17 - solitude

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Livy PDV

J'entends la porte de sa chambre claquer et je peux comprendre qu'il ne veut voir personne ; pas même moi ; et je dois avouer que ça fait mal. Ça fait mal que même son meilleur ami nous rejette alors qu'il est en colère. Il n'y peut pour pas grand-chose, je le sais, mais j'ai l'impression d'être responsable de sa colère. Je me sens tellement conne et impuissante dans ce genre de situation alors que, pourtant, comme je suis une déesse, je ne devrais jamais ressentir de tels sentiments. Je ne devrais pas et pourtant, c'était tout ce que je ressentais pour le moment ; tout cela et rien d'autre.

Je lance un regard assez peiné à la mère de Sacha qui me sourit en retour, comprenant que je ne sois pas non plus dans mon assiette vu l'état dans lequel est son fils. On le connaît toutes les deux très bien et nous savons l'une autant que l'autre que dans un cas comme celui-ci, il vaudrait mieux ne surtout pas venir le déranger alors qu'il lâche ses nerfs. Il vaudrait même mieux se tenir bien à l'écart si on ne veut pas avoir mal –enfin encore plus mal- autant physiquement que mentalement. Dans un état pareil, il ne contrôle que très rarement ses gestes et ses paroles.

Je monte les escaliers deux à deux après avoir rendu son sourire à la génitrice de Sacha –que je considère un peu comme ma mère aussi. J'ouvre la porte de ma chambre et la referme derrière moi. Je laisse mon sac tomber sur le sol, au pied droit de mon bureau pour ensuite me laisser tomber sur mon lit. Je reste assise sur le rebord quelques minutes fixant un point devant moi, me perdant dans mes pensées. Je n'arrive pas à croire que le simple fait de présenter des excuses à Zayn rend mon meilleur ami ainsi. Ce n'est pas comme si c'était la fin du monde non plus, pas vrai ?

Je pousse un long soupire et passe ma main dans mes cheveux pour le remettre vers l'arrière étant donné qu'ils commençaient à me tomber devant les yeux. Je me lève et passe mes mains sur mon jeans, les frottant légèrement au niveau des poches avant. Je ne sais pas quoi faire, parce que tous mes devoirs ont déjà été bouclés et que je n'ai jamais besoin d'étudier –pas même pour les examens d'hiver ou d'été. Je ne sais clairement pas quoi faire pour m'occuper, parce qu'habituellement, je passe du temps avec mon meilleur ami plutôt que de rester toute seule dans ma solitude parce qu'il est renfermé sur lui-même et d'une humeur massacrante pour des « futilités ».

Sérieusement, pourquoi se mettre dans un état pareil juste pour des excuses ? En plus, j'en suis sûre et certaine qu'il ne l'a pas fait avec conviction, sincérité et joie. Il a tiré la gueule et marmonné les paroles mais c'est arrêté là parce que plus, c'était bien trop lui demander. Je ne comprendrais jamais ce qui oppose mon meilleur ami avec ce Zayn Malik.

Quelque chose doit les rebuter l'un envers l'autre, sûrement que l'un deux a merdé et que c'est l'autre qui en a payé les conséquences et qui a souffert. Sinon, Sacha n'aurait jamais réagit aussi excessivement si ce n'était pas l'anglo-pakistanais qui m'avait sifflé et il n'aurait pas réagit non plus toujours aussi excessivement juste pour des excuses à présenter. Quelque chose doit sûrement les confronter et cela doit dater de bien avant que je ne sois arrivée.

Je tourne sur moi-même, analysant ma chambre dans les moindres détails. Je pourrais très bien terminer de déballer mes cartons mais je n'en ai pas l'envie pour le moment. Je trouve cela vraiment désolant de ne plus être une enfant et de ne plus pouvoir m'amuser avec un rien. Avant, tout m'émerveillait, tout m'épatait, tout m'amusait. Je pouvais autant jouer avec le papier cadeau que le cadeau qu'il y avait dedans. Avant, un rien me comblait alors que maintenant, j'ai un trou béant dans le cœur qui ne cesse de s'agrandir et qui refuse, même en suturant la plaie, de cicatriser et de se refermer. Si bien, que les fils explosent et font encore plus de dégâts qu'auparavant, la plaie s'agrandissant encore.

