Bleu nuit (Sorcière et chasseur réécrit)

Rouge orange

- Je crois qu'on est perdu là, dis-je.

- Peut-être que si tu arrêtais de tourner en rond aussi, on serait sorti d'ici depuis un moment, me répondît-il.

- Oh back off ! Je ne tourne pas en rond. Je sais plus d'où je suis arrivé.

- C'est une blague ! On n'est pas dans la jungle quand même. Tu devrais être capable de te retrouver.

- Pourquoi tu ne m'aides pas à la place de te plaindre.

- J'essaie, mais tu ne m'écoutes pas.

- Bon ben là je t'écoute. On va par où génie ?

Il partit vers la droite plutôt que de continuer tout droit. J'avais l'impression de vivre un cauchemar que ma tête me jouait des tours. J'avais l'impression que tout se ressemblait et changeait de place constamment. Nous sommes passés devant un arbre et j'aurais juré que nous avions déjà par ici.

- Dean, on est passé par ici il y a deux minutes, dis-je perdu.

- De quoi tu parles ?

- J'ai vu cet arbre-là, il y a deux minutes.

- C'était peut-être un autre arbre.

- Non je jure que c'était lui. Le symbole, je viens de le voir.

- Quel symbole ?

- Lui, dis-je en pointant le petit symbole gravé dans le tronc de l'arbre.

C'était un cercle avec une tête de méduse dans le centre. Non seulement je trouvais bizarre de trouver ça ici, mais je jurai que je l'avais déjà vu avant et pas juste sur d'autres arbres. Je l'avais déjà vu dans un manuel, mais je ne me souvenais plus lequel. Quelque chose m'attirait et je sentais l'énergie sortant de ce symbole. Je n'y avais pas fait attention jusqu'à maintenant, mais plus je m'approchais plus j'avais envie de le toucher.

- Où ça ? demanda Dean me sortant de mes pensées.

- Là, murmurai-je.

- Je ne vois rien.

Je n'ai pas répondu. J'ai avancé ma main tranquillement omnibulé par celui-ci. En posant le doigt sur celui-ci, je sentis une forte énergie me traverser le bras comme un courant électrique. Puis, j'entendis des voix derrière moi. Je me retournai et vu deux femmes. Elles étaient en plein discussion. Je n'arrivai pas à saisir ce qu'elles disaient, mais je remarquai quelque chose qui me fit comprendre qu'elles étaient en plein rituel. Lequel, je ne savais pas, mais je sentais l'énergie négative qui s'en déployait. Elles faisaient de la magie noire. Je voulus les arrêter, mais quelque chose m'empêchait de bouger. J'avais les pieds cloués au sol. Je me suis retournée et vu que Dean avait disparu. Et juste avant que je revienne à ma position initiale, le noir complet. Plus rien, juste du noir. Et puis, j'étais de retour à côté de Dean devant l'arbre. Je tremblais. Ce qui venait de se passer n'était clairement pas quelque chose de naturel. C'était trop puissant, trop négatif.

- Faut partir d'ici, dis-je en l'attrapant.

J'avais le souffle court et les pensées brouillées. J'avançais en chancelant faisant de mon mieux pour mettre un pied devant l'autre.

- Qu'est-ce qui se passe, me demanda-t-il.

- Je ne sais pas, mais c'est dangereux. Il faut que vous me rameniez chez moi. Au plus vite.

- Pourquoi, qu'est-ce que tu as vu.

- Il y a des choses pas nettes qui se passe ici et je dois régler ça.

- Elizabeth...fit une voix.

J'entendis mon nom comme un murmure dans mes oreilles.

- Je viens de te dire qu'il faut avancer arrête de faire le malin, lançai-je à Dean

- Je n'ai rien dit.

- C'est ça ouais, avance.

Un mal de tête me frappa de plein fouet. J'avais mal aux yeux, j'avais l'impression que la lumière de la lune était trop puissante. Quelque chose me martelait le crâne.

- Elizabeth, fit le murmure.

Ce n'était clairement pas sa voix à lui. J'eus le tournis. J'avais envie de vomir. Mes jambes tremblaient. Puis, le noir complet. Mes genoux heurtèrent le sol et des milliers de voix éclatèrent dans ma tête, criant toutes sortes de choses. J'avais l'impression de vivre une crise d'angoisse, mais en pire. Je couvris mes oreilles avec mes mains priant que tout ce bruit arrête. La forêt, qui était silencieuse il y a de cela quelques secondes, c'était transformée en cauchemar.

Je sentis mon corps se soulever et s'installer sur l'épaule de Dean.

Je retrouvai la vision un peu plus tard. Puis, plus un son. Tout avait arrêté. Mon cœur continuait de battre la chamade. Mon souffle était court. J'avais encore ce sentiment de peur profonde, mais les autres choses s'étaient arrêtées. Dean m'avait posé dans les escaliers devant la chambre du motel. J'avais mis ma tête entre mes jambes pour mettre fin à l'étourdissement qui m'assaillissaient juste avant.

Je me calmai rapidement à partir de ce moment. Tous les symptômes que j'avais ressentis s'étaient évanouis. Sam était sortie pour voir ce qui se passait. En me voyant comme ça, il était tout de suite allé chercher de l'eau. Je n'ai pas vraiment compris pourquoi, mais c'était gentil.

- Qu'est-ce qui s'est passé, a-t-il demandé.

- Je ne sais pas, un instant on se disputait, l'autre elle était par terre à se boucher les oreilles, lui répondu Dean.

Ils se sont arrêtés et ils m'ont regardé. Je n'ai pas tout de suite réalisé qu'ils attendaient une réponse de ma part. J'avais le regard perdu dans le vide avec des échos des voix que j'avais entendu. Tout se mettait en place dans ma tête.

- Elizabeth ? questionna Dean.

- C'est de la magie puissante qu'il y avait dans la forêt. Quelqu'un a ressuscité quelque chose dans cette forêt et ce n'est pas pour le bien. Quelqu'un me cherche et laisse des marques un peu partout. Il y a juste moi qui peut les voir. Des sorcières utilisent la magie noire pour attirer mon attention, mais je ne comprends pas dans quel but.

- Et puis ?

- Je dois retourner chez moi. Il faut que je parle avec quelqu'un. C'est grave ce qu'elles sont en train de faire. La nécromancie a un prix et ce n'est pas donné.

Les deux garçons se sont regardés. Je savais que quelque chose n'allait pas et que je ne pourrais peut-être pas retourner chez moi de sitôt. Je me préparais mentalement à leur réponse, mais aussi à ce que j'allais dire à tout le monde pour ma disparition. Je n'avais pas envie de faire du tords aux deux garçons. Même si ce qu'ils avaient fait étaient mal, je ne voulais pas que tout le monde s'en prenne à eux. C'était à moi de régler ça.