"Je te déteste"

44/ I'd have loved...

- J'aurais aimé.

J'aurais aimé que tu lèves ta tête à ce moment là, que tu me regardes droit dans les yeux. Oh, putain que oui, j'aurais aimé que tu me regardes  le moment où je t'ai bousculé sans faire exprès. J'aurais aimé croiser ton regard. J'aurais aimé que tu me répondes, et que tu me laisses entendre le son de ta voix Tori. J'aurais aimé que tu t'énerves contre moi, pour que je puisse voir quelle tête tu fais quand tu es en colère. J'aurais aimé que tu te rendes compte de ma présence.

Et aussi j'aurais aimé que tu me remercies à ce moment là, quand tu as fais tomber ton stylo et que je l'ai soigneusement ramassé pour toi. Mais tu as continué de marcher, sans te rendre compte que tu venais de perdre ton stylo.

J'aurais aimé que tu vois l'expression de mon visage en regardant le tien entrain de paniquer, parce que justement tu n'avais plus ton stylo. La tête que tu as fais.. quand tu ne le trouvais plus en mathématiques. En te regardant simplement, entrain de paniquer, mon cœur.. mon cœur, tu sais Tori, eh bah il battait à la chamade. J'aurais aimé que tu tournes le regard vers moi, quand j'étais juste assis plus loin, à tes côtés.. et pourtant jamais tu l'as fait, alors que je faisais tout pour, crois-moi. Oh. bordel. J'aurais putain d'aimé que tu me remarques tout simplement. Oui.. j'aurais aimé.. te draguer, comme je le fais si bien avec les filles.. mais si tu savais comment tu me rendais si faible.. avec ton sourire. J'aurais aimé te regarder pendant des heures, te contempler, tout simplement comme une œuvre d'art. J'ai toujours voulu être à la place d'Hanna, car j'aurais aimé entendre ton rire.. ce rire.. je ne voyais que ton sourire, de loin, et mon dieu que j'en mourrais d'envie, de l'entendre ce rire. J'aurais aimé aussi.. qu'à ce moment là..

J'ai besoin que tu le saches maintenant, mais alors pourquoi est-ce que je te laisse partir en pleurant?

Tori.. c'est plus fort que moi...
C'est plus fort que moi de regretter tout ça.
Parce que si tu m'avais regardé.. quand je t'avais regardé.. alors peut-être.. que la première fois que t'aurais posée les yeux sur moi.. ce ne serait pas avec de la haine. Mais j'avais pas le choix.. non. Parce que justement.. j'aurais aimé qu'à ce moment là.. où on s'est bousculé.. j'aurais aimé ne pas avoir eu à poser les yeux sur toi. Pourquoi? Parce que quand j'ai posé les yeux sur toi Tori, j'étais prêt à t'obliger à t'excuser.. mais.. je n'ai même pas réussi à dire un mot. Parce que tu m'ôtais les mots de la bouche, avec ce chignon décoiffé, ton pull trop grand pour toi, ton odeur de framboise et de vanille, et tes lèvres.. Si tu avais levé les yeux vers moi alors, j'aurai peut-être vu la couleur de tes yeux. Ceux que j'avais vu étaient peu, pourtant, toi, oui, toi, tu as réussi à me faire taire. Pour une fois, que quelqu'un me faisait taire.

Quand ton épaule a touché mon bras violemment, et que j'ai baissé la tête...vers toi...
pour la première fois de ma vie, j'éprouvais de l'attirance.  C'est cliché n'est-ce pas, avoir le coup de foudre comme ça, en bousculant une fille.

Je suis désolé...

J'ai l'air d'un fou avec ses larmes qui s'apprêtent à couler et ce sourire que je n'arrive pas à effacer en y repensant à ce moment là... Tori... je suis fou de toi...

Tu sais quand tu t'es éloignée de moi, sans même t'excuser... je me suis dis, que je n'avais jamais senti cette odeur auparavant, et que je voulais la re sentir. Je me suis demandé pourquoi est-ce que je ne t'avais jamais remarqué. C'est drôle parce que depuis ce moment là. Je n'ai fait que de te croiser dans les couloirs...je n'avais jamais remarqué que t'étais dans le lycée et en plus avec moi en maths, et je me suis demandé si je n'étais pas aveugle. Mais enfaite t'étais pire que moi, t'es vraiment aveugle Tori. Je ne sais pas comment t'as pu m'ignorer tout ce temps. Ça me rendait dingue, au point de me frapper la tête sur les casiers du lycée. C'était plus fort que moi, je t'avais tenu la porte qui donnait accès à la cafétéria, et comme toujours tu n'as même remarqué, même pas un "merci". Alors je me suis mis à te détester, je ne supportais pas l'idée que t'ignores complètement mon existence, alors qu'à ce moment là Tori, je dépendais seulement de la tienne. Oui, j'attendais devant le lycée, juste pour te voir entrer dedans, pour pouvoir te regarder quelques instants. J'observais la façon dont tu marchais, la façon dont tu portais ton sac à dos. Et cela me suffisait, pour que je reste aimable une journée. Toutes ces filles qui venaient me courir après, toutes ces filles que j'invitais au lit, toutes ces filles qui me cherchaient du regard tous les jours, toutes ces filles qui me chouchoutaient, et pourtant j'étais là.. à t'espionner dans mon coin. Moi faire le premier pas? Jamais. Alors j'attendais que tu me remarques, et que tu tombes amoureuse de moi comme ces attardées. Mais jamais. Alors oui, excuse moi de t'avoir détesté après tout ça, je ne pouvais pas accepter le fait que tu sois la seule qui me mette dans cet état, je ne pouvais pas accepter le fait que je ne pouvais pas t'avoir. Ça m'a énervé et j'ai pété un cable sur toi.