• Point de vue d'Hailey Jansen
30 Décembre [ 13 : 55 ] - Beacon Hills
- Concentre-toi ... Essayes de te focaliser sur les sensations qui t'entourent. Oublie celles qui te rongent de l'intérieur.
La voix de Deaton, aussi apaisante peut-elle paraître, ne calme en rien mes douleurs.
Plongée jusqu'au coup dans l'eau glacée d'une baignoire en fer, comme on en trouve dans les hôpitaux psychiatriques, je tente de faire abstraction de l'atroce sensation de froid qui semble me lacérer la peau.
Je ferme les yeux et inspire longuement. J'essaye de me rappeler ce pourquoi je m'inflige cette souffrance, pourquoi je tiens absolument à apprendre à me contrôler même si je n'y crois pas. Au fond, ce n'est pas « pourquoi ?» mais « pour qui ? ».
Cela fait une semaine ... Une semaine ! Sept jours, tous bien plus longs les uns que les autres et durant lesquels Stiles ne m'a pas adressé le moindre mot, ni même le moindre regard.
❆❆❆
« C'était le soir du bal. Je voulais lui parler. De moi, de ce que j'étais. Mais j'aurai espéré le faire en douceur, bien loin de la violence avec laquelle s'étaient déroulés les évènements. Ce coyote qui a gâché ma vie une première fois il y a neuf ans, devait être un envoyé des enfers dont le seul but était de détruire le semblant de bonheur que j'arrivais à me construire.
Le simple fait d'imaginer Stiles se fait attaquer par cet animal, m'avais fait sortir de mes gongs. L'espace d'un instant, je n'avais plus ressenti la moindre douleur, juste de la colère. Et un instinct indestructible de protection.
J'avais tout laissé s'extérioriser. J'avais laissé Stiles voir ce que je me tuais à lui cacher depuis des semaines : cet or lumineux prenant la place de mes yeux verts et cette longueur irréelle dont sont affublées mes griffes et mes crocs. Il avait pu voir le Wendigo, le monstre qui faisait partie de moi.
- Hailey ... avait-il dit dans un tremblement.
J'aurai pu jurer qu'il avait les larmes aux yeux, mais je ne m'étais pas retourné. J'avais continué à fixer le coyote, toujours sur la défensive en veillant à ce que Stiles reste derrière moi.
L'animal avait tenté une approche agressive en grognant et je pouvais apercevoir ses iris bleus saphirs. Quel genre de coyote pouvait posséder deux joyaux comme cela à la place des yeux ? Ma nature de wendigo ne s'était pas attardé sur la question et je m'étais contentée de répliquer en lâchant le cri de rage le plus puissant qu'un animal surnaturel puisse pousser.
Le coyote aurait sans doute riposter si Isaac, Scott, Lydia et Kira n'avaient pas poussé les portes du lycée pour arriver en trombe à l'extérieur. Le premier m'avait dit qu'il m'attendrait dans le couloir et, en entendant mon grognement, il avait du appeler les autres en renfort la seconde suivante. Par chance, la musique du bal était si forte que personne d'autre n'en avait eu vent.
Face à une meute telle que celle ci, le coyote avait déclaré forfait et s'était éloigné vivement vers la forêt.
- Mon dieu, mais qu'est-ce qu'il s'est passé ? s'était exclamé Scott.
Mais c'était comme si je n'avais rien entendu. J'avais pivoté lentement et une brise glaciale s'était glissée le long de ma colonne vertébrale. J'avais perdu toute notion : le temps, les sentiments, le contrôle. Je n'avais plus ressenti que la faim.
Ce n'était plus Stiles en face de moi. Je n'entendais plus sa voix, seulement les battements incessants de son coeur. Je ne sentais plus son parfum, seulement le flot de sang qui s'écoulait dans ses veines. Et je ne voyais plus son visage, seulement la chair et les muscles qui le constituait, m'imaginant le goût que tous cela aurait sous mes crocs.
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Flesh & Blood || Stiles Stilinski
FanfictionAu début, ils étaient trois. Ils avaient toujours été trois. « Le trio d'or » : c'est ainsi que Mélissa se plaisait à les appeler, déjà unis en toutes circonstances à une époque où les concepts de loyauté et d'amour leur étaient encore étrangers...