Blanc marbre

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J'étais dans la voiture qui était stationné devant l'académie. Je regardais les vas et viens qu'il s'y faisait. Je ne savais pas si je voulais entrer. J'étais un peu nerveuse quand même. Je suis finalement sorti de la voiture. Je n'avais rien dans les mains et ça me faisait bizarre. C'était comme si je revenais d'un voyage sans mes bagages. Puis, je me demandais ce qu'allait penser tout le monde à la vue de toute mes blessures qui avaient guérit qu'à moitié et surtout ma cicatrice qui avait radicalement changé. J'ai avancé sur le trottoir pour arriver au portail qui menait à la cour de l'école. Les garçons étaient là. Je ne comprenais pas ce qu'ils faisaient encore là, mais bon.

- Bon, alors... C'est ici que nos chemins se séparent... Merci de m'avoir rapporté ici... euh... bafouillai-je.

- Le monde a plus besoin de toi que nous évidemment. On ne fait que faire le mieux qu'on peut, hein ? répondit Sam. Et puis, tu peux prendre ça, me dit-il en me tendant le livre sur la magie noir.

Je l'ai remercié d'un léger sourire.

- Ouais... eh bien si jamais vous avez besoin de moi encore, vous savez quoi faire. Lâchez-moi un coup de fil avant de débarquer.

- À la prochaine Elizabeth, me salua Dean avant de repartir vers la Chevrolet.

- Ouais, répondis-je en les saluant de la main.

Je m'apprêtais à passer le portail, mais je me souvins de quelque chose d'important.

- Attendez !

Sam s'est retourné et Dean qui s'apprêtait à entrer dans la voiture arrêta son mouvement. J'ai sorti deux petits pendentifs et je leurs donnai.

- Vous allez avoir besoin de ça si vous voulez passer le portail.

- Merci Elizabeth, me remercia Sam.

- Ça fait plaisir.

Dean m'a jeté un dernier regard avant de rentrer dans la voiture. J'avais l'impression de me faire transpercer de bord en bord tellement ce fut intense. Puis, ils sont partis et je suis rentrée. Il n'y avait personne debout. Il était tard et tout le monde devait être couché. Je me suis rendue dans ma chambre sans faire de bruit, soulagée que je n'aie pas à m'expliquer. J'ai posé mes choses sur mon lit et la première chose que j'ai pensée à faire fut de me rendre à mon bureau. Je voulais voir s'il y avait du nouveau sur l'enquête.

Plusieurs cartes étaient étendues un peu partout et il y avait un dossier sur le dessus du classeur avec mon nom en gros écrit dessus. Je l'ouvris et vu toutes les feuilles de papier griffonnées et multiples notes à la main. Apparemment, mes tantes devaient chercher James puisque son nom était partout. J'étais heureuse de ne pas l'avoir croisé et ça me soulageait de voir qu'il était sûrement loin de moi.

J'étais en train de lire le dernier dossier qui avait été laissé sur mon bureau. Il concernait le nouveau charme de protection que le conseil était en train de mettre en place. Avec ma disparition, le monde des sorcières au complet avait viré paranoïaque. C'était la folie. Le charme qu'il voulait mettre en place était tellement puissant que de l'extérieur nous ne serions même plus visibles et l'humanité au complet ignorerait notre existence. Il n'avait évidemment pas été approuvé, mais il ne manquait que deux signatures avant d'être mis en place. Celle du développeur, qui devait approuver sa fonctionnalité, et la mienne.

À ce moment précis, je savais que ce n'était pas la meilleure solution. Je comprenais qu'ils étaient concernés par les chasseurs et le danger qu'ils pouvaient représentés, mais je savais aussi que ce n'était pas le pire. La colonie de sorcières qui pratiquait la magie noire que j'avais vu dans ma vision représentait un plus grand danger.

Alors que je terminais ma lecture du dossier, je sentis ma gorge me piquer et ma cicatrice piquée. J'ai toussoté un peu pour essayer de faire partir la sensation de brûlure. Ça s'est arrêté, mais ma cicatrice commença à me brûler à son tour. Puis, je sentis une présence. J'ai immédiatement reconnu cette énergie.

- N'essaie pas, tu ne réussiras pas, ricanai-je. Je suis trop forte pour toi t'as déjà oublié.

- Eli ? fit Adrianna surprise.

- Non c'est le bon dieu.

- What ! Je n'en reviens pas ! T'étais où ? On t'a cherché partout.

- J'étais... euh... en mission secrète. Il y a quelque chose de gros qui se prépare Adri.

- Qui qui t'as envoyé là ?

- Ma cousine. Elle m'a dit que je ne pouvais en parler à personne avant d'être certaine. J'aurais pu vous mettre tous en danger, dis-je essayant d'être convainquante.

- Mouais, en tout cas..., me répondit-elle peu convaincu. Je suis contente que tu sois revenu. Merde, tu m'as manqué, me dit-elle en me prenant dans ses bras.

- Moi aussi ! Dis-moi, c'est quoi tout ça ? demandai-je en montrant les dossiers.

- Le conseil a décidé de mettre ce sortilège en place quand tu as disparu. Ils ont jugé que le monde n'était plus assez sécuritaire pour nous et ils ont resserré les lois. Eli c'est rendu l'armée ici. Je te jure. On a tellement de règlement à respecter. Tu n'aurais jamais dû partir sans prévenir personne.

Je me suis sentie coupable, mais en même temps, je ne pouvais pas y faire grand-chose. Ce n'était pas totalement de ma faute non plus.

- Ouais, je suis désolé... mais là je suis là ! Je vais m'occuper de tout ça et tout va redevenir comme avant. Enfin presque. On n'aura pas le choix de resserrer les règlements quand même. Adri, je te jure si tu avais vu ce que j'ai vu là. Bordel ! Je n'aurais jamais cru qu'il y avait encore des sorcières qui pratiquaient la magie noire. La nécromancie. Je te jure, on nous le montre sur des plantes, mais ça ! C'était sur des vrais humains ! Tu te souviens quand on nous disait que c'était à utiliser avec modération ? Crois-moi, je n'aurais jamais cru que ça pouvait créer autant de mauvaise énergie pour un seul sort.

- La nécromancie ? Je ne savais même pas qu'on pouvait encore faire ça. Lucienne n'arrête pas de répéter que seule des sorcières puissantes peuvent en faire.

- Ceux-là, elles sont puissantes. Je te jure ça me fait quasiment peur.

- Tu devrais en parler avec le conseil.

- J'avais prévu en parler avec mes tantes avant. J'ai quand même plus de contrôle que le conseil et mes tantes sont de bonnes conseillères.

- Ouais, bonne idée.

- Bon allez bonne nuit, je vais me coucher, dis en me levant de ma chaise.

- Ouais, essaie de pas encore disparaître, me prévenit-elle.

- Inquiète-toi pas.

Puis, elle est repartie dans sa chambre. Je suis restée là quelques minutes avec seulement la lumière du bureau qui illuminait la pièce. J'avais l'impression que quelque chose m'échappait. Elle avait l'air tellement épuisé. Et seulement le fait qu'elle m'ait dit que c'était devenu l'armée ça me taraudait.

J'ai fermé la lumière et je me suis rendue dans ma chambre. Elle était restée exactement comme je l'avais laissé. Mon pyjama sur le sol, mon téléphone sur le lit défait, les rideaux qui claquaient au vent de la fenêtre ouverte. Les produits de beauté étendus partout et les dossiers grands ouvert sur mon bureau. C'était le bordel ici. Même ma penderie était restée ouverte. J'ai rangé un peu avant d'aller me laver et de me coucher.

J'étais heureuse d'être rentré chez moi, mais le regard de Dean n'arrêtait pas de me revenir en tête. J'avais envie de retourner les voir.

Bleu nuit (Sorcière et chasseur réécrit)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant