"Ce soir, je suis seul chez moi. En fait, ça fait maintenant 2 jours que je suis seul chez moi. J'avais un petit appartement tranquille en banlieue, en colocation avec mon meilleur ami, et ça se passait très bien. Y'avait des engueulades à propos de la vaisselle ou du ménage, mais c'était toujours réjouissant de régler ça avec une petite partie console.
"Oh oui, putain que ça me manque, mais j'aurais dû m'en douter ! Cet appartement, franchement grand, et situé au dernier étage de l'immeuble était un duplex : en bas il y avait notre salon, notre minuscule cuisine et notre salle de bain. Pour monter, il fallait emprunter un vieil escalier en bois, collé au mur de notre salon, qui débouchait vers un couloir perpendiculaire à ce dernier. C'était un petit couloir, de trois mètres environ, et à ses extrémités se trouvaient nos chambres respectives.
"Bizarrement, dès les premiers mois, des bruits suspects, des craquements de bois se faisaient entendre derrière la porte de ma chambre, mais on n'y prêtait pas attention. Vu l'allure de l'escalier, ça ne nous surprenait pas...
"Cependant, ces bruits se firent entendre de façon plus régulière, et à puissances inégales. C'est difficile à exprimer, mais les sons qui en provenaient pouvaient être d'une banalité affligeante durant une dizaine de minutes, puis devenir beaucoup plus forts, comme le bruit d'une pression sur le vieux bois, et ceci pendant une vingtaines de secondes, pour disparaître complètement... Jusqu'à la nuit suivante.
"Mais au petit matin, les angoisses et les questions de la veille disparaissaient à la lumière du jour. Je n'étais plus seul. Et même si on trouvait que ces événements étaient particulièrement stressants, on arrivait toujours à mettre fin à notre gêne en jouant les cartes de l'humour et de la paranoïa, et l'escalier redevenait rien d'autre qu'une simple construction de bois : un truc vieux, fragile, et terriblement commun.
"Un soir, alors que Morphée jouait avec moi et ne voulait pas m'offrir le repos, un bruit différent parvint à mes oreilles. Même embrumé par la fatigue, je savais parfaitement ce que j'entendais. Ce n'était pas un simple craquement parmi tous les autres. Non. Celui-là était beaucoup trop près des chambres, trop près de ma chambre... Ce n'était pas l'escalier.
"J'étais effrayé par un mélange constitué bien évidemment du bruit en lui-même, mais aussi de cette fréquence d'apparition. Imaginez-vous le cliquetis de votre montre déréglée, de sorte que le son puisse se produire aléatoirement entre moins d'une seconde, et une trentaine... Cette imprévisibilité me donnait la chair de poule.
"Finalement, après cette longue nuit, où je tombais désespérément de fatigue, je sus qu'il y avait quelque chose de louche. Mais honnêtement, je ne voulais pas savoir quoi.
"J'en touchai deux mots à mon colocataire, mais cette fois-ci avec un ton beaucoup plus sérieux, et confronté à son consentement et à son approbation, je compris que je n'étais pas totalement fou. Nous discutâmes une bonne heure au sujet de cet escalier et des bruits étranges provenant du couloir, et, pour clore le débat, je proposai que l'on verrouille nos chambres avant d'aller dormir, juste au cas où.
"Par ailleurs, c'est à ce moment que je me suis dit que je devrais garder une trace de tout ça. S'il y a vraiment quelque chose de paranormal dans cet appartement, je ne peux garder ça pour moi.
En fouillant un peu dans mon bordel, j'ai pu remettre la main sur un carnet, et c'est au milieu de la multitude de mes vieux dessins d'adolescent que j'écris ces quelques notes ."Pendant une semaine ces manifestations continuèrent, pendant la même période, avec la même inégalité, et cela nous menait la vie dure...
Impossible de me lever en pleine nuit pour étancher ma soif, je ne pouvais pas m'imaginer entouré de toute cette pénombre. Ce serait un retour en arrière vers mon enfance, vers mon ancestrale peur du noir que j'avais pourtant réussi à vaincre au cours des années... Mais c'était différent, et tellement dérangeant.
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Don't Read at Night | Tome 1
HorreurVoici le premier tome de la trilogie Don't Read at Night. Ces trois tomes contiendront individuellement 199 histoires d'horreur, donc en tout 597 histoires pour vous effrayer et vous faire vivre des nuits blanches. Bonne lecture et surtout.. Ne lise...