Chapitre troisième : Un gentleman.

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Cela doit faire maintenant une minute qu'il me porte comme une princesse. Il m'observait intensément et je pouvais lire dans son regard de l'inquiétude. Nous étions quelque part loin d'ici et nous nous dévisagions sans prononcer un mot.

-Kezïa...murmura une voix.

Je sortis alors de ma transe et regardai mon interlocuteur même si je savais qu'il s'agissait de ma meilleure amie. Elle me regardait, un sourcil levé inquiète mais aussi étonnée. Je peux comprendre car cela n'arrive pas tous les jours qu'un beau prince me porte d'une telle façon.

-Euh...tu...je..enfin est-ce que...essayais-je complètement déstabilisée.

-Est-ce que tu peux la lâcher, tout le monde vous regarde ! dit Mathilde exaspérée.

Il ouvrit soudain de gros yeux comme s'il réalisait ce qu'il venait de faire.

-Oh je...suis désolé..je ne voulais pas enfin non ! Je ne voulais pas dire ça...

Il soupira et je lui souris. Sourire qu'il me rendit.

-Ce n'est rien. Merci de m'avoir "sauvée", le remerciai-je en souriant.

-Je t'en prie ce n'était pas grand-chose.

-C'était beaucoup pour moi en tout cas.

Il sourit gêné. Je compris alors que je n'aurais pas dû dire ça.

-Jason.

-Pardon ?

-Mon nom est Jason.

-Ah ! Moi c'est Kezïa !

-Kezïa, répétait-il. C'est un très joli prénom. Tu es en quelle classe ?

-Merci. Je suis en première L4 et toi ?

-Moi aussi.

-Ah bon ?!

-On ne t'a pas vu ce matin ! déclara Mathilde.

-On m'a arrêté devant le portail du lycée à cause de mon jean.

Je jetai un rapide coup d'œil à son jean bleu marine et déchiré. Il lui allait à la perfection. Je remontai au niveau de son tee-shirt noir sur lequel une tête de mort était imprimée.

-Euh est-ce que ça va ? demanda ce prince en me sortant de mon exaltation.

-Oui bien sur que je vais bien, répondis-je en le regardant comme si on m'avait prise en flag.

Je devais certainement avoir une tête bizarre car il me regardait avec de gros yeux et un sourcil arqué. Malgré ma réaction des plus étonnantes, il me sourit. Mathilde toussa pour nous ramener à la réalité. A ce moment là, je me rendis compte de ce que je voulais faire avant de croiser ce jeune homme.

-Euh je...j'ai des choses importantes à faire, arrivai-je enfin à dire.

Il passa sa main derrière sa nuque d'un air gêné et hocha la tête avec son sourire parfait. Je m'éclipsai avec Mathilde quand nous nous stoppâmes net près de l'amphithéâtre.

-Mais au fait où est ce qu'on va ? demandai-je tout en regardant autour de moi.

Mathilde ouvrit légèrement la bouche. Elle non plus n'avait aucune idée de l'endroit où pourrait être cette fille. Nous nous asseyons dans les escaliers et je posai mes mains sur mon visage frais.

-Si j'étais une folle hystérique qui n'a pas mangé et qui écris je ne sais quoi sur un petit cahier...où irais-je ?

Nous réfléchissions lorsque je me levai en sursaut.

-SUR LE TOIT ! s'écria Mathilde en levant son bras comme celui de la statue de la liberté.

Je ris à son expression ainsi qu'à sa stature puis me levai.

-Alors qu'attendons-nous ? dit-elle.

Elle s'élançait déjà quand tout à coup, je pris son bras et la tournai de sorte à ce qu'elle me fasse face.

-Mais Til' attends ! On ne sait même pas sur quel toit elle a pu aller ! Sais-tu combien de bâtiments il y a dans ce lycée ! Sept ! Sept putains de bâtiment ! Comment veux-tu qu'on la retrouve ?!

Elle ricana et j'arquai alors un sourcil vu que je ne comprenais absolument rien de ce qu'elle voulait dire. Elle le saisit et ria encore plus à mon incompréhension.

-Ah Kezïa, Kezïa, répéta-t-elle en se moquant. Il n'existe qu'un bâtiment sur lequel on peut se rendre sur le toit. Et il se trouve qu'il s'agit du bâtiment six, celui où personne ne va jamais.

-Comment tu sais ça ?! la questionnai-je.

-Eh bien en fait tu sais...euh.

-Réponds-moi !



Kezïa & Rebeka Où les histoires vivent. Découvrez maintenant