Couleur vent

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Ma tante avait organisé un cocktail à la fin de l'annonce puisque tout le monde voulait me féliciter. Moi, je voulais simplement aller dormir. J'en avais marre d'être debout là à attendre le monde pour me faire dire des trucs comme : « Félicitation jeune fille, je suis sûre que tu seras merveilleuse » ou encore « Je suis désolé pour ta mère, mais ça en valait le coup hein ?» Tout ce que je voulais répondre c'était des trucs comme : « Non ça en valait pas le coup et j'ai pas choisi d'être ici » ou « J'espère moi aussi parce que pour le moment c'est mal barré.» Des trucs passifs agressif quoi, mais je me contentais de sourire et de dire merci. La plupart du temps ce sont les seuls mots qu'on m'adressait et ensuite, les gens se tournaient vers mes tantes pour discuter avec elles. En vérité, les gens s'en fichaient pas mal de moi. Ils voulaient simplement être polie envers moi. Je n'avais eu aucune réelle conversation pertinente avec personne depuis le début de la soirée. Voilà donc pourquoi j'avais vraiment envie d'aller me terrer dans ma chambre. J'en avais marre de jouer à l'animal de foire.

Une énième personne s'approcha de moi pour me féliciter, mais j'aperçu mes amis au loin assis à une table. Juste avant qu'elle arrive devant moi, je partie dans la direction opposée pour les rejoindre. Je me suis assise au côté de Mike interrompant leur conversation.

- Alors, c'est comment de porter ce titre prestigieux, me demanda-t-il.

- Une corvée ! J'en ai déjà marre, bordel. Tout le monde est tellement hypocrite. C'est incroyable. Sortez-moi d'ici, je vous en prie, les suppliai-je.

- Pour aller où, me demanda Adrianna. On n'est tous coincé ici.

- N'importe où, dans le jardin.

- Allons-y alors, dit Kyle en se levant.

Il tendit la main vers Adrianna qui se leva difficilement. Mike se leva suivit de moi et du reste du groupe. Nous sommes sorties de la salle en espérant de pas s'être fait repérer. Si un de nos parents remarquais qu'on s'éclipsait et surtout moi, ça allait mal se passer.

- Ma mère m'avait dit que j'allais être surprise quand j'allais savoir qui était la nouvelle Reine, mais je m'attendais vraiment à tout sauf à toi, me dit Adrianna.

- Moi aussi, je ne comprends même pas mon propre rôle. Je sais que je suis supposé être comme une dirigeante, mais je veux dire quel genre de décision on doit prendre quand on est Reine. Toute ma vie, j'ai cru que c'était le conseille qui gérais la communauté.

- Tu vas présider le conseille que présume. C'est toi qui vas juger si ce qu'ils font est suffisant pour la protection de tout le monde.

- Sûrement... Ça me stress tout ça. J'ai juste 20 ans, je ne sais même pas vraiment ce que je veux dans la vie et on me demande de diriger une communauté internationale. Imagine je fais une erreur à quel point ça pourrais être grave ! Ce n'est pas juste ma vie que je dois gérer, c'est celle de millier de personne.

- C'est sûr que c'est beaucoup de travail, mais je suis certaine que ça ne serait pas si pire.

- Écoute, j'ai de la difficulté à garder ma vie sur le bon chemin. On s'en reparlera plus tard de ce qui va se passer.

Elle sourit. Mike ouvrit la porte qui menait à la cour. L'air frais du mois d'octobre vint caresser mes bras nus et je frissonnai. Pour la première fois depuis quelques semaines, je prenais l'air et je me sentais mieux.

- Pas trop froid, me demanda James alors que j'étais là debout sur le perron regardant mes amis avancer vers l'obscurité.

- Non, ça va, lui répondu-je.

- Pourquoi tu frissonnes alors ?

Je roulai des yeux.

- Tu es énervant, tu sais ?

- Ouais, me répondit-il en posant sa veste sur mes épaules.

Il avait ce genre de regard arrogant. Celui qui t'énerve et qui te fait immédiatement douter de la sincérité de ses paroles. Or, c'était aussi le genre de confiance qui te fait immédiatement craquer pour un garçon. Aucune idée pourquoi, mais les garçons confiants arrogant sont aussi énervant qu'attirant, comme si on était attiré par le danger. Le danger de se faire briser le cœur. On le sait pertinemment ce qui va arriver, mais on ne peut pas s'empêcher de tomber.

Il me regardait avec ce regard, mais moi je restais fermer. Je ne savais que penser. Il soutenait mon regard, mais moi j'avais envie qu'il arrête de me regarder. J'étais certaine que pour lui c'était comme un jeu. J'ai détourné le regard en premier. J'en pouvais plus. Je sentais mon cœur qui allait sortir de ma poitrine.

- On se voit en bas, dis-je en descendant les escaliers en courant.

Je tenais la jupe de ma robe dans mes mains et je courue vers le groupe qui s'était éloigné. Je le sentais sourire dans mon dos. Je ne courrais pas très rapidement à cause des souliers que je portais qui m'assassinait les pieds. Il me rattrapa rapidement. Voyant qu'il me dépassait, je me suis arrêté à bout de souffle pour enlever mes chaussures et je repartie en sprint vers lui. Pour qu'il n'atteigne pas le groupe avant moi, je le plaquai au sol en arrivant à sa hauteur. Lui en dessous de moi, nous rimes tous les deux. Je me levai époussetant ma robe. À ce moment, je souhaitai ne pas à avoir à porter ce genre de vêtement, mais je n'avais plus le choix désormais. Je devais me conformer au code vestimentaire de la « royauté ».

Nous avons continué à marcher jusqu'à la limite du terrain, on ne se souciait même plus des gens qui étaient présent à la réception. À ce moment précis, il n'y avait que les six personnes qui composait ce petit groupe. On arriva au bord du lac qui faisait office de limite du terrain. On pouvait voir la lune qui se reflétait sur le dessus de l'eau, mais l'image se troubla quand Mike tomba dans l'eau. Alec venait de le pousser à l'eau, mais ça ne fut pas long qu'il alla le rejoindre. On finit tous dans l'eau plus ou moins vêtue. L'eau était congelée, mais personne ne s'en souciait vraiment. On n'était tous ensemble et c'est ce qui comptait. Je sortis de l'eau la première. J'étais complètement congelé.

Je regardais les autres s'amuser et rire quand je remarquai qu'il n'était plus que quatre. Je regardai autour de moi voir s'il était quelque part, mais je ne le voyais pas. C'est juste lorsque je sentis un corps gelé contre mon dos et que je tombai dans l'Eau que je su où il était. J'ai eu le malheur de rester un peu trop longtemps sous l'eau pour que les images de l'accident dans la salle de bain me reviennent. Je commençais à me débattre pour me libérer de là. Au moment où je refis surface, je le poussai. Il riait, mais moi je ne trouvais plus ça drôle.

- Non, mais t'es con ou quoi ! J'aurais pu mourir ! Tu pourrais me laisser tranquille des fois ! criai-je.

- Calme-toi ce n'est pas si grave, me répondu-t-il avec le sourire aux lèvres.

Je bouillonnais à l'intérieur. Je le repoussai, plusieurs fois. Je donnais même des coups de poing sur son torse par moment. C'est juste quand je levais ma main pour le frapper au visage qu'il l'attrapa sans difficulté.

-Non, mais ça ne va pas, c'est quoi le problème ! C'était juste une blague, me cria-t-il à son tour.

Je me suis effondré en larme. Ma tête venait de disjoncter. Je ne contrôlais plus rien. Les émotions se bousculait en moi. Je ne savais plus ce que je faisais. Je me retrouvai collé à son torse en larme complètement. La situation avait complètement tourné. Le peu de joie qui était revenu venait de partir en fumer dans la nuit. Je crois que j'ai fait une crise de panique, mais au fond je ne m'en souviens plus vraiment. Tout ce que je sais, c'est que je ne pouvais plus m'arrêter de pleurer et j'avais de la difficulté à respirer. J'avais comme un poids sur la poitrine et je n'avais plus conscience de ce qui se passait autour de moi.

Bleu nuit (Sorcière et chasseur réécrit)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant