Chapitre 17

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Je n'avais jamais vu quelqu'un se relever aussi vite.

- Qu'est-ce que tu viens de dire ?

Oh Merde ! Que venais-je de lâcher ? Qu'est ce que je venais de dire ? Que mon père me faisait quoi ? Oh mon Dieu ! paniqué-je en agitant mes yeux inlassablement dans mes orbites, les bras de Cardin sur mes épaules. Est-ce qu'il m'avait entendu ?... Oui... Il n'y avait aucun doute vu la colère qui brouillait ces yeux. Ceux-ci n'étaient plus marrons, mais noirs, m'effrayant moi-même. Le comprenant, Cardin les ferme quelques secondes et quand il les rouvre, ils étaient bien plus doux, plus calme.

Passant ses mains dans mes cheveux, il les descend le long de mon bras qu'il caresse encore et encore, avant de les poser sur ma taille dans le but de sûrement m'apaiser. Mais cela n'avait que l'effet contraire. Mes mains étaient moites et ma gorge complètement sèche.

- Aiden calme-toi, me rassurait-il doucement, le répétant sans cesse. Puis il m'embrasse sur le front tendrement, son souffle caressant ma peau nue.

- Je suis désolé, ai-je dit.

Il m'enlace dans ses bras pendant de longues minutes, manquant de m'étouffer par la force employée.

Il était si patient. A mon entière écoute. Sa main traçant mon dos.

- Ce n'est pas ta faute, me répétait-il.

Cardin ne faisait que me serrer contre lui, le bruit de ma respiration haletante surplombant la sienne. Et pourtant, j'étais devenue une source à larmes et à mucus. J'étais vraiment cassée. Et je me sentais si vulnérable. Qu'est ce qui m'arrivait ? Il était peut-être temps que j'avoue tout. Que j'avance et me libère de ces chaines qui m'emprisonnaient.

Cependant, chaque fois que je pensais à mon père, ma trachée s'obstruait et je ne pouvais pas m'empêcher d'avoir froid. J'avais si froid. J'avais l'impression que des mains glacées me caressaient ma gorge déjà nouée, resserrant leur emprise autour de mon cou frêle, jusqu'à ce que des ombres commencent à flotter à l'intérieur de mes yeux vides.

Puis d'un coup, le trou noir. Mon souffle devient court et mes poumons vides. Il m'était devenu impossible d'aspirer de l'air.

- Respire Aiden. Respire, m'ordonnait Cardin très inquiet de voir ma respiration se bloquer.

Je passe ma main sur ma poitrine alors qu'il me tapotait le dos doucement.

- Inspire, expire. Cale-toi sur ma respiration.

Sa voix ne m'aidait pas plus que ça, mon inspiration plus sifflante. En plus, je n'arrêtais pas de me rappeler de mon père et de tout ce qu'il m'avait fait subir, amplifiant de surcroît mon état pitoyable.

- Concentre-toi sur moi, exigeait Cardin en prenant mon visage entre ses mains, me forçant à le fixer. Et à cet instant, ses traits ont submergé toutes mes pensées, inondant ainsi ma mémoire.

- Oui c'est ça. Doucement. N'essaie pas de te presser, ajoutait-il.

Et ainsi petit à petit, ma respiration s'est finalement adoucit jusqu'au point de redevenir normale. Je me sentais vivante à nouveau. Reprenant mon souffle, je demandais à Cardin, dont les cheveux étaient tenus dans tous les sens :

- Qu'est ce qui s'est passé ?

- Tu as fait une crise de panique, frotte-t-il ma joue.

- Mais pourquoi ?

- Le stress surement.

Puis il se lève descendre chercher un verre d'eau qu'il me transmet. Je le bois d'une goulée avant de le lui remettre, pour le poser au chevet du lit.

Les problèmes qui nous attirentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant