Vert émeraude

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J'étais enfin de retour à l'académie. Évidement personne ne m'attendait. Ils étaient tous en cours et puis surement qu'on leurs avait donné l'ordre de ne pas venir parasiter dans les couloirs lorsque j'allais revenir. J'étais encore faible, j'arrivais à marcher, mais j'avais besoin d'un appui parce que mes jambes étaient encore fatiguées et je n'avais pas beaucoup d'énergie. J'avais l'impression de souffrir du cancer. Tout le monde était tout le temps à mon chevet pour m'apporter de l'aide ou répondre à mes moindres désirs. Par contre, la seule chose que je désirais vraiment, personne ne pouvait me l'offrir. Ils avaient bien trop peur que quelque chose m'arrive. Donc niveau physique, je n'étais pas trop mal malgré tout. C'était surtout au niveau mental que plus rien n'allait. Toute ma détermination et mon caractère avaient disparu. Mon désir de faire quoi que ce soit était retournée dormir au fond de moi et l'ennui et les pensées désagréable avait refait surface. La seule chose qui me permettait de ne pas sombrer dans un état végétatif profond c'était mon désir ardent d'autonomie. Mes tantes pensaient que je ne pouvais plus rien faire et que j'avais besoin d'une gardienne à tout moment à mes côtés. Les simples moments de liberté, c'est-à-dire quand il n'y avait personne dans ma chambre, j'en profitais pour me promener un peu. J'allais au bord de la fenêtre, dans la salle de bain, devant la bibliothèque et si je me sentais aventureuse, j'allais jusqu'à l'escalier dans le couloir.

La semaine passa rapidement et je me rétablissais bien. La journée de l'annonce arrivait bientôt et je savais que je devais avoir bonne mine avant la cérémonie. Je dormais donc la majorité du temps. Les cernes qui m'entouraient les yeux disparaissait tranquillement et la couleur chair prenait tranquillement la place du rosé et du verdâtre. Je n'avais plus de sueur au moindre mouvement et les maux de tête avaient disparu.

La journée de la cérémonie, j'ai dormi toute la journée. Je n'en pouvais plus, j'avais l'impression d'être cloué au lit par un rhume. Mon bras m'élançait et cela m'enlevait le goût de me lever pour aller devant tous ces gens. Montrer ma tête de détraqué. Je savais que mes tantes allaient insister pour qu'on me maquille, qu'on m'habille et qu'on me coiffe, mais moi je voulais rester terrer sous mes couvertures à dormir pour la prochaine semaine. Or, je ne pouvais pas. Ma tante Elise entra en premier. Elle tira les rideaux de ma fenêtre laissant entrer les faibles rayons de soleil de cette journée pluvieuse. Ce qui évidement, me donna moins le goût de me lever. Je cachai ma tête sous mon coussin m'enfouissant encore plus dans mes couvertures.

- Aller, Elizabeth, il est temps que tu te lèves, nous avons une grosse soirée devant nous. Nous t'avons laissé dormir toute la journée, il est donc le temps que tu fasses un petit effort, me dit-elle en clamant dans ses mains.

J'avais oublié qu'en plus nous étions en fin de journée. Le soleil, il n'en restait que des bribes. Je maugréai quelques phrases avant de rouler jusqu'au bord de mon lit et me laissai tomber au sol envelopper dans mes couvertures. J'avais l'air d'une larve, je peux vous le garantir. Je me levai avec peine du sol, les couvertures encore sur ma tête et je me dirigeai vers la salle de bain. Ma tante me regarda avec un sourire en coin à mi-chemin entre l'amusement et le découragement. Dans la salle de bain, je laissai tomber les couvertures et enlevai tranquillement mon pyjama. En me voyant dans le miroir, j'eu peur. Je devais avoir perdu plusieurs kilos, mon teint était blafard à cause du manque de lumière. Je passais mes journées entières dans le noir. J'avais une tête de déterré, ce qui n'aidait pas à mon moral. Pour quelque chose qui normalement ne se constate pas physiquement, on devinait très bien que mon moral était à zéro. Mes yeux bleus qui étaient normalement pétillants, était éteint. Mes lèvres étaient toute gercées comme si je venais du trip dans le désert sans boire pendant plusieurs jours. Si ma peau n'était pas grise, ni en décomposition c'était déjà un miracle parce qu'avec mes cheveux en bataille et le retour de mes cernes, j'avais l'air d'un vrai zombie. Heureusement, je n'avais plus le teint cireux, la démarche d'attarder aussi et ma peau avait repris une couleur normale. Je me décourageais moi-même. Normalement, je me serais reprise en main, mais à ce moment-ci, je m'en contre-foutais totalement.

Bleu nuit (Sorcière et chasseur réécrit)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant