Demigod//z.m

39 - devoir s'expliquer

Livy PDV

Je n'aime pas la façon dont ils me regardent tous. J'ai presque l'impression d'être une bête de foire, de cirque, de zoo ou de je-ne-sais quel autre truc. Je leur fais les gros yeux mais ça ne fonctionne pas, sûrement parce qu'ils sont cachés sous cette paire de lunettes. Je tourne la tête sur le côté droit –donc opposé à la porte- et tombe nez à nez avec la pleine lumière du jour et je ne peux pas m'empêcher d'avoir un mouvement de recul et de mettre ma main à hauteur de mes yeux –paume vers la lumière- pour me cacher la vue. Putain ce que ça fait mal. Je tourne ensuite la tête vers eux et ils continuent de me regarde comme avant, à croire qu'ils ne savent rien faire d'autres.

-Vous trois ? Vous trois vous faites le ménage ? Ça c'est la meilleure ! Qu'est-ce que vous attendez pour continuer, hein, au lieu de me regarder comme ça ? Parce que je ne sais pas si vous le savez, mais ça ne se range jamais tout seul et si vous croyiez que c'est le cas, sachez qu'en réalité c'est votre mère ou sœur qui est passée par là et non le père Noël avec un tour de magie, s'enquis-je sarcastique comme jamais.

Ils ne s'oscillèrent même pas. Je manque tant d'humour que cela ? Je croyais que j'étais quand même un minimum drôle. Je m'approche d'eux parce que je suis obligée dans le salon pour ensuite sortir de cette baraque. Mais ils me bloquent le passage et je reste planter devant eux comme une plante. Je lève les mains et claque des doigts devant leurs visages. Ils les secouent légèrement et se ressaisissent enfin. Je n'arrive pas à croire que j'ai eu besoin de faire cela pour qu'ils se reprennent.

-Les gars, j'aimerais passer s'il vous plaît, dis-je mécontente.

Stephen sourit narquoisement et parut bien content que l'on me bloque le passage. Jack restait impassible, comme si ça ne lui faisait ni chaud ni froid, comme s'il n'en avait pas grand-chose à faire. Tandis que Zayn était... Je ne saurais décrire sa réaction. J'ai l'impression qu'il y énormément de sentiments et d'émotions qui passent par son visage presque simultanément, si bien que je n'arrive pas à lire en lui.

-Je crois que l'on pourrait trouver un arrangement à tout cela... Un arrangement en nature par exemple..., s'exprima Stephen en haussant plusieurs fois d'affilés ses sourcils.

Je roule des yeux alors que le brun et le métis tournent tous les deux la tête vers lui. Le premier –Jack Powered- le regarde durement, lui faisant la leçon et un savon rien qu'avec les yeux. Le second – Zayn Malik- le regarde froidement d'un bon et magnifique regard meurtrier. Cela lui poserait-il un problème si je couchais avec un autre que lui ? Ne serait-il pas un peu jaloux ? Je n'en sais rien mais si la réponse est affirmative –ce que je me laisse rêver- cela ne me le dérangerais pas du tout. Même, je crois bien que j'aimerais énormément que ce soit le cas, pour je-ne-sais quelle raison. J'aimerais qu'il soit jaloux, parce que cela me prouverait qu'il tient à moi et c'est la meilleur chose que je pourrais espérer venant d'un demi-dieu. J'aimerais que Zayn tienne à moi, putain, juste un petit peu au moins.

-Je crois plutôt qu'on va laisser Zayn et Livy s'expliquer un peu, Stephen plutôt que tu ne l'as baise, riposta Jack en se pinçant les lèvres.

-J'approuve, renchérit le métis en me regardant dans le blanc des yeux, le regard vide.

Le brun tire l'autre brun hors de la pièce et referme la porte derrière eux. Stephen s'était quand même un peu débattu et m'avait fait le signe d'un téléphone près de son oreille. Comme si j'allais l'appeler. Puis, il faudrait déjà que j'ai son numéro avant. Mais même si j'avais le numéro de cet imbécile, je ne ma fatiguerais jamais à l'appeler. Il n'est pas intéressant, puis ce n'est pas mon type non plus. Il ne me convient pas, ce n'est pas style de mec. Je préfère les personnes telles que... Je n'en ai aucune idée parce qu'en réalité, je n'ai pas de type de gars. Devrais-je dire, « des personnes telles que Zayn Malik » ? Je n'en sais rien et franchement, je n'ai pas envie de le savoir non plus.

-Donc..., commence Zayn.

-Ne te fatigue pas, je sais que nous avons couché ensembles, le coupais-je.

Le métis fait les gros yeux, ne s'attendant sûrement pas à ce que je sorte une chose pareille. Je crois que j'ai largué la bombe avant même qu'elle ne soit sur la lampe de lancement. Je crois qu'on ne pouvait pas faire mieux que pour plomber l'atmosphère comme ça. Je me mords fiévreusement la lèvre inférieure parce que franchement, je crois que j'ai été trop rapide et que ce n'était clairement pas la chose à dire. Ce n'était pas du tout la chose à dire même, ou du moins pas maintenant.

-Tu le sais ? Ok, alors ça fait une chose en moins à dire. Donc, ça t'a plût ou pas ? Demanda-t-il en calant sa tête entre ses épaules et en faisant une grimace.

Pour une fois de ma vie, je vois un demi-dieu qui n'est pas sûr de lui. En plus, c'est Zayn. Zayn Malik n'est pas sûr de lui ? Une première pour lui. Il faudrait l'applaudir sérieusement parce que là, ce n'est pas possible autrement. Lui ? Pas sûr de lui ? Je n'arrive vraiment pas à y croire. Je crois que cela doit se voir sur mes traits faciaux que je suis étonnée par ce « manque » d'assurance dont il fait preuve parce qu'il se rattrape rapidement et me fait un sourire aguicheur suivit d'un clin d'œil tout aussi aguicheur. Je lève les yeux au ciel un instant et me retiens de pouffer de rire parce qu'il y arrive quand même, ce petit con, à me faire rire avec ses mimiques et son attitude tellement narcissique.

-Je dirais que..., commençais-je alors qu'il est suspendu à mes lèvres. Je dirais que oui, concluais-je alors qu'un sourire arbore à nouveau ses lèvres.

Un sourire triomphant orne ses lèvres et c'est presque s'il n'est pas sur le point de sauter et crier de joie. Il se rapproche de moi et avant même que je n'ai eu le temps de bouger d'un poil, il prend mon visage en coupe et plaque ses lippes contre les miennes. Je suis stoïque au début, mais je retrouve les douces lèvres de la veille et je ne peux pas m'empêcher de participer au baiser même si je sais très bien que je ne devrais pas faire cela. Mais il embrasse tellement bien et que je crois bien que mes sentiments sont trop forts que pour être contenu dans mon être.

Je crois que je suis amoureuse. Je crois que je suis amoureuse du demi-dieu le plus narcissique, arrogant, vaniteux de tout le royaume ; Zayn Malik –et franchement je n'aurais pas pu prendre plus pire que lui, ça c'est sûr et certain.

***

Musique ; Zendaya Coleman - Butterflies