Chapitre 3

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Je me suis réveillée le lendemain, dans la même froide et silencieuse chambre, avec une  envie de me détruire physiquement de toutes les façons possibles. Cependant je n'y fis rien car je n'avais désormais plus ma boîte à mes côtés.

Me contentant d'une simple douche, je me dirige à contre-cœur vers le lycée lorsqu'un désir irrépressible de manquer les cours me gagne. J'y obéis sans hésitation sachant que personne ne remarquerait mon absence.

J'avais décidé d'aller dans le centre ville et de m'asseoir toute la journée, sur le banc d'un parc où ma mère avait pris l'habitude de m'amener. Les écouteurs dans les oreilles, j'écoutais une de mes compositions, alors que je fermais les yeux, laissant les souvenirs de ces beaux moments, inonder chaque centimètre de mon corps. Ma mère et ses longs cheveux noirs, encadrant ses magnifiques yeux noisette, qui ressemblaient étrangement à ceux de Cardin. Ils dégageaient la même sérénité. Et c'était la principale raison pour laquelle je ne supportais pas son regard. Chaque fois que je les voyais, je me sentais encore plus coupable d'avoir causé la mort de ma propre mère.

J'ouvre mes yeux subitement et remarque que ma respiration s'était accélérée. J'avais dû faire le même cauchemar. Et pour une fois, les effets avaient l'air de durer bien plus longtemps car je voyais ces yeux devant moi, à présent.

- Aiden ? Qu'est ce que tu fous ici ? me demande l'homme à qui ils appartenaient.

- Cardin ? ai-je questionné surpris.

Pourquoi fallait-il que je tombe sur la personne que je désirais voir le moins? Le sort s'acharnait sur moi.

- Je travaille ici, me répond-il en indiquant de la main un immeuble à l'extérieur du parc. Que fais-tu ici ?

- Rien, réponds-je stoïquement, lui faisant comprendre par ce geste qu'il n'était pas le bienvenu.

- Ok !, N'insiste-t-il pas. Tu m'accompagnes ?

Puis il arrange le paquet qu'il a sous les bras.

- No...

- Et je ne te donne pas la permission de protester. Tu devrais être en cours à cette heure-ci, me réprimande-t-il. Tu as dû sécher. Si tu ne veux pas que j'appelle ton père pour le prévenir, tu ferais mieux de m'obéir.

Il savait inconsciemment où toucher pour me faire réagir. Face à ces menaces, je n'ai d'autre choix que d'accéder à sa requête. Je le suis à travers le petit chemin qui sépare le banc de son lieu de travail et remarque combien, la rue est déserte à cette heure de la journée. Tout le monde devait être attelée à vaquer aux occupations de sa journée : être au boulot ou au lycée, au lieu de tout simplement traîner comme une adolescente de dix-sept ans dans les rues.

Arrivés, nous montons en silence des marches, avant de prendre l'ascenseur, atteignant ainsi le quatrième étage, où il pousse une porte en bois sur laquelle j'ai crue lire '' Docteur en psychiatrie Cardin Yatkes'' et salue en passant une femme assise derrière un bureau, les lunettes au nez. Sa secrétaire, je suppose.

- Vous êtes de retour Cardin ?... James est dans votre bureau, prévient-elle de loin. Je l'ai bien fait savoir que vous n'étiez pas là, mais il n'a rien voulu savoir.

Elle dégageait un air à la fois sympathique et professionnel, par ses cheveux rattachés en un chignon au trois quart parfait et parsemés de plusieurs mèches grises. Encore une autre qui respirait la vie.

- Ce n'est pas grave, lui répond-il. Peux-tu nous apporter trois tasses de café ?

Puis il s'engouffre dans une autre salle.

Une personne, habillée de façon assez flashy, était assise sur le lit d'examen. Il possédait des cheveux frisés, un visage et un corps fin qui pourraient prêter à confusion sur sa sexualité.

Les problèmes qui nous attirentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant