Vert kaki

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Ils sont revenus comme prévu le lendemain. Ça avait été plus court que je ne le pensais ce qui me laissa supposé qu'on dût être une nouvelle journée. Le plus petit, celui qui s'appelait Dean avait l'air fatigué, et je redoutais que sa patience soit très limitée, mais vu que j'avais dormi sur une table, la mienne aussi était basse. Il prit une chaise et se posa en face de moi.

- Alors, tu veux toujours jouer à la plus fine, me cracha-t-il.

- Va te faire foutre, répondu-je simplement.

Il se leva brusquement faisant tomber la chaise derrière lui. Il s'approcha et je sentis une lame froide venir se poser contre ma gorge, je déglutis. Je m'étais toujours dit que mon arrogance me tuerait un jour.

- Tu peux essayer de me tuer, tu sais que ça n'aura pas d'effet, le défiai-je.

- Espèce de sale petite arrogante, marmonna-t-il avant que je reçoive un coup sur la mâchoire.

- Hey, la violence, on se calme ! dis-je sans broncher. Ça va maintenant on frappe les femmes ! Merde la galanterie.

En vrai, j'avais vraiment mal. Le coup qu'il m'avait donné avait causé un silement dans mon oreille gauche, mais puisque ce n'était pas un coup de poing, je n'avais que la joue en feu.

- Tu n'es pas une fille, cracha-t-il.

- Ah non, je suis quoi alors ?

- Un monstre.

- Je ne pense pas non.

Il haussa les sourcils, il n'aimait pas que je le défis, mais ça le déstabilisait.

- Peut-être que tu penses que je suis un monstre, mais tu sauras que je suis comme toi. J'ai juste des habiletés différentes des tiennes, tu me comprends. Si je suis un monstre, toi t'es quoi ? Un sauveur ? Non, je ne pense pas. En ce moment, tu es entrain de t'attaquer à une innocente. Je ne vais pas jouer sur le fait qu'en plus je suis une femme, mais...

Il ne répondu pas.

- Je suis aussi humaine que toi, tu sauras. J'ai des sentiments. Je peux être triste, heureuse, déçu. Comme tout le monde, je peux être en dépression, je peux avoir de la compassion, de la pitié. Si tu m'appelles un monstre à cause de mes activités quotidiennes, et bien réveille. On est 2019 mon beau, on est supposé accepté les différences. Faque on est supposé accepté les transgenres, les homosexuelle, les noirs, les asiatiques, les croyants, les non-croyants, mais les sorcières non ? Je n'ai jamais fait de mal à personne. Du moins pas intentionnellement. Alors, je ne vois pas pourquoi tu m'agresses comme ça ! JE-NE-T'AI-RIEN-FAIT ! Alors, laisse-moi tranquille bordel !

Il n'avait pas reculé, mais il avait peur. Je le voyais dans ses yeux. J'avais l'impression que mon speech avait fait son petit effet, mais au contraire. Je venais de tout faire éclater autour de moi. J'étais debout et je sentais mes pouvoirs fluctuer au travers de moi. Puis, tout s'en alla. J'eu un mal au cœur et mes jambes me lâchèrent. J'avais dit que mes pouvoirs croissaient de plus en plus rapidement et avec la colère tout était partie en couille, je ne me contenais plus.

- Je suis désolé, dis-je en me rassoyant difficilement sur la chaise. J'ai encore un peu de difficulté à contrôler tout ça.

Ils ne parlaient plus, aucun deux ne bougeaient, mais en l'espace d'une seconde le canon du pistolet que Dean avait sorti était appuyé sur mon front entre mes deux yeux. Il voulait m'éclater la cervelle. Clairement, je l'avais plus énervé que d'autre chose.

- Dean, tu ne peux pas faire ça. Ça ne sert à rien, puis on a besoin d'elle, lui dit celui qui s'appelait Sam.

- Elle est trop dangereuse. On ne perd rien d'essayer.

J'avais peur. Il voulait le faire. J'avais entendu le clic de la sécurité qui venait de s'enlever. Je déglutis en fermant les yeux. Si ça ne me tuait pas, ça allait faire un mal de chien. Ma respiration s'accéléra. Il attendait trop. Il n'allait pas le faire. J'entendis le coup de canon et je ressentis une vive douleur dans mon pied droit. J'avais retenu ma respiration au dernier moment et là je criais et pleurais en même temps.

- La prochaine fois c'est ta tête qui va recevoir le coup, me dit-il avant encore une fois de s'éclipser hors de la pièce.

Ce fut encore Sam qui resta. Cette fois-ci, il ne m'attacha pas à une chaise, mais il m'aida avec la blessure qui je venais d'avoir.

- Pas besoin de m'aider c'est bon, je peux m'arranger moi-même.

- Ça me va... Tu sais... Tu devrais apprendre à tenir ta langue.

- J'avais raison et en ce moment, je passe pour la méchante, alors que c'est vous qui m'enlever. Si vous aviez un problème, vous n'aviez qu'à me le demander. Je ne vous connais peut-être pas, mais je ne suis pas stupide. Si vous avez un problème de sorcière qui déconne. Je peux m'en occuper.

- On ne peut pas vous approcher sans que vous ailliez les jetons et que vous foutiez le camp.

- Parce que vous nous attaquez sans aucune raison. Comme en ce moment. C'est normal qu'on ait un instinct de survie quand même. Vous nous craignez-vous aussi c'est sûr, mais tout s'est basé sur une injustice totale. Vous croyez qu'on vénère tout ce qui est satanique, mais c'est faux. C'est une vieille croyance qui... je grimaçai de douleur.

- Pardon, continu.

- C'est une vieille croyance qui est provient des années où l'on croyait que tout ce qui était différents vénérait Satan ou provenait directement de lui. Nous, nous avons peur parce que vous nous assassinez vraiment. Tu comprends la nuance.

- Oui, mais n'empêche. Les communications sont assez difficiles. On fait ce qu'on peut disons.

- Umm...

Il banda mon pied avant de se lever.

- J'ai terminé. Je vais aller parler à Dean essayer de le résonner. Toi, tu ne bouges pas d'ici. Les bracelet anti-sorcière sont peut-être brisé, mais le bunker est bloqué avec des sortilèges qui t'empêche de te déplacer sans passer par des portes, si tu vois ce que je veux dire. Alors, reste calme, je reviens.

Il quitta la pièce me laissant une fois de plus seule. 

Bleu nuit (Sorcière et chasseur réécrit)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant