Rose poudre

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Je me suis réveillé dans une chambre à l'hôpital. J'avais la tête qui tournait, le bras qui m'élançait et des millions de tube branchés un peu partout sur mon corps. On aurait dit qu'avant de me réveiller, j'étais entre la vie et la mort. Ma tante Alix dormait sur une chaise à côté de moi. Mes mouvements l'ont surement réveillé parce qu'elle bougea quand j'essayai de me lever. Bien que j'aie eu l'impression que tout mon corps prenait en feu à chaque mouvement, j'étais plutôt alerte à ce qui se passait et j'avais l'irrésistible envie de me lever.

- Tu devrais rester assis ma chérie, l'infirmière va revenir bientôt, me dit ma tante.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi je suis ici.

- Tu as été agressé vendredi dernier dans ta salle de bain. C'est Jeanne qui t'a retrouvé inconsciente dans la baignoire, me dit-elle doucement.

Je hochai la tête pensive. Bien sûr que je me souvenais de m'avoir fait attaquer, mais je ne savais pas depuis combien de temps j'étais inconsciente, ni qui m'avait amené ici, ni pourquoi j'étais ici.

- Depuis combien de temps je suis inconsciente ?

- Quatre jours.

- Quoi ? m'exclamai-je. Mais je ne comprends pas, je ne suis pas supposé être immortelle et insensible à ce genre d'agression.

- Écoute Elizabeth, nous ne savons pas qui t'as fait ça, ni pourquoi, mais cette personne voulait te tuer. L'arme qu'il a utilisée pour te mutiler était recouvert d'un poison. C'est pour cela que tu n'as pas guérit et que tu es ici. Tes pouvoirs ont été affaiblit par le poison, la seule chose qui t'as gardé en vie fut l'adrénaline que ton corps a sécrétée. Nous ne savons pas quels ont été les motifs de l'attaque, mais on pense que quelqu'un sait que tu es la prochaine Reine et cherche à t'assassiner avant que tu atteignes ton plein potentiel. L'agression a dû être orchestrer par des chasseurs, mais c'est tout ce qu'on sait pour le moment. Il va donc falloir que tu sois prudente et surtout pour les prochaines semaines. Tu seras sorti d'ici avant la fin de semaine pour l'annonce officielle de ton nouveau titre, mais tu ne seras complètement rétablie. Il va falloir que tu gardes l'œil ouvert. Tu peux désormais ne faire confiance qu'à très peu de personne.

Tout ce qu'elle venait de me dire me choqua. Je ne savais que penser de ça. Ce n'était donc pas un entrainement et il y avait bel et bien quelqu'un qui voulait ma mort. Je savais que les sorcières étaient vicieuses, mais à ce point. Incroyable. Je me recouchai dans le lit et plantai mes yeux au plafond. Je n'en revenais pas. Pourquoi quelqu'un voudrait-il m'assassiné ? Pourquoi moi ? Je n'avais rien fait encore. Je n'étais même pas encore officiellement une reine.

- Comment ont-ils fait pour entrer dans l'académie si ce sont des chasseurs. Il n'y a pas de sort de protection qui protège la propriété ?

- Oui, mais on pense qu'il y a une taupe dans l'académie. Un sort, ou une quelconque protection a dû être utilisé sur elle, lui permettant d'entrer sans se faire repérer.

Je soupirai. Dire que je devrai à la base protéger toute une communauté. Comment vais-je faire si je ne suis pas capable de m'assurer de ma propre survie. C'était complètement absurde.

L'infirmière est venue dans l'après-midi arrangé mon bandage. Elle me posa quelques questions sur mes autres blessures, je lui répondis seulement que c'était parce que je pratiquais un sport violent et que je me faisais régulière plaquer par les autres joueurs. Elle ne posa pas plus de question, mais je savais ce qu'elle pensait. Pour elle, je me faisais battre par mes parents. Honnêtement, je n'en avais rien à faire de ce qu'elle pensait, elle ne comprenait pas. Plus je la regardais faire ses choses plus j'avais l'impression de me fâcher contre elle. Elle me regardait avec cette pitié dans le regard. Ça me donnait mal au cœur. Je n'aimais pas me faire regarder comme ça. Je n'avais pas besoin de pitié. Si j'étais rendu ici c'est parce que j'avais survécu, laisse-moi tranquille maintenant, c'était ce que je me disais.

Elle a finalement quitté la chambre. Puisque j'en avais marre d'être dans ce lit inconfortable, j'ai décidé de me lever. Ce qui fut d'ailleurs une très mauvaise idée. J'ai eu un haut le cœur au moment où mes fesses ont quitté le lit. Je voyais embrouillé et des points noirs venait troubler ma vision. Je me suis immédiatement assis oubliant mon idée d'aller prendre une douche dans la salle d'eau attenante. À ce moment précis, je détestais la personne qui m'avait fait ça. J'avais l'impression que toute ma force vitale glissait hors de mon corps tranquillement comme le sang qui coulait de ma plaie. À ce moment, je lui en voulais de me faire passer pour une adolescente faible qui avait des problèmes mentaux, alors que ce n'était plus le cas. Oui, j'avais déjà souffert de ce genre de maux. Souvent, j'avais voulu que ce genre de blessure apparaisse sur ma peau. Elles y avaient figuré pendant plusieurs années, et ce bandage de faisait que me le rappeler et ça ne plaisait pas du tout. Pour quelque chose qui était désormais derrière, il revenait sans crier gare. C'était comme si tout ce que je pensais avant me revenait directement en pleine face.

Avant, je croyais que je n'étais pas fait pour ce monde. Que ma vie aussi misérable qu'elle était, était destinée à s'arrêter avant que j'atteigne l'âge adulte, et que malgré tous mes efforts, je ne voyais pas le but de ma vie. J'avais, par quelconque miracle réussis à mettre tout ça derrière moi, mais maintenant que j'en avais que des souvenirs je n'en pouvais plus. Mon cœur commença à me serrer, j'avais envie de pleurer. C'était devenu trop dur. Passer au travers de ce genre de périple, ça créer une carapace dure comme du béton, mais aussi fragile que de la paille. C'est long à sécher, mais c'est facile à détruire si vous voyez ce que je veux dire. Cet incident venait de foutre le feu à mon béton qui était devenu de la paille. Les questions qui me taraudaient il y a de ça 2 ans revenaient me hanter à nouveau et s'en était trop.

Je me suis étendue dans le lit, les yeux rivés au plafond, je mis mon casque d'écoute et j'essayai de ne penser à rien. Je fermai les yeux essayant de me laisser emporter par la musique, mais je m'endormis. Je me réveillai que le lendemain matin, ma tante Jeanne à mes côtés.

Bleu nuit (Sorcière et chasseur réécrit)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant