Partie I / Chapitre 7

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Clarisse

- PARDON ?

- Oh, elle m'a juste dit qu'elle avait hâte de nous tuer. Ah oui, et aussi que nous devions nous rendre en Grèce, la Grèce originelle pour faire renaître les dieux. Puis, une autre voix l'a rejointe ...

Il nous a décrit son rêve en long, en large et en travers. À la fin, j'étais dégoûtée. Gaïa était une fourbe vicieuse et manipulatrice !

Mais qu'est-ce qu'elle avait contre les dieux à la fin ? On peut pas vivre en paix, pour une fois ? Ben visiblement, non.

- Une voix froide, féminine, mais pas humaine tu as dit ?

Annabeth semblait vaguement inquiète. Ben elle n'avait pas de chance, elle ... Héberger les déesses ... quel cauchemar ! J'imagine même pas.

Bon, stop le mode lamentations ! Je suis une fille d'Arès !

Percy, lui, semblait bien content de son effet. Pfff ... Plaisanter sur ce sujet, c'est pas terrible. Voire pas génial du tout. Mes pensées sont revenues à Gaïa. Non mais quelle vicieuse, honnêtement ! Je me suis levée, après avoir grommelé que j'allais marcher un peu pour me changer les idées

De retour une demi-heure plus tard, environ, j'ai observé Annabeth, qui discutait avec ses co-locataires. Une pièce d'argent a surgi devant elle, tandis que le visage de la blonde s'est tordu en un masque d'horreur.

- Je le savais a-t-elle murmuré.

Percy s'est retourné vers elle, mais, voyant son visage peu avenant, n'a pas posé de questions. Elle a saisi la pièce, l'a brièvement observée sous toutes les coutures, et l'a fourrée dans sa poche d'un geste nerveux. Ça n'augurait rien de bon, ça. Elle a semblé se reprendre, puis a lancé:

- J'ai fait du calcul pendant ma veille d'hier soir.

- Et qu'est-ce que ça a donné ? a fait Nico en baillant.

- Qu'on a chacun exactement six heures et trois quarts d'heure de sommeil par nuit, et une veille de deux heures un quart.

- Et ta chouette ne pourrait pas veiller toute seule toute la nuit ? a demandé le fils d'Hadès, grognon.

- Non, a-t-elle répondu d'un ton sans appel. Tu te crois où ? Dans un hôtel cinq étoiles ? On-est-en-quête ! Et si Aile d'Argent n'était pas là, nous ferions la même chose, alors soit tu pars, soit tu restes, et tu veilles la durée donnée.

- Bon, bon, ne monte pas sur tes grandes chouettes !

L'effraie n'a pas semblé apprécier la remarque. Elle s'est élancée du poignet d'Annabeth et a taillardé le visage de Nico. Qui ne s'est protégé que grâce à son bras. J'ai ricané. Bien fait pour lui ! Leçon numéro un: ne jamais, au grand jamais, contrarier Annabeth quand elle héberge des déesses et a pour alliée une effraie. Nico m'a dévisagée d'un air meurtrier, et une grande vague s'est matérialisée dans le ruisseau derrière lui. Percy commençait à s'échauffer, lui aussi. Il n'appréciait sans doute pas le traitement que Nico avait offert à sa petite amie. La vague s'est encore relevée, et a trempé le fils d'Hadès de la tête aux pieds. Il s'est retourné vers le coupable en hurlant:

- Non mais ça va pas ?

- Demande-le à toi-même, a répliqué ce dernier, parfaitement calme.

Nico a empoigné son épée, et s'est lancé à l'assaut. Mais il avait oublié deux choses. A) Percy était le fils de l'un des Trois Grands le plus puissant parmi ceux qui vivaient. C'est à dire entre lui, Thalia et Nico. B) Il hébergeait les dieux. Et pouvait utiliser leur pouvoir.

D'un simple mouvement fluide, il a dégainé Turbulence, et a bloqué l'attaque de Nico. D'un tournant, il a relevé la pointe en fer stygien vers le ciel, et d'une poussée, a retiré l'épée des mains de son adversaire, l'envoyant dans le ruisseau. Nico a hurlé de rage. Son regard est devenu opaque. Je sentais que ça allait dégénérer. Annabeth a voulu s'en mêler, mais Percy l'a arrêtée d'un geste.

- Il y a quelque chose qui cloche avec Nico, il n'est pas dans son état normal, a-t-il commenté en emprisonnant le garçon en question dans des liens d'eau.

- Naaan, vraiment, ai-je sifflé, moqueuse.

J'étais restée tout ce temps là passive, me contentant d'observer. J'ai regardé Nico, qui se débattait dans les liens avec une hargne incroyable. Un détail m'a frappée. Il avait les yeux dorés. Pas noirs, dorés, comme si on lui avait fait fondre un collier d'or dans les yeux. Son visage s'était tordu d'un air malveillant, qui ne lui ressemblait pas du tout. J'avais du mal à distinguer le fils d'Hadès que je connaissais dans ce visage. Une sensation de froid est descendue tout le long de mon corps. Je l'ai repoussée. Ce n'était pas Nico, ou en tout cas, ça ne l'était plus. Quelque chose le manipulait.

Il a pris une inspiration, et a hurlé d'une voix basse et cruelle:

- Vous ne gagnerez pas ! Gaïa vaincra et vous détruira tous !

Euuuh ...

What ?

Son corps s'est soudain effondré, comme une marionnette dont on aurait coupé les fils.

Mais ...

Alors là, j'étais comme bloquée. Soudain, je me suis sentie étrange, comme si je ne savais plus ce que je faisais. Quelque chose semblait repousser mon esprit, le faire sortir de mon corps. J'ai résisté de toutes mes forces. Mais l'entité était trop forte. J'ai été éjectée.

Le Complot de GaïaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant