C'était une nuit silencieuse et sans lune, j'étais seul à la maison ce soir là. J'étais allé me coucher, mais je n'arrêtais pas de gigoter, incapable de trouver une position confortable. Je me sentais inexplicablement inquiet. Quelque chose ne tournait pas rond. Je me tournais et me retournais encore, mais cela ne m'avançait pas davantage.
J'ai fermé les yeux, mais cela n'a pas fait de grande différence, la pièce était tellement sombre qu'il était impossible d'y voir quoi que ce soit. J'étais allongé, désormais silencieux et immobile. Mon corps s'est enfin détendu, et j'ai senti ma conscience s'engourdir doucement, me préparant ainsi pour mon repos tant attendu. Soudain, quelque chose a brisé le silence et j'ai ouvert mes yeux en grand, tandis que de nombreuses idées angoissantes assaillaient en même temps mon esprit.
Toc. Toc.
C'était, sans aucun doute ou presque, le son d'un poing contre le verre. Mais, non, cela ne se pouvait pas, pourquoi est-ce que quelqu'un viendrait réveiller des inconnus chez eux ? Sois logique. Si quelqu'un voulait s'introduire chez moi, pourquoi frapperait-il à la fenêtre ? Il suffirait de la briser et de faire irruption bruyamment, à moins qu'on essaye d'être le plus discret possible. Pourquoi frapper ?
Les monstres n'existent pas. Ça ne m'a pas beaucoup rassuré, j'aurais bien sûr pu regarder par la fenêtre, mais je me suis tourné de l'autre côté, trop angoissé pour tourner la tête et craignant d'avoir la peur de ma vie en regardant au travers. Mais tout de même, qu'est-ce que ça pouvait bien être ?
Peut être que deux oiseaux s'étaient simplement heurtés à la fenêtre ? Non. C'était trop invraisemblable. Peut être des gamins qui se promenaient et frappaient aux fenêtres pour s'amuser ? C'était déjà plus réaliste. Je me suis de nouveau dit que c'était peut être juste mon imagination. J'avais peut être entendu un craquement ordinaire de la maison, et mon imagination l'avait transformé en quelque chose d'autre.
Toc. Toc.
Non, ce n'était définitivement pas mon imagination. Ces satanés enfants n'arrêtaient pas de faire des bêtises. Ils continueraient tant qu'ils n'auraient pas provoqué de réaction. Mais peut être qu'une créature horrible m'attendait dans la rue pour m'attaquer au moment où je sortirais. Non, ne sois pas aussi paranoïaque. Et puis il était dehors, alors que j'étais à l'intérieur, je n'avais pas entendu le verre se fissurer, donc je savais que j'étais en sécurité. Les monstres n'existent pas. En plus, ça ne faisait pas longtemps que j'avais déménagé ici. Peut être que les enfants penseraient que je dormais et me laisseraient tranquille.
Toc. Toc.
Non, ça ne pouvait pas être des enfants. Aucun enfant n'attendrait aussi longtemps d'avoir réussi à énerver quelqu'un. Il aurait fini par s'ennuyer et aurait réessayé plus loin. Mais alors, qu'est-ce que cela pouvait être ? Pourquoi un tueur en série aurait-il jeté son dévolu sur moi plutôt que sur un autre, par exemple ? Sois logique. Les monstres n'existent pas. Ne sois pas aussi paranoïaque. Ils étaient dehors alors que j'étais à l'intérieur, je n'avais pas entendu le verre se fissurer, j'étais en sécurité. Mais si ce n'était ni un monstre, ni un assassin, alors qui était-ce ? Je devais simplement faire semblant de dormir, peut être partiraient-ils.
Toc. Toc.
Bonté divine, impossible de ne pas penser à ce frappement ! Que je haïssais ce bruit incessant ! Pitié, il fallait qu'ils partent ! Qu'ils me laissent tranquille ! Peu importe qui c'était, ils allaient finir par rentrer et me faire des choses affreuses... Expire. Maintenant, inspire profondément. Je sentais mon cœur qui battait la chamade reprendre un rythme détendu.
Les monstres n'existent pas. Il fallait que je me rappelle, ils étaient dehors et j'étais à l'intérieur, je n'avais pas entendu le verre se fissurer, donc j'étais en sécurité. Je devais me le répéter, et ne pas permettre à la peur de me vaincre, il fallait que je fasse semblant de dormir et que je ne bouge pas.
Toc. Toc.
Rappelle-toi, ils étaient dehors et tu étais à l'intérieur, je n'avais pas entendu le verre se fissurer, donc j'étais en sécurité. Les monstres n'existent pas. Fais semblant de dormir et prie pour que ça s'arrête.
Toc. Toc.
Rappelle-toi, ils étaient dehors et tu étais à l'intérieur, je n'avais pas entendu le verre se fissurer, donc j'étais en sécurité. Les larmes ont commencé à couler. Les monstres n'existent pas. Les monstres n'existent pas. J'ai commencé à chuchoter pour moi-même : « Ils sont dehors, je suis à l'intérieur, je n'ai pas entendu le verre se fissurer, donc je suis en sécurité. Ils sont dehors, je suis à l'intérieur, je n'ai pas entendu le verre se fissurer, donc je suis en sécurité. »
Toc. Toc.
Je ne pouvais plus le supporter ! J'allais devenir fou à force d'entendre ce bruit ! Au final, si regardais qui c'était, je me calmerais ! J'ai inspiré profondément. Je me suis encore une fois répété : « Ils sont dehors, je suis à l'intérieur, je n'ai pas entendu le verre se fissurer, donc je suis en sécurité. Ils sont dehors, je suis à l'intérieur, je n'ai pas entendu le verre se fissurer, donc je suis en sécurité. » J'ai encore inspiré quelques fois. Mon cœur battait tellement fort qu'il semblait prêt à s'échapper de ma poitrine. J'ai lentement tourné la tête vers la fenêtre.
Mon cœur s'est figé, et j'ai été trop effrayé pour crier ou remuer. En tournant la tête, j'ai vu un visage pâle, avec des yeux semblables à des perles noires qui semblaient me fixer jusqu'aux tréfonds de mon âme. Un sourire affreux traversait son visage.
Pendant tout ce temps, ça avait frappé à la fenêtre depuis l'intérieur de ma chambre.
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Don't Read at Night | Tome 1
TerrorVoici le premier tome de la trilogie Don't Read at Night. Ces trois tomes contiendront individuellement 199 histoires d'horreur, donc en tout 597 histoires pour vous effrayer et vous faire vivre des nuits blanches. Bonne lecture et surtout.. Ne lise...