Je ne vois rien qui pourrait m'occuper l'esprit tandis que mon meilleur boude dans son coin, ruminant en lui toute la colère qu'il peut contenir dans son minable corps d'humain mais qui dépasse même la taille des Dieux. Ça me dépasse toute cette situation et heureusement que je n'ai pas une obsession de contrôle sur tout, sinon je serais sûrement en train de péter un câble autant intérieurement qu'extérieurement. J'ouvre mon sac et tombe sur mon carnet, dont la couverture est légèrement transparente, bleuté avec quelques nuages par-ci par-là.

Ce n'est pas vraiment un carnet normal. Ce n'est ni un carnet de cours ni un carnet de prise de notes. C'est un petit cahier assez personnel. C'est une sorte de mélange entre un journal intime, un cahier de pensées et de bribes saupoudrés de citations et de textes, de paroles de pouvoirs, de la vie de Déesse, des règles du royaume des Dieux comme du monde des Humains. Il y a énormément de pages déjà complétés, puisqu'elles viennent au fur et à mesure. Comme toute déesse, j'ai reçu –à ma naissance- un cahier qui devra me suivre toute ma vie, dans son entièreté. Les pages se rajoutent au fur et à mesure de mon utilisation et les anneaux du cahier s'agrandissent aussi. C'est un cahier qui ne pourra jamais s'abîmer, jamais disparaître, jamais brûler.

C'est un carnet qui a un lien avec moi, puisque c'est le Mien et celui de personne d'autre. Personne ne peut s'en approcher, parce que normalement, personne ne sait le voir. Je sais que Zayn a réussit, mais c'était parce qu'il était dans mes bras et que je n'avais pas mis de pouvoir pour qu'il paraisse invisible. C'est l'une des rares fois où l'utilisation d'un pouvoir est invisible pour tout le monde, peu importe si on est un simple humain ou un Dieu. Si on me le vole, il reviendra directement à moi, se téléportant avec moi si je le désire. Je suis obligée de l'avoir sur moi le plus souvent possible et je peux même noter dedans alors qu'il est fermé et que je ne tiens rien dans les mains. Ce carnet est donné à la naissance pour chaque Dieu et Déesse, mais les demi-dieux et demi-déesses n'en ont pas le droit, parce qu'ils ont un sang qui contient de l'humanité.

Je le prends et l'ouvre à la dernière page complétée. Quelques mots sont déjà gravés dedans. Il faut avouer que dès que quelque chose est écrit sur ce carnet, cela ne pourra plus jamais s'effacer les pages ne sauront jamais être arraché. Je relis les dernières paroles écrites et me concentre sur mon cahier pour écrire dessus rien que par la force de ma pensée. Je le fais très souvent, parce que j'écris plus lisiblement par la pensée qu'à la main. Je ne le fais pas en cours, parce que cela va paraître bizarre, alors je ne le fais que lorsque je suis seule, si bien que Sacha n'est même pas au courant de cette capacité que j'ai.

« Zayn Jawad Malik ; jeune homme intelligent, séduisant, sexy mais tellement narcissique, orgueilleux, méchant, égoïste, rancunier et soucieux que de sa propre personne qui cela en détruit sa belle image. Il n'est pas comme les autres et il le sait, parce que c'est un demi-dieu se prenant pour un Dieu. Il ne laisse le choix à personne et tente désespérément de me percer à jour alors que j'ai l'ai percé bien avant lui. Puis, il n'y arrivera jamais, parce que je me le jure, jamais je ne tomberais dans ses bras. Quelque chose le gêne chez Sacha mais je ne saurais pas dire quoi. Puis, quelque chose l'attire chez moi –sûrement mon attirance naturelle en tant que déesse- mais je crois qu'il y a un peu plus. Je suis un mystère de plus à élucider pour lui et il aime cela, parce que je suis bien plus complexe à comprendre que les humaines. Mais il n'y arrivera pas, il ne saura jamais qui je suis. »

Je relis ce que je viens de noter et un rictus apparaît inconsciemment sur mes lèvres. Je ne devrais pas sourire de cette façon, surtout pas en pensant à cet anglo-pakistanais qui croit que tout lui est dû et dont je suis sûrement l'objet de sa convoitise, sa nouvelle proie. Il ne m'atteindra pas, ne m'aura pas ; je m'en fais la promesse.

Il est tellement compliqué aussi, que je ne vois pas totalement clairement en lui et en son jeu. Mais je tâcherais de ne pas me faire avoir, je me le promets.

***

Musique ; Nathan Sykes ft. Ariana Grande - Over And Over Again

Demigod//z.mOù les histoires vivent. Découvrez maintenant