Partie II / Chapitre 1

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Clarisse

Lorsqu'on finit quelque chose, on a l'impression qu'on tourne une page de notre vie. Je n'avais pas resenti cette impression depuis longtemps, mais elle revint, furtive, ce jour là. Je ne sais pas vraiment pourquoi. Ou peut-être que si. Enfin, passons.

Je montai sur la passerelle, un étrange sentiment dans le coeur. Vous me direz qu'une fille d'Arès ne se laisse pas abattre par ses émotions, mais il semble que pour moi, si.

Je laissai mes sensations de côté pour me concentrer sur l'embarquement. Jason était déjà à la proue du navire, revêtu de sa toge pourpre pour l'occasion. Les trois autres Romains portaient des T-shirts violets aux initiales SPQR. Les Grecs, Percy en tête, avaient eux leurs vêtements de la Colonie. D'ailleurs, l'orange allait très mal à Nico. Le noir et l'orange s'arrangent très mal selon moi. Sans plus tergiverser, j'embarquai. Léo aux commandes, Arion dans l'écurie, Blackjack aussi, nous à nos postes, le navire s'éleva, quittant la surface lisse du lac sans le moindre remous.

Que je m'explique pour les postes. Percy pouvait tout diriger, comme Jason, puisqu'il était fils de Poséidon, tandis que l'autre était fils de Jupiter. Donc, pour éviter les disputes fréquentes, Léo avait été nomme commandant en chef de la trirème. Donc, chacun avait une tâche précise à accomplir sur notre embarcation. Miss Puits de Sagesse était la stratège, moi, l'organisatrice militaire, Percy l'expert naval, Jason l'expert aérien, et Piper, Nico et Hazel vaquaient à des occupations variables, étant donné qu'ils n'avaient pas vraiment leur place ici (côté divin bien évidemment).

Le navire avait été baptisé le Salvator Dei. Le Sauveur des Dieux. En latin, pour nos "amis" et compagnons de voyage ...

Le départ se déroula en douceur, et vite, nous nous retrouvâmes en plein ciel. Moi qui n'ai pas de problème avec la hauteur, j'eus un léger coup de vertige. Léger, qui passa vite. Je retrouvai rapidement mon aisance naturelle, comme sur la terre ferme.

J'allai retrouver Nico, sur le pont inférieur, au niveau des chambres. Ils avaient même pensé à inclure des habitations, lors de la construction. Ah ce Léo !
Enfin bref. Je m'égare.

J'allai voir le fils d'Hadès donc. Il était en pleine discussion avec sa demi-soeur, mais je ne m'en formalisai pas. Je m'assis sans hésitation sur son lit, et attendis qu'il finisse, pour daigner de m'accorder un regard. Avec un sourire moqueur, il me saisit alors le bras, et fila par vol d'ombres jusqu'à un endroit de l'embarcation que je ne connaissais pas encore.

Léo

Aux commandes de mon merveilleux navire, j'étais parfaitement heureux. Mon projet s'était réalisé, mon rêve était devenu réalité, et je volais littéralement sur un petit nuage. Au sens propre comme au sens figuré, puisque nous étions camouflés dans un nuage.

Je ne sais pas pourquoi, mais, j'avais comme l'impression que ma destinée se réalisait enfin.

Enfin passons.

Nous étions en vol silencieux. J'avais installé un "camoufleur" d'odeur de demi-dieu. Je vous jure, je n'y avais pensé que comme ça. Mon invention se révéla tout de même bien pratique, lorsqu'un dragon vert passa à environ cent mètres du navire sans nous remarquer. J'en soufflai de soulagement. Je ne comptais pas finir ma courte vie de sang-mêlé par une mort tragique dans les crocs d'un dragon, quelques mois seulement après avoir découvert qui j'étais vraiment. Ça, pas question !

Derrière moi, Festus cliqueta. Une bande d'esprits de la tempête, d'après lui, à bâbord.

Je saisis l'interphone, car ils n'avaient pas l'air très amicaux. Ma voix se diffusa aussitôt à travers tout le navire:

Le Complot de GaïaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant