Flesh & Blood || Stiles Stilinski

CHAPITRE XXVII

• Point de vue de « Stiles » Stilinski

16 Janvier [ 08 : 55 ] - Beacon Hills

Plusieurs heures se sont écoulées depuis la mort de mon père et pourtant je ne réalise toujours pas sa disparition. Ou plutôt je me refuse à l'admettre. Perdre ma mère à l'âge de huit ans a déjà été un profond traumatisme et après toutes les épreuves dont nous sommes ressortis indemnes, j'ai cru naïvement, que quoi qu'il pourrait arriver, mon père et moi allions survivre.

J'ai imaginé que tout irait pour le mieux désormais. Nous avons perdu Aiden, Allison et Derek avait quitté la ville. Nous avons enduré le pire, les choses ne pouvaient que s'améliorer. Et pourtant ...

Ces dernières semaines n'ont pas été moins rythmées que les précédentes. Le retour d'Hailey, son indifférence à notre égard, la folie meurtrière de son père, les entraînements dans la clinique de Deaton, l'arrivée de Malia : tout porte à croire que nous sommes coincés dans une boucle infernale, depuis la morsure de Scott. Condamnés à subir les vagues surnaturelles qui s'abattent sur la ville à chaque prétendue accalmie.

Aujourd'hui, j'en ressors plus meurtri et blessé que les autres fois. Bien plus affecté que par la possession du Nogitsune. Je me sens vide et à la fois submergé d'émotions contradictoires. Je veux revenir en arrière, ne jamais rencontrer Hailey. Je veux faire disparaître cette fille de ma vie, relâcher ce point d'encrage qu'elle était et qu'au fond, elle est toujours.

Car si je me suis persuadé être fou de rage contre elle, contre ses yeux dorés, ces bois taillés, ses crocs pointus et ces griffes acérées, ce n'est pas ce que j'ai vu lorsqu'elle a passé les portes de l'hôpital tout à l'heure. Je n'ai fait que redécouvrir ses iris émeraudes pour lesquelles je me damnerais, ses longs cheveux foncés, ses lèvres roses parfaitement dessinées et ses longs doigts fins m'agrippant le bras dans un sentiment d'urgence et de désespoir.

- Stiles ...

Je sors difficilement de mes pensées. Lorsque je relève la tête, Scott me fixe l'air aussi attristé que moi. Il était aussi très proche de mon père, comme un second fils. Et cette image fictive de la famille parfaite que nous aurions pu former Mélissa, mon père, Scott et moi, vient de s'éteindre tous comme mes dernières lueurs d'espoir de retrouver un semblant d'équilibre dans ma vie.

Je n'ai pas besoin de formuler explicitement ma demande pour que mon meilleur ami vienne s'asseoir à côté de moi. Il sait que j'ai besoin de lui.

- ... Je crois que tu devrais ...

- Si tu es venu me parler d'Hailey, tu peux retourner dehors.

- Ce n'était pas vraiment elle, tu le sais.

Il a sans doute raison. Mais quelqu'un est à blâmer et je ne peux pas exprimer ma rage dans le vide. James et Malia sont les organisateurs de ce plan tordu, certes mais ce n'est pas leur visage que j'ai vu attaquer mon père.

- Si cela avait été moi, poursuit Scott, tu aurais réagi de la même façon ?

- Tu n'aurais jamais fait une chose pareille.

- Pas moi, non. Mais le loup-garou, oui.

Je soupire, ne sachant pas réellement quoi penser de cette excuse.

- Pourquoi tu l'as défend ? demandé-je. Elle a tué mon père !

- Le wendigo l'a fait. Et au cas où tu ne l'aurais pas remarqué c'est avec toi que je suis en ce moment. C'est toi que je défends. Même si c'est elle que je comprends.

Je ris nerveusement comme pour me moquer de sa phrase mais au fond, ces paroles font mouche dans mon cerveau. Il est vrai que la créature ayant dévoré mon père ressemble à Hailey autant qu'elle lui est différente.