Chapitre 23: Que tout cela était futile !
Et les heures passaient. D'Effiat partit, me laissant seule avec l'homme armé. Il n'y avait rien à faire. Tout était fini. En cet instant Arthur était en train de commettre un crime. Pour moi. Pour me sauver... J'eusse préféré mourir !
Des craquements de feuilles se firent entendre dehors. Mon geôlier s'approcha de la porte. Je regardai par la fenêtre, je vis des boucles blondes... Elsa ! Elle était venue me délivrer ! Mais seule ? Elle risquait sa peau ! Je la savais impulsive et irréfléchie mais pas à ce point... J'avais tellement peur pour elle.
Un coup de feu retentit faisant voler aux éclats la vitre de la fenêtre. Mon geôlier se retourna. Il était grand, fort. Un homme robuste qui n'avait peur de rien. Derrière lui s'approchait un garçon d'environ 16 ans. Son visage me disait vaguement quelque chose ! Il me fit signe de me taire. Il s'approchait lentement de mon geôlier. Mais soudain celui-ci se retourna. Un coup de feu partit, le garçon tomba au sol. Heureusement il n'avait touché que la jambe. Il gémissait de douleur, le sang coulait abondamment. Je voulus me lever pour l'aider mais mes bras et mes jambes étaient attachés par de multiples nœuds. Le geôlier visa sa victime une seconde fois pour en finir mais Elsa entra par la fenêtre brisée et tira un coup de feu dans le dos du monstre qui s'abattit au sol. Mort. La balle avait touché le cœur. Elsa se précipita vers moi et avec quelques coups de poignard me libéra de mes liens. Nous nous précipitâmes vers le jeune garçon qui saignait toujours.
- Ne t'inquiète pas ! le rassura Elsa. Ce n'est rien de grave.
- Facile à dire, mademoiselle de Bréhémont ! répondit l'autre qui n'avait visiblement rien perdu de son humour.
- Qui est-ce ? demandai-je à Elsa tandis que celle-ci lui bandait sa plaie à l'aide d'un morceau de mon jupon.
- Il est palefrenier à l'écurie de madame.
- Pierre Jacquet pour vous servir ! répondit l'autre qui serrait les dents tant il avait mal.
- Je me disais bien que votre visage ne m'était pas inconnu !
Nous l'aidâmes à sortir de la chaumière. Je vis Aliénor qui nous attendait dans la même voiture que Stefan conduisait la veille, ou plutôt la nuit dernière.
- Qui conduit cet engin ?
- Moi-même ! répondit Aliénor. Je me suis découvert, aujourd'hui même des talents de cocher !
Cela n'était pas très rassurant mais je montai tout de même dans la voiture et aidai Elsa à allonger Pierre sur la banquette d'en face.
- Allez-vous m'expliquer ce qui se passe ?
- A vous l'honneur, dit Pierre à l' égard d'Elsa. Je ne pense point avoir la force de vous conter un tel récit.
- Après votre départ, il devait être six heures du matin je reçus un message de Stefan.
- Il est vivant ! Dieu soit loué ! m'écriai-je.
- Il est blessé mais son état semble s'améliorer. Je disais donc je reçus un message où il était dit que tu avais été enlevée par un homme inconnu près de Vaugirard. La scène avait été observée par une bonne femme qui secouru Stefan en le mettant à l' abri dans sa maison. Elle était sage-femme, elle put donc le soigner avant de pouvoir trouver un médecin.
- Pourquoi ne m'a-t-elle point secourue quand je courais pour échapper à mon agresseur ? m'insurgeai-je
- Je ne sais pas, tu lui demanderas toi-même. Ne m'interromps plus je te prie !
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L'échiquier de Versailles
Historical Fiction30 juin 1670, la cour de France retient son souffle. Il est deux heures du matin. A seulement vingt-sept ans, Henriette d'Angleterre, belle-sœur de Louis XIV vient de rendre son dernier soupir. Dans la foule qui se presse aux funérailles, on entend...