Blanc paradis

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Je ne me suis pas réveillé au même endroit. J'étais dans ma chambre. Le soleil passait entre les rideaux. J'entendais l'eau qui coulait dans la salle de bain. Probablement que la femme de chambre avait allumé la douche pour moi. Je suis entrée dans la salle de bain et tout est devenu blanc. Il faisait froid. J'ai marché un peu dans la lumière, mais je ne voyais rien. Alors je me suis arrêté et je fus éblouie d'une telle force que je tombai à la renverse. Quelques secondes plus tard, j'étais assise sur la table en salle de réanimation, le souffle coupé. J'étais confuse. Je savais où j'étais, mais pas pourquoi. Le médecin fut en état de choc quelques secondes avant de balancer des directives à son équipe qui elle aussi était sous le choc. On m'a recouché sur la table en me posant toute sorte de question. Je ne répondis à aucune. Je cherchais encore un visage familier, mais il n'y avait personne. Puis l'infirmière me dis quelques mots que je saisis à peine avant de sentir quelque chose entrer dans mon bras. On me mit une jaquette bleue et on me transporta jusqu'à une chambre. J'aperçu en passant dans le corridor ce qui me semblait être des visages familiers, mais je n'étais que peu sûre.

Un infirmier vint me voir un peu plus tard pour prendre mes signes vitaux.

- Ne t'inquiète pas, tout va bien se passer, m'avait-il dit. Mais pour ça va falloir que tu nous parles ma belle.

Je l'ai juste regardé comme s'il pouvait rêver. On voulait que je parle, mais personne ne pouvait m'expliquer ce qui venait de se passer. Pourquoi est-ce qu'une seconde, j'étais dans un motel, l'autre dans ma salle de bain et puis dans un hôpital. Ma vie n'est peut-être pas normale, mais ce l'est encore moins. J'ai le droit à des réponses non ?

- D'accord, je vais revenir plus tard. On verra si tu veux me parler, mais pour le moment, je vais te laisser avec ta famille.

Ma famille était là ? Ils allaient peut-être pouvoir m'expliquer. L'infirmier quitta la chambre pour laisser entrer mes tantes. Les trois étaient là, mais elles étaient seules.

- Oh ! Mon bébé tu vas bien, se lança ma tante Elise. Elle me prit dans ses bras et une douleur fulgurante se déclencha dans tout mon corps. Ne me refait plus jamais ça.

- Bon dieu, immortel mon cul, rigola ma tante Alix pour détendre l'atmosphère. Passer deux fois à deux doigts de la mort en moins d'un an.

Je fronçai les sourcils et elle comprit.

- Ton cœur s'est arrêté cette nuit. C'est Dean qui t'a amené ici en urgence. On ne sait pas pourquoi il s'est arrêté, mais c'est un miracle qu'on ait pu te ramener. Ça faisait un bon bout de temps qu'il essayait de te ramener, m'expliqua ma tante Jeanne.

- On remercie fort vient ce cher Dean sans lui, on ne serait pas ici.

Ouais et moi non plus, me dis-je. Tout se mettais à sa place dans ma tête. J'avais épuisé tout mon énergie vitale dans les deux derniers jours et les frissons et les vertiges que j'avais était des signes. Comme si j'étais en déshydratation si on veut. Je les avais ignorés et j'étais ici. J'étais encore trop jeune pour que mon énergie n'est plus besoin de se régénérer. J'étais immortelle, mais je me surestimais un peu. C'était ma témérité qui allait me tuer.

Le médecin finit par venir me voir et estima qu'il était temps que je me repose. Il me donna un sédatif pour m'aider à m'endormir vu l'état de choc dans lequel j'étais. Et je m'endormis rapidement alors que mes tantes sortaient.

Je me suis réveillé au bout de quelques heures. Il faisait noir à l'extérieur. Je devais avoir dormis toute la journée. Vu que j'étais seule, j'ai pris le temps de regarder un peu comment j'étais arrangé. J'avais des tubes branchés un peu partout. Quelque chose m'aidait à respirer et un moniteur était installé pour surveiller ma fréquence cardiaque. J'avais mal à la cage thoracique probablement dû aux poussées lorsqu'ils m'ont réanimé. J'ai voulu essayer de me lever, mais j'eu directement le vertige juste à me redresser. Je me suis rassise et c'est à ce moment que j'ai remarqué deux ombres dans le coin de la chambre. Une des deux a bougé lorsque je me suis redressée.

En voyant que je ne pouvais pas me lever, les larmes me sont venues aux yeux. J'en avais marre d'être toujours à l'hôpital ou être sous le contrôle de quelqu'un ou de quelque chose. Je voulais pouvoir me relever sans restriction. J'étais supposée être super résistante et tout. À ce moment précis, je me sentais terriblement inutile. Je sanglotais et je me disais que c'était stupide que je sois aussi faible. Je me maudissais. À ce moment précis, j'aurais presque voulu qu'on me laisse morte. Je servais à quoi ici. Incapable de me lever ou de faire quoique ce soit sans me retrouver à l'hôpital. J'avais le cœur qui me serrait et la bouche pâteuse. C'était tellement ridicule.

- Hey, a chuchoté Dean en se levant, ça va aller, calme-toi.

Ces mots me firent fondre en larmes de plus belle. J'étais tellement ridicule. Pourquoi fallait-il que je pleure comme ça pour rien. J'aurais dû continuer à aller vers la lumière blanche. Je m'étais accroupie en petite boule dans mon lit. Pourquoi fallait-il qu'il soit là. Sa main dans mon dos ne faisait que me rendre plus mal. Je n'avais pas envie de lui dire. Au fond, j'avais besoin d'extérioriser tout ça, même si ça m'énervait.

Puis, ma crise est passée. Ma respiration était un peu saccadée, mais c'était mieux. Mon rythme cardiaque a ralenti et j'ai fini par me rendormir avec la main de Dean qui me frottait le dos. 

Bleu nuit (Sorcière et chasseur réécrit)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant