11 - l'un contre l'autre

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Livy PDV

Mais qu'est-ce que je peux faire pour éviter une confrontation entre ces deux hommes qui ont des forces différentes mais qui équilibres les balances ? Je n'en sais fichtrement rien et je doute que je le saurais un jour. Je passe ma main dans mes cheveux que j'ai détachés, pour finir. Je ne crois que intervenir entre leurs deux corps serviraient à quelque chose. Je crois que même faire quoique se soit ne changera rien à la situation. J'essaye tout de même de m'approcher d'eux, de prendre Sacha par le bras gauche et de le tirer vers moi. Mais c'est une peine perdue puisqu'il se dégage de ma prise en moins de trois secondes. Je fais la moue sachant pertinemment qu'il ne me verra quand même pas contrairement à Zayn qui sourit de plus belle en voyant la scène de très près mais de manière extérieure encore.

-Sacha, s'il te plaît..., murmurais-je, plaintive.

Sauf que mon meilleur ami me tourne toujours le dos et j'ai presque l'impression qu'il ne m'a pas entendu tandis que c'est bien le cas du métis qui me sourit de plus belle. L'anglais me jette un bref coup d'œil, tout en me repoussant et remarque bien la manière dont l'anglo-pakistanais me regarde. Cela le fait contracter la mâchoire encore plus qu'auparavant alors que je doutais que cela pourrait être possible. J'ai presque l'impression qu'il y a quelque chose entre eux qui les oppose mais qui n'est pas moi. Il devait y avoir quelque chose entre eux bien avant que je ne débarque pour pimenter un peu leur « haine » l'un envers l'autre.

Ce qui il y a entre eux, ce qui les oppose doit dater de bien avant mon arrivée et je me sens vraiment de trop. Je me sens vraiment exclue, mais je ne veux pas non plus me mêler à leur problème ; surtout que depuis que je suis arrivée, j'en ai rajouté un. Je lève les yeux au ciel, sous le regard amusé de la situation du métis tandis que mon meilleur ami me fait de nouveau de dos. J'en ai marre de cette situation de « guerre » entre eux.

On dirait deux gonzesses qui se crêpent le chignon pour une paire de talons en solde. Sauf que ce sont deux mecs et que l'un des deux n'est pas un humain, mais plutôt un demi-dieu. Rien que cette pensée me fait frémir, parce que maintenant je me rends compte que les forces de Sacha ne vaudront plus rien face à celles de Zayn. Il se fera laminer en moins d'une minute si je ne les empêche pas tout de suite de se battre et ainsi, de se trimbaler des problèmes supplémentaires mais d'ordre scolaire. Surtout que je devine bien qu'ils vont sûrement se rejeter la faute l'un sur l'autre continuellement alors qu'ils sont, bien évidemment, tous les deux fautifs d'une certaine manière ; Zayn pour m'avoir sifflé comme si j'étais une putain de chienne et Sacha pour avoir réagit de manière « excessive ».

-Sacha ! Allez, viens, tu es en train de perdre ton temps..., tentais-je pour le détourner de cette bagarre qui ne servira à rien du tout.

Mon meilleur ami se retourne pour me faire face et ainsi, se retrouver de dos à Zayn. Il n'aurait sûrement pas du faire cela, puisque celui-ci lève le bras pour lui faire une prise de je-ne-sais-quel-art-martiaux. Je tire mon ami d'enfance vers moi, si bien que le métis ne fait que de le frôler. Il paraît surpris quand il voit qu'il n'a même pas touché celui à qui il voulait s'en prendre tandis que j'arbore un sourire triomphant parce que j'ai réussis à stopper de peu. Je ne suis sûrement pas très objective, puisque je choisirais toujours mon meilleur ami entre les deux, mais je suis contente de pouvoir dire que j'ai empêché les deux de s'en prendre plein à la gueule. Ils me doivent une fière chandelle, même s'ils ne vont sûrement pas l'avouer. Sacha se retourne vers le basané et manque de lui en mettre une simplement parce que j'ai retenu son bras avant que sa main ne rencontre la joue du métis.

Mon meilleur ami me regarde tout d'abord avec étonnement, puis avec une certaine colère dans le fond de ces prunelles. Sauf qu'il ne pourra pas m'en vouloir très longtemps et comme s'il avait suivit le fil de mes pensées, son regard commence déjà à s'apaiser. Il se rapproche de moi, me prend par la main et s'en va loin du métis qui nous regarde avec des gros yeux. Je ne comprendrais jamais ces hommes qui ont toujours besoin de remettre leur virilité, leur dignité, leur fierté, leurs muscles et leur égo en avant ainsi qu'enjeu.

Je dois avouer que, chez « nous », les filles ce n'est pas non plus mieux. Là, c'est un besoin de se mettre en avant pour qu'on nous voit, pour qu'on nous remarque nous et pas une autre alors tous les coups bas sont permit. Mettre sa poitrine en avant quitte à rajouter du rembourrage, se conduire comme une gamine pour attirer l'attention, crier à tout vas plus fortement que toutes les autres pour que tous les regards se retournent sur nous et pleins d'autres choses encore, tel que le maquillage si bien que certaines doivent peser au moins 5 kilogrammes de plus que d'habitude rien qu'à cause de cela. Puis, ça n'hésite pas non plus à s'humilier, se défoncer, se battre, se mordre, se critiquer, se moquer sans aucune honte ni gêne.

Sauf que je ne suis pas ainsi, déjà parce que le rembourrage ne m'intéresse pas, que le maquillage n'est clairement pas pour moi. Il faudrait déjà que j'arrive à mettre du mascara sans mettre le bâton dans mon œil ou encore du rouge à lèvres sans en avaler un peu au passage ou sans m'en mettre un peu sur les dents. Puis, crier et attirer l'attention n'est clairement pas mon truc, je préfère... M'effacer. Voilà, c'est le bon moment, je préfère nettement m'effacer parce que non que je ne sois pas capable de me battre mais disons que je préfère vraiment ne pas y participer alors je me fais la plus petite possible et parfois –comme maintenant notamment- c'est assez impossible.

-Allez viens Livy, on ne va pas rester près d'imbécile de première à qui le cerveau ne se trouve pas dans la tête mais dans le pantalon, s'exclame mon meilleur ami.

Je le suis alors qu'il tient toujours ma main. Cela a le don d'irriter l'anglo-pakistanais qui avait quand même sourit pendant quelques secondes face à la remarque de Sacha. Il a sûrement du trouver cela drôle, jusqu'à ce qu'il voit que nous partions main dans la main. Quand on retire, sous le nez d'un homme, l'objet de sa convoitise, il est clair qu'il ne va pas rester bien sagement assit et attendre la prochaine fois qu'on lui piquera sous son nez ce qu'il désirait plus que tout au monde. Il se redresse et regarde avec haine et mépris mon meilleur ami, qui est mon « sauveur » sans même s'en rendre compte parce qu'il est clair, net et même précis que je ne tiendrais pas deux secondes entre les mains de ce demi-dieu dont les conquêtes ne se comptent même pas sur les doigts d'une main autant dans le monde des humains que dans le royaume des Dieux.

Mais qu'est-ce que je fous encore ici, entre ces deux adolescents qui seront bientôt adultes aux yeux de la loi et qui manquent de s'entretuer rien qu'en se regardant ? Je ne fais pas partie du jeu, enfin, je l'espère parce qu'on est vraiment, mais vraiment très mal parti puis je n'ai pas le cœur à me battre ; contrairement à eux.

***

Musique ; Joel Adams - Please Don't Go

Demigod//z.mOù les histoires vivent. Découvrez maintenant