde. Elle a dégainé son poignard, et me l'a planté dans la jambe gauche.

- Puisque c'est ainsi, a-t-elle craché, je m'en vais.

Elle a bondi par la porte, filant vers les écuries. J'ai cru qu'elle allait me piquer Blackjack auquel cas j'aurais pu la récupérer, mais elle a fait plus simple. Le pégase était sorti, et les portes-bombardier étaient ouvertes. Elle a tout simplement sauté.

Le Complot de GaïaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant