Partie II / Chapitre 7

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Clarisse

Le trajet n'était plus très long, on devait arriver au dessus de la Grèce d'ici une demi-heure tout au plus. J'avais, pendant tout le survol de la Méditerrannée, observé Percy et Anomédé combattre comme des fous furieux. Leurs techniques étaient impressionnantes. J'en avais profité pour récupérer deux ou trois enchaînements, qui pourraient être utiles plus tard. Sérieux, au combat, c'étaient des démons. J'avais vite réalisé que, même en tant que fille d'Arès, je n'avais aucune chance, mais aucune de chez aucune. Pas question de leur dire ça non plus, tout de même.

Juste avant la fin de leur combat, pour ne pas qu'ils remarquent que je les avais épiés, j'étais descendue aux écuries. J'avais envie de faire quelque chose de fou, mais je ne savais pas encore quoi. Sauter des portes bombardier à la annabeth peut-être. Puis, mon regard était tombé sur Griffe de Sang, mon nouvel ami. Ça faisait bien longtemps que je n'étais pas venue lui parler, j'avais donc engagé une conversation mentale rapide avec lui.

- Bonjour.

- Bonjour, dame Clarisse. Comment allez-vous ?

Eh oui, les drâkons étaient polis. Bizarre, je sais.

- Ça va, merci. Et toi ?

- Très bien, bien que j'aie envie de me dégourdir les ailes...

Cette réplique m'avait donné une idée.

- Dis, Griffe de Sang ? Pourrai-je te monter ?

Il y avait réfléchi pendant quelques secondes, avant d'accepter. J'avais donc ouvert le portail en verre. Et, pour faire simple, j'avais sauté sur son dos rapidement, sans protections, sans rien.

- Tu ne me laisseras pas tomber, n'est-ce pas ?

- Non, ma Dame. Jamais de la vie.

- Ouais, y'a intérêt.

Il s'était élancé dans le vide en déployant ses grandes ailes rouges. Certains en ont, d'autres pas. J'étais tombée sur celui qui en avait. C'est comme ça que je me suis retrouvée "suspendue" à une cinquantaine de mètres du sol, sur le dos d'un drâkon rouge écarlate. Il est monté en chandelle vers les nuages, puis s'est stabilisé en vol sur place au niveau du grand mât.

- Une démonstration de mes aptitudes en vol ? m'a-t-il demandé.

- Pourquoi pas.

J'ai ensuite quelque peu regretté cette réponse. Le résultat a été qu'il a plongé en piqué façon faucon vers la mer. Il a dépassé le navire en quelques secondes à peine, et, pour en rajouter, a mis le mode "vrille". Je me suis retrouvée en train de tournoyer sur son dos, ne sachant plus où était le haut et le bas. Puis, il a (légèrement) ralenti, et s'est à nouveau stabilisé, le temps que je reprenne mes esprits. Ça valait bien, me suis-je dit, le grand huit et les manèges des parcs d'attractions à la mode. Il ne m'a pas laissé le temps de poursuivre ma réflexion. Il s'était arrêté à environ... allez, deux mille cinq cent mètres du sol. De là, il a décidé de faire encore plus simple que le piqué. Il a replié les ailes, et s'est laissé tomber, le corps à l'horizontale. J'ai hurlé, non pas de terreur, comme certains auraient pu le croire, mais d'excitation. J'avais une totale confiance en le monstre, et ça influait beaucoup sur mes sensations. Je ne ressentais aucune inquiétude au fait que nous tombions en chute libre vers un grand plan d'eau salée, à une vitesse d'à peu près dix mètres à la seconde. Parlant de secondes ... À la dernière, il a déployé ses ailes, et s'est arrêté au raz de l'eau.

La montée a été un peu plus désagréable. Je n'avais pas ressenti la pression lors de la chute, mais pour remonter... je devais déboucher mes oreilles toutes les cinq secondes. Pas terrible.

Le Complot de GaïaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant