Chapitre 2: Konoha Ou mon propre enfert

1.1K 75 11
                                    

Ko... Konoha ? Mais... C'est ce dont Maman parlait avec Père ! Père ! Ou est il ? Il n'est pas à ma droite, ni a coté de Kabuto.

« Où... Où est Père ? »

L'homme rit légèrement. Ma peur l'amuse. Il se joue de nous, de ma famille, de moi.

« Il vous a vendues toi et ta soeur. »

Vendues... vendues... ce terme résonne dans mes oreilles glacées. J'ai vraiment froid maintenant...

« Besoin d'argent, il a enfin compris que les Hyuuga n'ont plus leur gloire passée. Hé hé... Avec un peu de chance, peut être que les filles seront connues... »

Connues ? Moi ? Ma sœur ? Comment ? Pourquoi serions nous connues ? Et les okiyas ? C'est quoi ? Les geishas, j'en ai un peu entendu parler... Des femmes qui tiennent compagnies à des hommes, contre de l'argent...

« Toi tu seras geisha si tu te tiens bien. Ta soeur ne pourra pas. »

« Hein ? Ma sœur ? Mais pourquoi ? »

« Elle n'est pas pure, pour le mizuage ce n'est pas bon. Les dannas vérifient avant les enchères... »

Okiya, mizuage, danna, enchère. Des termes tous étrangers pour moi. Je n'ai pas beaucoup de culture pour mes 10 ans, mais tout ça ne me dit rien qui vaille. Pourquoi notre père nous a-t-il laissées à cet inconnu ?

« Mais, et ma soeur... »

Il ricane doucement, ce rire malsain, ce mal qui déchire les entrailles... Ca fait mal...

« Un bordel petite. Un bordel, des pédophiles, tout ça... C'est recherché... »

Un... bordel ? Mais c'est quoi ce truc ?

« Nous arrivons. »

En effet le train ralentit. Ma soeur est toujours appuyée sur moi. J'espère... non, je prie, pour que nous restions ensembles... Elle semble si fragile, si jeune malgré nos âges si proches...

« On y va. »

Kabuto me prend par le bras, Hanabi sur l'épaule droite, chargée comme un simple sac de riz. Il me traîne dans le couloir, déjà plein de monde sort des cabines. Nous descendons les marches, les dalles de béton sous mes pieds me font bizarre. J'ai marché sur du béton une seule fois, sinon, je courais sur des chemins en terre.

« Alors, alors... »

Kabuto cherche quelqu'un des yeux. Il y a beaucoup de personnes dans la gare, je n'en ai jamais vu autant... Cette foule grouillante... Ces gens qui courent nulle part, pour attraper un train à la cheminée fumante, ces âmes en perdition dans un monde de métal, d'industrie, de progrès... Tout ça me donne un vertige fou. Kabuto me tire en avant, me tordant presque le bras. Il marche rapidement vers un homme. Il a de longs cheveux noirs, contrastant étrangement avec ses yeux reptiliens et dorés. Sa peau est encore plus pâle que la mienne.

« Orochimaru-sama... »

L'homme aux cheveux argentés s'incline profondément devant le nouvel homme. Il est tellement froid... Il me fait sincèrement peur... Cette glace, ce regard...

« Bien, tu les as. Sakura sera mécontente d'avoir de nouvelles petites soeurs, mais Shizune aura enfin quelqu'un pour reprendre l'okiya... A moins qu'elle décide enfin de faire de Sakura sa fille... »

« Encore des problèmes ? »

« Tu connais Sakura. Un démon à visage d'ange. Elle a réussi a me soutirer de sacrées informations sur mes projets en cours... »

« Elle veut encore l'exclusivité des kimonos ? »

« Evidement. Alors, ce sont elles ? »

Je fixais les deux hommes pendant leur dialogue. Maintenant, l'homme aux yeux de serpent me regarde. Je tiens un peu son air glacial, un froid indescriptible m'envahit.

« Celle la est très bien, mais l'autre... »

Il tapote sur le dos de ma soeur, jetant un regard qui veut tout dire pour les deux hommes apparemment...

« Tu l'y conduis, je m'occupe d'elle. Je dois préparer Sakura en plus. »

Je change de tortionnaire. Orochimaru me tord le bras désormais. Hanabi est toujours sur les épaules de Kabuto. L'homme aux yeux dorés me traîne, mais... Hanabi... Pourquoi elle ne vient pas ?

« Ne me regarde pas avec ces yeux petite, je t'ai déjà dit que vous ne ferez pas la même chose."

Kabuto me lance un regard... presque... non, il ne compatit pas. Il s'amuse de moi. Orochimaru me tire, je me débats. Il me tient très fort, je bouge les bras dans le vide.

« Tiens toi tranquille ! »

Cette voix me gèle le sang. Il me soulève sans mal et me porte sous son bras. Je vois Kabuto s'éloigner dans la foule, ma soeur sur son dos. Ma famille... Ma seule famille désormais, risque de disparaître devant mes yeux... Je me débats encore, je dois la rejoindre. On doit partir. Partir loin d'ici. Mais où aller ? Je ne connais pas cette ville ! Je sors d'une campagne !

« Arrête de gigoter ! »

Il me lance en l'air, je me prépare à sentir le béton froid sous mes fesses, mais j'atterris sur une banquette. Un... pousse-pousse ?

« Okiya Nesako. »

L'homme hoche la tête et soulève l'engin. C'est la première fois que je roule dans un tel dispositif. Ca va plutôt vite. Mais, ma soeur, ma petite...

« Ton nom ? »

Je me tourne vers lui. Ses grandes pupilles me fixent sans bouger. Je ne peux pas décrocher un mot. J'ai... Je suis paralysée par la peur...

« T'as une langue au moins ? »

Il semble se moquer de moi, comme Kabuto.

« Hinata... »

« Bien, Hinata, je suis Orochimaru, créateur et habilleur professionnel des geishas de l'okiya Nesako. Surtout pour Sakura. »

J'hoche la tête. Cette Sakura est très importante à première vue... Peut être que je pourrais la voir... Mais a quoi je pense ? Il faut d'abord que je retrouve ma sœur! Elle va avoir peur !

« Ma soeur... »

« Tu ne la reverra pas. »

Un fouet. Une claque. Un coup de poing vient me secouer. Ma petite Hanabi... Ma famille...

« Nous y sommes. »

Il me reprend le bras, je suis trop secouée pour résister... Ne plus voir ma soeur... c'est inimaginable... Je marche sur des cailloux, puis on s'arrête. Je lève les yeux vers une maison traditionnelle, dans un grand quartier de même type. A coté de la porte, il y a de grands symboles. Peut être le nom de la famille qui habite ici... La porte s'ouvre brusquement. Je vois une grande silhouette se dessiner à travers l'encadrement de la porte.

C'est une grande femme, des cheveux roses, serrés en un grand chignon sur la tête. Elle porte un kimono, d'une grande valeur, je n'ai jamais vu de tel apparat. Il est mauve, avec des rebords plus foncés. De grands hérons cendrés son cousu a même la soie, certains voilant, d'autre paressant dans une mare d'eau. Ce vêtement est magnifique... Je me reporte sur le visage de cette femme: blanc comme la neige. Ses yeux vert émeraude sont encerclés de noirs, sa lèvre inférieure couverte d'un rouge intense. Magnifique... De plus, des étincelles se font dans son dos. C'est étrange, ça renforce encore plus ce coté envoûtant. C'est une jeune femme qui frotte deux pierres derrière le dos de la femme en kimono. J'appris plus tard que c'est une superstition de geisha.

« Veuillez poussez les ordures Orochimaru-san. »

Je sens qu'elle parle de moi. Ce fut ma première rencontre avec Sakura Haruno.

A suivre !

Apprend Geisha, ApprendOù les histoires vivent. Découvrez maintenant