Vert forêt

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Je savais qu'il me suivait. Je l'entendais marcher derrière moi. Plus je l'entendais se rapprocher, plus j'accélérais.

- Elizabeth, reviens, criait-t-il. (En plus, il connaissait mon nom)

- Dégage !

J'avais les larmes aux yeux à cause de la colère. J'en avais assez de la peur et du sentiment morose que je ressentais. Je voulais plus. Je voulais rire. Respirer. Je voulais vivre !

Il m'attrapa le bras et me retourna sans trop de difficulté. Je réussis à me dégager, mais plutôt que de partir, je le poussais. J'avais l'air d'une hystérique.

- Laisse (je le poussai) moi (encore une fois) TRANQUILLE ! criai-je.

- Tu ne peux pas partir comme ça !

- Ah oui, regarde-moi bien !

- Hey ! Reviens ici, dit-il entre ses dents en m'entourant de ses bras.

Je me débattais. Je crois que je l'ai frappé au visage parce que je le sentis chanceler avec un léger cri étouffé.

- J'en ai marre d'être là et de vous servir de marionnettes. Je n'ai pas envie de jouer au trophée de chasse ! Je suis plus que ça. Vous n'arrêtez pas de me dire que c'est parce que vous ne faites pas confiance, mais je crois que j'ai fait mes preuves. Vous ne faites toujours pas confiance. Au contraire, ce devrait être moi qui devrait essayer de m'enfuir. Mais, non moi je reste là à vous protéger pour pas que la police ou peu importe, vous trouve et vous n'êtes même pas reconnaissant ! Vous continuez à me menotter et m'attacher, vous m'enfermez à double tour et vous m'empêchez de parler à qui que ce soit, ni faire quelconque activité. Je ne peux même pas venir avec vous quand vous allez sur des lieux de crime ! Non, il fait juste que je vous suive comme un putain de chien ! J'espère honnêtement qu'un jour le karma reviendra contre vous. Faites attention parce que je vous jure que ce n'est pas moi qui vais m'assurer que vos culs soient en sécurité, dis-je avant de me retourner et de repartir.

Je sentis quelque chose me heurter le derrière du genou et en l'espace d'une seconde, je me suis retrouvée par terre, une incroyable douleur me lacérant la jambe. J'essayai de me révéler, mais Dean avait réussi à se mettre au-dessus de moi m'empêchant de bouger. Il était haletant et son nez saignait. Il me regardait dans les yeux. Je ne bougeais plus. Je me demandais ce qu'il allait faire. Ma respiration s'accéléra. Il pouvait me tuer sur le champ.

Il sortit une clé dans un grognement et m'enleva les menottes. Il se leva et moi je ne bougeai pas. J'étais choqué. Il me tendit une main. Je ne la pris pas. J'essayai de me relever moi-même, mais mon genou ne me supportait plus. Je faillis tomber, mais il m'a rattrapé par le bras. Je me suis redressé et je me suis dégagée de sa prise. Et je l'ai poussée.

- Connard va ! C'est quoi t'es bipolaire ! M'exclamai-je

- Je crois qu'on est parti sur de mauvaise base.

- Non pour vrai, c'est une blague.

- Je suis sérieux là. Je suis désolé, on n'aurait pas dû te traiter comme ça... (Je voulu l'interrompre) Tait-toi et laisse-moi parler. Je fais un effort... On a besoin de toi. Elles ont encore frappé et cette fois-ci, elles s'en sont prises à des chasseurs. On n'a aucune idée de comment faire. On s'est dit moi et mon frère qu'on devrait te retourner chez toi. Je me suis emporté, je suis désolé. Je n'aime juste pas qu'on fouille dans mes affaires. On voulait te ramener ce soir.

- Bullshit, arrête de mentir !

- C'est la vérité !

- Jure !

- Juré !

- Tu me ramènes ce soir.

- Oui, je promets.

Je ne savais quoi penser. C'était embrouillé dans ma tête. Quelque chose me disait de les pardonner, mais je leur en voulais tellement. Je suis donc reparti vers le motel, mais je m'étais enfoncé tellement profondément dans la forêt que je ne savais plus où j'étais. Je n'avais aucune idée de quel côté il fallait aller. Je ne faisais qu'avancer.

- Tu sais qu'il n'y a rien qui justifie ce que vous avez fait, dis-je. Je veux dire c'est quoi qui vous est passé par la tête de me kidnapper. Vous avez été chanceux que le conseil ne vous trouve pas.

- Je sais... ce n'était pas notre idée... C'était celle de James.

- Si je le revois un jour, je le tue, marmonnai-je dans ma barbe.

- Il nous a fait croire que tu étais dangereuse. Clairement, il faut éviter de te mettre en colère, mais sinon je ne vois pas où est le problème.

- Ah oui ? Et tu viens de réaliser ça maintenant Einstein ?

- Non, Sam m'en avait déjà parlé, mais j'étais borné.

- Un connard, tu veux dire.

- Aussi... On a vraiment besoin de ton aide tu comprends.

- Je ne sais même pas pourquoi vous avez besoin de mon aide.

- Il y a quelque chose de gros qui se prépare. Une guerre, je ne sais pas, mais ça vise tout le monde. C'est un groupe de sorcières très puissante. On a réussi à en capturer une, mais on n'a jamais réussi à l'achever. Elle a fini par mourir et à réapparaître quelque part.

- Je vais m'informer sur elles si vous voulez, mais c'est tout. Si je veux agir, je vais agir. Sinon, rien. Deal ?

- Deal, il me serra la main et se tue.

- Je crois qu'on est perdu.

Ça faisait 10 minutes que l'on tournait en rond. Que je revoyais le même point de repères. On était définitivement perdu.

Bleu nuit (Sorcière et chasseur réécrit)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant