• Point de vue de « Stiles » Stilinski
3 Décembre 2014 [ 07 : 15 ] - Beacon Hills
Je suis sorti de mon sommeil par la radio, signe qu'il est l'heure de se lever. Comme tous les jours depuis deux semaines, l'animateur nous conseille de sortir couverts en raison du froid glacial qui s'abat progressivement sur le comté.
Sa voix m'insupporte et je trouve assez de force pour appuyer sur le bouton d'arrêt. Le silence ne m'apaise que quelques secondes et bien vite, une boule vient se former dans ma gorge. J'ai l'estomac noué et un coup au moral, comme c'est le cas tous les ans à la même date. Si pour la plupart, le début de Décembre annonce les vacances et les fêtes de fin d'année, pour moi ce n'est que l'anniversaire d'un douloureux souvenir.
Malgré tout, le devoir d'aller en cours me pousse à sortir du lit et une demie heure plus tard, je suis prêt à partir en direction du lycée. Ayant une bonne dizaine de minutes de libre avant le début de mon premier cours, je me permet une halte au commissariat. Mon père y est déjà depuis une heure et semble faire du tri dans ses dossiers.
- Salut Papa, dis-je d'une voix aussi enjouée que possible.
Mais il est loin d'être dupe. Il sait quel jour nous sommes et ce que cela représente pour moi. Pourtant, il rentre dans mon jeu et esquisse un sourire.
- Qu'est-ce qui t'amène ici ? demande-t-il.
- Eh bien ... Rien de particulier. Je voulais juste passer te voir avant d'aller au lycée.
- C'est gentil.
Il pèse ses mots et en cherche d'autres pour me réconforter, je le sens.
- Tu sais, poursuit-il. Mélissa est de garde ce soir à l'hôpital, alors tu pourrais peut être proposer à Scott de venir dîner à la maison ?
- Je vais lui en parler.
Constatant que cette discussion, aussi gênante soit-elle, n'ira pas plus loin, je lui adresse un hochement de tête avant de rejoindre la sortie.
- Attend, m'interpelle-t-il.
Je m'arrête dans mon élan et il vient fermer la porte de son bureau, nous mettant hors de portée des oreilles indiscrètes.
- Comment tu te sens ?
- Bien. Ça va aller.
- Pas à moi, Stiles. Je te connais assez pour voir que tu n'es pas au meilleur de ta forme et pour en connaitre la raison.
Je ne répond pas, incapable de le contredire.
- Tu en souffres encore ? m'interroge-t-il.
- ... Tous les jours.
- Cela fait neuf ans, fiston. Pourquoi tu n'essayes pas de la retrouver, ou ne serait-ce que de la recontacter ?
- C'est elle qui est partie. Tu crois que durant toutes ces années, elle n'a pas trouvé une seule occasion pour nous appeler ?
- On ne sait rien de ce qu'il s'est passé. De ce qui les a poussé à partir, elle et sa famille.
Cette conversation ne mènerait probablement pas plus loin que la première. Aussi, je choisis d'acquiescer et de lui souhaiter une bonne journée sans répliquer.
Je l'entend simplement soupirer, d'exaspération sans doute, au moment où je retourne à l'extérieur.
***
Lorsque j'arrive dans le couloir principal du lycée, il est déjà bondé de monde. Les couples habituels s'embrassent tendrement devant les salles de classes, la plupart des filles espèrent ramener le soleil et la chaleur en ne portant que de simples bouts de tissus et certains paniquent en réalisant qu'ils n'ont pas révisé pour leur devoir de chimie.
Au loin, j'aperçois Scott qui récupère des livres dans son casier. Il semble fatigué et nullement motivé pour affronter la journée.
Je fais des pieds et des mains pour traverser la foule et le rejoindre.
- Hey, lançai-je.
- Hey, répète-t-il. Tu as bien dormi ?
- On va dire que oui, enfin pour les quatre heures de sommeil que j'ai eu.
- ... Elle te manque à toi aussi ?
- C'est-ce que je n'arrive pas à comprendre ... Merde, quoi ! On avait dix ans ! Comment est-ce que l'on encore ressentir ce manque comme si son départ datait d'hier ?
- On se connaissait depuis le jardin d'enfant. On a tout appris ensemble. A l'école, à la maison, dans la rue, c'était toujours toi, elle et moi. Et cela a duré des années.
Il avait raison.
- Les premières amitiés, on ne les oublie jamais, conclut-il.
La cloche retentit, nous annonçant le début des cours et coupe court à nos réflexions.
Cinq minutes plus tard, nous sommes donc assis dans notre salle d'économie aux côtés de Lydia et Kira. Nous n'avons jamais parlé de notre enfance à qui que se soit et seuls nos parents respectifs sont au courant de ce que cette date représente pour nous.
- Ça va les garçons ? demande Kira.
Alors que Scott s'apprête à se pencher pour lui répondre, nos regards se retrouvent happés par le directeur qui vient d'entrer dans la pièce.
- Désolé de perturber le début de votre cours, Coach, s'excuse-t-il. Je viens vous présenter, jeunes gens, votre nouvelle camarade de classe pour le reste de l'année : Hailey Jansen. Je compte sur vous pour lui réserver le meilleur accueil qui soit. Bonne journée à tous.
Sur ces derniers mots, il nous offre un hochement de tête et ferme la porte derrière lui.
Il aurait pu se tromper dans la prononciation de son prénom ou même oublier de le mentionner, cela n'aurait rien changer à notre réaction à Scott et moi.
Ses yeux émeraudes, ses cheveux châtains, son sourire espiègle, je me souviens de chaque détail qui caractérisait et caractérise encore aujourd'hui, cette fille qui jadis, était ma meilleure amie et vient de passer la porte de notre salle de classe, après neuf ans d'absence.
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Flesh & Blood || Stiles Stilinski
FanfictionAu début, ils étaient trois. Ils avaient toujours été trois. « Le trio d'or » : c'est ainsi que Mélissa se plaisait à les appeler, déjà unis en toutes circonstances à une époque où les concepts de loyauté et d'amour leur étaient encore étrangers...