Orange Pastel

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On venait de rentrer. C'est James qui m'a porté jusqu'à l'intérieur puisque j'étais inconsolable. Personne ne savait pourquoi. J'étais assise sur mon lit. Je portais encore la chemise de James et mes cheveux mouillés dégoutaient sur les draps de mon lit. Je regardais dans le vide la tête complètement ailleurs. Mes tantes avaient demandé à tout le monde de partir pour pouvoir s'occuper de mon cas, et était en train de me faire un serment que je n'écoutais même pas. Ma tante Alix me pris les épaules et me demanda : « c'est clair ?» Je hochai la tête, mais au fond je n'avais rien compris. Je voulais juste qu'elles me foutent la paix toutes les trois. Jeanne était à l'extérieur et interrogeais mes amis. Aucun d'eux ne pouvait lui répondre. Ma tante me laissa tranquille et je me suis couché. Je ne savais pas quoi faire d'autre. Je voulais juste mettre fin à tout ça.

Le lendemain matin, je me réveillai avant tout le monde. Mon téléphone indiquait 5 heures et demie. Vu l'heure, j'essayai de me rendormir, mais sans fin. Je me levai et je descendis dans la cuisine. Mariette était déjà dans la cuisine à préparer le petit déjeuner. Puisque nous étions dimanche, il ne restait plus beaucoup de personne dans l'académie. Je la saluai et me pris un jus d'orange avant d'aller m'installer dans le solarium attenant à la cuisine. Je mis de la musique dans mes oreilles et je regardai le ciel tranquillement passé du rose au orange pastel. Le soleil se levais de plus en plus tard et jamais bien pouvoir profiter de la tranquillité de la maison pour le regarder.

Je sursautai quand une main vint se poser sur mon épaule. C'était James qui venait d'arriver. Il me sourit, et je retirai mes écouteurs.

- Ça va mieux ce matin ? me demanda-t-il.

- Oui...

Il ne dit rien de plus. Il n'avait pas l'air de vouloir me déranger, mais je savais qu'il voulait savoir.

- J'ai complètement disjoncté hier, je suis désolé, m'excusai-je.

- Ce n'est pas grave, je sais maintenant qu'il ne faut pas que je me battre avec toi, ricana-t-il.

Je souris aussi et il y eu un nouveau moment de silence.

- Que s'est-il passé au juste. Pourquoi est-ce que tu as paniqué ? Tu as peur de l'eau ?

- Non, c'est juste que... J'ai eu l'impression de revivre mon accident à nouveau et je n'ai pas tellement aimé. C'est peut-être juste mal tomber tu vois. Je n'étais pas complètement remis, ni physiquement, ni mentalement c'est peut-être pour ça.

Au moment que j'ai dit ces mots, j'ai immédiatement pensé à mon bandage. Je l'avais oublié, mais il était encore là. Il avait bougé par contre. On voyait la naissance de ma coupure au bord du bandage. Le ruban à gommer avait dû glisser durant la nuit puisque ma peau était encore mouillée. Je le défis dans me soucier du regard de James qui pesait sur mon avant-bras. J'examinai la blessure pour m'assurer que tout était encore en ordre et je levai les yeux vers lui. Il n'avait pas l'air dégout ou quoi que ce soit. Son expression était plutôt neutre à mon grand étonnement.

- Je suis désolé, me dit-il tout bas après un moment.

- Pourquoi ? Ce n'est pas ta faute tout de même.

Il ne répondit pas et continua à fixer ma blessure, mon cœur s'accéléra.

- C'est toi qui m'as fait ça, demandai-je paniqué

- Non, me répondit-il finalement, mais j'aurais mieux aimé que ce soit moi plutôt que toi, tu vois.

- Ne raconte pas de connerie, dis-je soulagé. Ce fut un accident et ça aurait pu arriver à n'importe qui. J'ai juste été mal chanceuse.

- N'empêche que ça n'aurait pas dû être toi, reprit-il en prenant mon bras entre ses mains.

Il caressa légèrement la cicatrice avant d'entrer dans une profonde contemplation de celle-ci. Ça me mettait mal à l'aise alors, je décidai de rentrer à l'intérieur. Je saluai James et retournai dans ma chambre. Je m'étendis dans mon lit et me rendormi pour une bonne partie de la journée.

Quand je me réveillai, il faisait noir à l'extérieur et j'étais complètement déboussolé et en sueur. Je me demandai quel jour on était et depuis combien de temps je dormais. J'avais encore ma musique qui jouait dans mes oreilles et mon téléphone était posé à côté de moi. Il indiquait 19h45. J'étais déçu de voir que j'avais manqué une belle journée comme celle-ci. Par-dessus tout c'est sentiment qui m'habitait à ce moment c'était la douleur que j'avais au bras. Il était tout rouge et chaud. Ma plaie c'était légèrement ouverte et un peu de sang avait coulé. Je ne me dis que ça ne devait pas être grand-chose et je me levai de mon lit et je descendis. Tout le monde était dans la cuisine. Je me suis assise à côté de mes amis, et heureusement, je ne reçus aucun commentaire sur ce qui c'était passé la veille. Ils avaient continué leur conversation et ça m'allait comme ça. Il n'y avait que le blond qui me regardait.

- Quoi ? demandai-je.

- On dirait que tu es hangover.

- Ouais, je suis hangover de la vie, répondis-je.

Mike recracha son eau dans son verre et ricana.

- Quoi ? C'est vrai, répondis-je

- Rien, c'est juste drôle, me répondit-il.

Je retournai à ce qui se passait dans mon assiette et tout le monde continua à faire leurs affaires.

Bleu nuit (Sorcière et chasseur réécrit)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant