Flesh & Blood || Stiles Stilinski

CHAPITRE XX

• Point de vue d'Hailey Jansen

12 Janvier [ 18 : 00 ] - Beacon Hills

- Tu te moques de moi, j'espère ?

En cherchant bien, même très bien, je ne crois pas avoir été un jour aussi en colère. Cela ne fait que quatre jours que Stiles et moi sommes « ensemble » et déjà notre première dispute éclate. Et pas des moindres.

Nous sommes devant la clinique de Deaton et je sors d'un énième entraînement.

- C'est Scott qui te l'a dit ? me demande-t-il.

- On s'en contre fiche de savoir comment je l'ai appris ! Ce que je veux savoir c'est si tu as eu un semblant de logique et de bon sens en lui demandant de te transformer ?

Mais en effet, c'est bien Scott qui m'en a parlé. Il a tenu sa langue ces trois derniers jours mais voyant bien que quelque chose le tourmentait, j'ai insisté à n'en plus finir pour qu'il m'avoue l'objet de son trouble et il a fini par cracher le morceau.

- Je ne lui ai pas demandé ça de but en blanc, s'explique Stiles en haussant le ton à son tour. Je voulais simplement m'assurer que si tu ne parvenais pas à te contrôler, on aurait une option de secours.

- « Une option de secours » ? Non, non, ça c'est tout sauf une option ! Et n'utilise pas le « on » pour justifier ta demande, je n'ai jamais voulu que tu envisages un plan pareil !

- Tu sais très bien qu'on a pas d'autre choix ! Cela fait quatre jours que je te regarde t'entrainer encore et encore et que je ne vois aucune progression ! Même Scott et Deaton commence à prendre conscience que ses séances ne te mènent nul part !

- Je fais de mon mieux !

Voyant le mal que viennent de me causer ses derniers mots, il soupire et semble se radoucir.

- Je ne dis pas le contraire, mon ange. Je vois bien que tu fais tous les efforts du monde pour y arriver mais il faut se rendre à l'évidence ... On commence tous à perdre espoir.

Cela me blesse mais je suis forcé d'admettre qu'il a raison. J'ai beau avoir progressé un peu sur la partie « maîtrise de soi » en présence d'humains mais la souffrance physique et mentale est encore bien présente. Ces quatre jours avec Stiles ont été les plus agréables et les plus douloureux de ma vie. Un contraste que je ne parviendrai jamais à comprendre et avec lequel, je dois l'admettre, je me vois pas vivre très longtemps malgré tout mon amour pour Stiles.

- Mais imagine une seconde, continua-t-il, si Scott me transforme la question du contrôle ne se posera même plus pour notre relation. Ni le Wendigo, ni ton père ne seront une barrière pour nous. Tu ne souffriras plus.

Ce n'est pas envisageable. Et aussi belle soit cette vision d'un futur sans mon père ni douleurs, elle n'a rien de réel. Ce n'est qu'un fantasme et qui par définition, est irréalisable.

- Tu ne sais pas de quoi tu parles Stiles ! Tu ne sais rien de ce que signifie devenir une créature surnaturelle ! La morsure à une chance sur deux de te tuer !

- Je prends le risque.

- Moi pas ! Tu n'imagines pas un seul instant le vide que l'on ressent après une métamorphose ! Je ne te laisserai pas gâché cette chose si précieuse qu'est l'humanité pour moi ! C'est une partie de toi que tu vas perdre !

- Et ç'en est une autre qui m'échappera si je reste humain ... Toi.

Difficile de ne pas être émue face à de telles paroles.

Il vient prendre mes mains dans les siennes et les muscles de mes bras se raidissent à son contact, en même temps que mon estomac se contracte violemment.