CHAPITRE XI

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• Point de vue de Hailey Jansen

16 Décembre [ 11 : 15 ] - Beacon Hills

- Ça s'est passé il y a neuf ans, commencé-je. C'était les vacances de fin d'année et mon père m'a fait la surprise de m'emmener faire du camping, comme je lui réclamais depuis des semaines. J'ai toujours été attirée par la nature, le grand air. Me salir ou me casser un ongle était bien loin de faire partie de mes préoccupations.

Je souris doucement en repensant à cette époque où tout était encore si simple. Ce temps où j'avais encore mon humanité et dont je n'ai pas assez profité.

- Nous ne sommes pas partis bien loin, poursuivé-je. Nous sommes allés à la limite de la ville, au fond de la forêt de Beacon Hills. Comme toujours, ma mère avait beaucoup de travail et n'avait pas pu nous accompagner, ce que je comprenais parfaitement.

Je sens le poids du regard de Scott et de Deaton sur moi, attendant avec appréhension la suite de mon histoire.

- Nous sommes restés deux jours dans ces bois, sans le moindre problème. C'était une expérience extraordinaire pour moi qui n'étais qu'une gamine dix ans et qui n'étais jamais sortie de son confort et de ses habitudes. Et cela me plaisait.

Les souvenirs de ces derniers moments de bonheur me prennent à la gorge et mes yeux se mettent à me brûler.

- C'est la troisième nuit que tout a basculé. Il devait être environ deux heures du matin lorsque j'ai entendu des bruits à l'extérieur. Quelque chose rôdait autour de notre tente. Mon père était enfoui dans les bras de Morphée et rien n'aurait pu le sortir de son sommeil. Je ne voulais pas prendre le risque de le réveiller et de passer pour une trouillarde, effrayée par le moindre petit bruit. Je me suis convaincue qu'il ne devait s'agir que d'un écureuil ou d'une chouette. Mais il fallait que j'en ai le coeur net et puis j'aurai eu de quoi vanter mon élan de courage auprès de Scott et Stiles à mon retour.

Scott émet un léger rire qui meurt bien vite lorsqu'il se rend compte que, passée cette fameuse nuit dont je suis en train de faire le récit, je ne l'ai plus revu. Ni lui, ni Stiles.

- En sortant de la tente, j'ai tout de suite compris mon erreur. Le bruit n'émanait pas d'un oiseau nocturne et encore moins d'un petit rongeur innocent. Je me suis retrouvée face à un coyote. Probablement le plus bel animal sauvage qu'il m'ai été donné de voir et nous étions sur son territoire. J'aurais voulu hurler, appeler mon père qui n'était qu'à quelques centimètres, séparé de moi et de la bête par un simple tissu, mais les mots sont restés bloqués au fond de ma gorge. Ce n'est que lorsque le coyote s'est mis à grogner, les crocs brillants, que ma paralysie s'est estompée, juste ce qu'il fallait pour que je puisse me mettre à courir aussi vite que je le pouvais. J'ai couru à en perdre haleine, aussi loin que mes jambes de petite fille pouvaient me porter. Je pouvais clairement entendre les foulées que l'animal faisaient derrière moi, se rapprochant toujours un peu plus. Mes yeux ont fouillés autour d'eux, cherchant un quelconque endroit où me cacher. C'est alors que j'ai aperçu une carcasse de voiture. Sans chercher à en savoir plus, j'ai foncé jusqu'au véhicule et je m'y suis réfugiée en priant pour que les portes cassées, soient suffisamment résistantes pour faire reculer le coyote. Pourtant, l'animal ne s'est pas même approché de la voiture. Comme si ... Cela l'effrayait. Alors il est juste parti.

Je prends une grande inspiration, m'apprêtant à aborder le moment où j'ai fait ce geste qui a totalement bouleversé mon existence.

- J'ai eu la peur de ma vie, continué-je. J'étais tétanisée par la peur et mes membres refusaient de m'obéir chaque fois que je voulais sortir. J'étais effrayée à l'idée que le coyote revienne ... Je suis restée dans cette voiture durant quatre jours. Je priais chaque heure pour entendre la voix de mon père m'appeler, pour le voir arriver. J'avais terriblement froid, mais la pire douleur restait la faim. Mon ventre criait famine et à mesure que les minutes avançaient, mes crampes d'estomacs se faisaient de plus en plus fortes. Avec l'innocence d'une fillette de dix ans, j'ai cru que manger n'importe quoi qui se trouvait autour de moi, suffirait à me contenter. Alors j'ai regardé et je me suis attardée sur ce que je croyais être le cadavre d'un petit animal et qui gisait juste sous la portière à côté de moi.

Flesh & Blood || Stiles StilinskiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant