Gris ciel

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Lorsque je me suis réveillé, il pleuvait dehors. J'étais seule dans mon lit un peu désorienté parce qu'y s'était passé. J'ai fixé le plafond une bonne dizaine de minutes avant de me décider à sauter dans la douche. En sortant, j'ai noué mes cheveux humides en chignon, enfiler un t-shirt blanc et une paire de culotte et je me suis étendu dans mon lit, écoutant les chansons qui avait bercé mon enfance.

J'aurais pu y passer la journée à rien faire, mais Adrianna est entrée et s'est étendu avec moi. Je lui ai passé un écouteur et on a continué à fixer le plafond en silence ensemble.

- Tu te souviens lorsqu'on passait les journées dans ce genre devant l'écran d'ordinateur dans le bureau de ma tante ? Et qu'on faisait semblant d'être des animatrices de radio pour écouter et regarder des vidéoclips de musique toute la journée. Qu'on s'imaginait comment notre vie allait être plus tard ? commençai-je.

- Ouais je m'en souviens, ricana-t-elle. On était ridicule.

- Ouais vraiment, ris-je avec elle. Jamais je n'aurais imaginé que nos vies seraient comme ça.

- Moi non plus. On pensait qu'on allait rencontrer le garçon de notre vie comme ça et qu'on vivrait heureuse pour toujours. Pis laisse-moi te dire que c'est u beau n'importe quoi.

- Arrête ! T'as Kyle toi au moins. Moi, j'ai juste de la malchance.

- Comment ça ! s'étonna-t-elle. Est-ce que toi et... Non, Liz...

Je n'ai rien dit.

- Tu me niaises ! Ayoye ! Pis, let me guess. Y'était pu là ce matin ?

Je fis signe que non, les larmes aux yeux. Je sentais mon cœur se déchirer en deux.

- Oh, bébé... Ça va aller.

- Je ne comprends pas comment j'ai pu m'attacher le moindrement à lui.

- Ça arrive c'est tout. Il t'a quand même sauvé la vie quelques fois.

- Hey, calme-toi ! m'exclamai-je entre deux sanglots. Je ne suis quand même pas une princesse en détresse. Il m'a amené à l'hôpital 1 seule fois. Pis c'est Sam qui est le plus gentil entre les deux. Bon dieu, marie mère de dieu, Dean c'est juste une grosse brute y'a rien de bon. Pourquoi est-ce que ce n'est pas Sam ?

- Parce qu'on aime les bad boy. Même si on se brûle toujours en jouant avec le feu.

Je ricanais légèrement.

Je me suis levée pour aller chercher quelque chose sur ma commode quand je remarquai une photo qui avait été déposée sur celle-ci. Je ne l'avais jamais vu encore. C'était une photo de moi et la bande lors de la cérémonie de révélation faite plus tôt. Je remarquai un détail que je n'aurais jamais vu si je n'avais pas déjà vu ce symbole ailleurs. Il y avait une dame derrière nous avec un tatouage comme celui des sorcières décédées de l'enquête.

- Je crois que je viens de trouver quelque chose, dis-je.

- Quoi ? demanda mon amie.

- Tu vois cette femme-là ?

- Ouais ? Pourquoi.

- Je suis certaine de l'avoir vu quelque part, mais je ne sais pas où.

- À la cérémonie, répondît-elle comme si c'était évident.

- T'es stupide ! Je l'ai vu ailleurs aussi.

Puis, tout me revînt. La vision dans les bois, les deux dames, le manuelle sur le rite interdit, le dossier photo dans le bureau. Tout faisait du sens maintenant. J'ai couru vers mon bureau avec Adrianna qui ne comprenais pas trop sur mes talons. Rendue là, mon premier réflexe fut d'appeler les garçons, mais j'ai raccroché au bout d'une sonnerie me rappelant ce qui c'était passé la nuit dernière.

J'ai sorti le registre qui contenait tous les noms des sorcières qui existaient. Puis, je me rendis compte que je n'avais pas le vieux dossier. La dernière fois que je l'avais fut c'était quand j'étais avec les garçons. Ils l'avaient probablement encore, mais avec ce qui s'était passé ça ne me donnait pas vraiment envie d'aller le chercher en plus qu'ils étaient probablement retournés au bunker faire des recherches.

J'abandonnai l'idée de sortir le dossier et je pris simplement le nom et l'adresse qu'il y avait sous la photo de la femme qui ressemblait à celle sur l'autre photo. J'allai ensuite enfiler une tenue convenable et je pris mes clés pour me rendre chez la dame.

J'ai rendu visite à la dame de la photo. Immédiatement, j'ai ressenti une mauvaise énergie en entrant dans la maison. La dame m'avait bien accueilli, mais au moment où j'ai commencé à aborder le sujet, elle s'est braquée. Je savais que je venais de toucher un sujet sensible.

- Que pouvez-vous me dire sur tout ça, avais-je demandé.

- La seule chose que je peux vous dire mademoiselle, c'est que vous êtes en danger. Faites attention à ce que vous faites. Poser trop de questions comme ceci peut vous être fatal. J'ai longtemps fait partie de ce genre de mouvement, mais la nouvelle génération est repartie sur des choses dont personne n'a vraiment le contrôle et ça pourrait leurs être fatal. Et maintenant, ils ont besoin de vous pour accomplir leur projet. Alors, faites attention.

- Pouvez-vous me donner des exemples concrets ?

- Malheureusement, pour ma propre sécurité non. Alors partez maintenant avant que quelqu'un connaisse votre position et vienne vous chercher.

- Comment...

Je n'ai pas pu finir ma phrase qu'elle avait disparu. Je suis sortie et je suis retourné à ma voiture. Je ne savais pas où aller. Je n'avais pas envie de retourner à l'académie, mais je me demandais si c'était une bonne idée d'aller chez les deux frères. Je finis par prendre la route pour aller là-bas. Mais je sentais que clairement quelque chose n'allait pas. J'avais l'impression que l'air était lourd autour de moi.

Puis, une voiture me percuta et plus rien. Juste un sillement dans mes oreilles et le monde en panique silencieux.

Bleu nuit (Sorcière et chasseur réécrit)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant