CHAPITRE V

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• Point de vue d'Hailey Jansen

9 Décembre [ 20 : 15 ] - Beacon Hills

Stiles est à la maison depuis plus d'une heure et demie et la situation devient sérieusement pesante. Mon père joue les hôtes parfaits de façon exaspérante, ce qui me rend d'autant plus dingue. Et pour pousser cette comédie ridicule encore plus loin, il m'a même préparé une assiette à moi aussi. Comme si j'étais capable d'avaler ce type de nourriture !

Je n'ai pas prononcé un mot du repas. Seul le bruit des couverts claquant contre la vaisselle se faisait entendre, irritant le moindre de mes sens. Mes entrailles me brûlent de plus en plus et j'ai du mal à contrôler ma respiration. Chaque seconde proche de Stiles m'entraîne vers la folie et si il n'a pas quitté cette maison d'ici les dix prochaines minutes, je risquerai de faire la pire erreur de ma vie.

- Tu ne manges pas, ma chérie ? me demande mon père d'une voix mielleuse.

Je meurs d'envie de lui répondre d'aller se faire voir mais le regard de Stiles sur moi m'en empêche.

- Il se fait tard, répliqué-je. Stiles devrait y aller.

- Tu exagères, il est à peine vingt heure passé, me contredit mon père.

- On a cours demain, insisté-je.

Voyant à quel point la situation est tendue, mon ancien meilleur ami choisit d'intervenir et de se lever de lui même.

- Elle a raison, je vais rentrer. Mais merci encore pour votre invitation, ça m'a fait plaisir de vous revoir.

- Reviens quand tu veux, Stiles. Tu es le bienvenu, répondit mon père.

L'adolescent répond pas un sourire avant de repousser sa chaise et de se diriger vers la sortie. Alors que je ressens un semblant de soulagement, mon géniteur choisit d'ouvrir la bouche.

- Raccompagne le, Hailey.

Mon regard se relève brusquement vers Stiles et croise ses superbes yeux marrons. Je tente de répliquer sans planter ma fourchette dans la main de mon père.

- Je pense qu'il est capable de trouver la sortie tout seul, dis-je.

- Ne soit pas impolie. Allez.

C'est uniquement pour mettre fin à cette discussion que je fini par me lever, à mon tour, pour rejoindre Stiles et l'amener jusqu'à la porte.

Je pense en avoir fini avec cette soirée mais, une fois dehors, le brun se tourne de nouveau vers moi.

- Je suis content de vous revoir toi et ton père.

Il est nécessaire que nous ayons une discussion lui et moi. Aussi, je tente de mettre ma douleur physique et mentale de côté et ferme la porte derrière moi pour que nous ayons un semblant d'intimité.

Je me hais déjà pour ce que je vais faire, pour ce que je vais dire. Mais Stiles n'a visiblement pas l'intention d'abandonner et si je dois être dure sur les mots pour qu'il s'éloigne de moi, je le serai.

- Pourquoi es-tu rentré ? demandé-je. Je t'ai supplié de ne pas le faire.

- J'avais ... J'avais envie qu'on discute.

- Qu'on discute de quoi ? De nos vies respectives ? Des derniers films qu'on a vu au cinéma ? Tu as sérieusement pensé que l'on se retrouverait comme si les neuf dernières années n'existaient pas ?

Mon ton froid et distant le laisse perplexe et il ne sait quoi répondre.

- J'ai eu une vie en dehors de toi, Stiles. J'ai passé de belles années loin de Beacon Hills et si cela n'avait tenu qu'à moi, je ne serai jamais revenu parce que je n'ai rien, ici !

Je vois ses yeux se mettre à briller et c'est probablement la pire douleur que j'ai jamais ressenti dans ma vie, bien au delà des souffrances physiques que j'endure chaque jours depuis près d'une décennie.

Pourtant, je continu. Je veux qu'il me haïsse, qu'il me déteste au point de me fuir comme la peste. Je veux qu'il soit en sécurité, loin de moi.

- Si tu t'attendais à retrouver la Hailey qui riait à tes blagues, celle avec qui tu passais des heures à lire des Marvel ou encore celle qui avait besoin de toi, tu t'es planté. Pour dire les choses directement : ta meilleure amie n'existe plus !

Je me serais torturée, si j'avais pu, pour avoir sorti de pareilles horreurs à la personne à laquelle je tiens le plus en ce monde.

Refusant de le regarder de nouveau dans les yeux, je me retourne pour me diriger vers la porte d'entrée mais il me relance.

- Vraiment ? lâche-t-il. Alors pourquoi est-ce que tu continues de lever les yeux au ciel lorsque tu cherches à fuir une conversation ? Pourquoi est-ce que tu continues à te mordre la lèvre inférieure lorsque tu ne sais pas quoi dire ? Pourquoi est-ce que tu continus à taper ton stylo contre la table lorsque tu t'ennuis en cours ? Pourquoi est-ce que tu continues d'écouter du Disney lorsque tu es seule ?

Ses paroles me font l'effet d'une bombe. Cet homme qui m'a connu mieux que personne n'a pas perdu son sens de l'observation et sait encore me percer à jour, ce qui me fait sourire intérieurement.

- Tous ces petits détails, reprend-t-il la voix brisée, qui faisaient de toi ma meilleure amie, sont toujours là. Alors dis moi, qu'est-ce qui a réellement changé ?

- Nous !

Je craque littéralement et lâche mes mots sans les peser.

- Notre relation a changé ! Tu comprend ? Je n'ai pas envie de te confier des détails de ma vie à nouveau, je ne veux pas rentrer des cours à tes côtés, ni être ta partenaire en chimie ou aller voir le dernier Star Wars avec toi et encore moins redevenir ta meilleure amie !

Je me rapproche de lui et je peux voir son souffle, transformé en fumée blanche par le froid, traverser ses lèvres.

- Et si cela ne te suffit pas, je vais être plus claire : je ne veux plus rien avoir à faire avec toi !

« Ton départ l'a brisé. Tu as brisé un gamin de neuf ans. » Les paroles de Scott me reviennent en mémoire et je prend conscience que je viens de recommencer. Je viens de détruire la personne à laquelle je n'ai pas cessé de penser depuis des années.

Une larme orpheline roule le long de sa joue droite et manque de se geler au milieu de son visage.

- Très bien, souffle-t-il.

Finalement, il s'éloigne. Et pour ne pas craquer et me jeter dans ses bras, j'accoure jusqu'à la porte de la maison, rentre et la claque derrière moi. Me fichant pas mal de la présence de mon père, je fond en larmes en repensant au regard en pleurs de Stiles.

James Jansen, le plus grand salopard de l'univers, sort alors de la cuisine, un air triomphant sur le visage.

- Je ne l'ai pas tué, fis-je en soutenant son regard. Désolée d'avoir faillie à tes attentes.

- Ce n'est pas très important. Si tu ne souffres pas de l'avoir tué, tu souffres de ne pouvoir être avec lui. Et cela me suffit grandement pour l'instant.

Il se penche vers moi et m'attrape le cou.

- Mais crois moi quand je te dis que nous ne quitterons pas cette ville tant que je n'aurai pas vu le corps agonisant de Stiles, de mes propres yeux.

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Coucou ! Encore milles merci pour votre soutien :) en espérant que cette suite vous aura plu ! Bisous 

Flesh & Blood || Stiles StilinskiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant