Flesh & Blood || Stiles Stilinski

CHAPITRE XXIV

[FLASH-BACK]

« C'était avec une boule au creux de l'estomac que la jeune Malia Tate avait quitté le lycée par la porte arrière en traînant des pieds, partagée entre l'envie de s'enfuir en courant et celle de retourner à l'intérieur pour délivrer ces deux adolescents qu'elle avait pourtant elle même condamnés.

Devant elle, James Jansen n'avait pas relâché son petit sourire en coin et se délecter d'avance du sort final de cette soirée et des conséquences qu'il aurait sur sa fille comme sur ce pauvre Stiles.

- Je dois avouer que tu m'as impressionné Malia, avait-il lancé. Je ne pensais pas que tu irais jusqu'au bout. Mais visiblement tu as la vengeance dans la peau, tout comme moi.

Malia avait réfléchi quelques secondes. Était-ce vraiment cela qu'elle voulait ? S'abaisser au niveau de cet homme perfide et sans coeur ? Ce n'était pas ce que sa mère et sa soeur auraient voulu pour elle.

- Ce garçon ... avait-elle murmuré. Stiles. C'est un innocent.

- Il fait partie de ces gens qui ont cru bon d'offrir une chance à ma fille de vivre une vie normale. Une vie qu'elle ne mérite pas quand on est comme toi et moi. Quand on est les victimes de sa nature et que l'on doit passer notre existence à imaginer ce qu'il se serait passé si notre chemin et le sien ne s'étaient jamais croisés.

James s'était arrêté dans sa marche pour faire face à la jeune coyote.

- Ma femme serait toujours en vie, avait-il continué. Et ta famille reposerait en paix dans cette forêt et non pas dans le corps de ce monstre.

« Monstre ». Ce mot avait résonné dans l'esprit de Malia, cette appellation qu'elle s'était elle même donnée en découvrant sa nature.

Elle s'était toujours cru différente d'Hailey. Malia savait se contrôler, elle savait jouer de ses nombreuses capacités, elle n'avait besoin de personne pour survivre, contrairement à la jeune Wendigo. Mais, bien au delà de ces différents points, elles étaient toutes les deux des créatures surnaturelles avec le poids de leurs victimes sur les épaules et celui, encore bien plus lourd, de la culpabilité. Elles n'étaient haineuse qu'envers ceux qui s'attaquaient à ceux qu'elles aimaient.

Au fond, qui était-elle pour détruire la vie de cette fille qui ne lui avait jamais rien fait intentionnellement ? De quel droit pouvait-elle prétendre rendre justice à sa famille par un acte tel que celui qu'elle venait de commettre ?

La jeune coyote avait été coupée dans ses réflexions par un bruit qu'elle aurait pu reconnaitre entre mille. Des sirènes. Pas celles des urgences faisant frémir toutes les personnes d'angoisse sur leurs passages mais celles annonciatrice de gros problèmes et émise par les véhicules des forces de l'ordre.

Les yeux de Malia s'étaient tournés vers le lycée et par delà le toit, elle avait pu apercevoir les lueurs rouges et bleus d'une voiture de police, tournoyer à l'entrée du bâtiment.

Elle avait entendu le moteur se couper puis reconnu la voix du Shérif s'élever dans les airs.

- L'inconnu nous a parlé de la chaufferie. Je vais aller jeter un coup d'oeil.

- Bien reçu. Soyez prudent, patron.

La voix qui lui avait répondu avait été brouillée par les interférences et rendue presque robotique, laissant Malia comprendre que le Shérif avait parlé à travers son talkie-walkie et que, par conséquent, il devait être seul.

La jolie adolescente s'était tournée vers James, paniquée.

- C'est vous qui l'avait appelé ? avait-elle demandé.