Chapitre 9

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Eléna

Je marche d'un pas rapide dans les rues de Paris. Il fait noir. Je n'aime pas ça. J'ai toujours eu peur de me balader en ville la nuit. C'est dangereux. La preuve : ma sœur doit être en ce moment même d'assassiner des gens avec son groupe de tueurs à gages. Si on ne dit pas « terroristes ». Le froid pénètre dans mon manteau en cachemire. Même mes pieds sont frigorifiés alors que j'ai troqué mes escarpins contre des bottes en daim. Je bifurque au coin de la rue quand quelqu'un me plaque contre le mur. Je pousse un cri et lâche mon sac Dior. Mon agresseur est un grand homme aux cheveux châtains et aux yeux noisette. Il n'est même pas cagoulé. Il serre ses mains autour de mon coup et je lui assène un grand coup de genoux dans l'estomac suivit d'un coup de poing. Il se tord en deux et je le pousse par terre. Je frappe son torse avec mes talons. Ensuite, je me jette sur lui et lui griffe le visage. Je prends soin de planter mes ongles dans ses yeux. J'entends quelqu'un arriver en courant. Je lève la tête et vois un homme qui me regarde, choqué.


- Il vous a agressé ? demande-t-il précipitamment.


- Oui ! je réponds en arrêtant de torturer ma victime.


L'homme fait le tour et se penche sur son visage amoché. Il sourit en secouant la tête.


- Vous n'y êtes pas allée de main morte ! Respect madame ! Mais vous devriez quand même porter plainte et amener cet individu au poste de police. Je vous accompagne si vous voulez. Je vais me charger de lui.


- Je veux bien, merci !


Je me relève et ramasse mon sac. Je l'essuie et époussette mon manteau. J'ai comme un mauvais pressentiment. Je tourne lentement ma tête et vois un pistolet, braqué sur moi. Son propriétaire n'est autre que le type qui vient de me proposer son aide. C'est un complot ou quoi ?! Je n'ai pas d'arme sur moi (même si Avril a insisté pour je prenne l'un de ses flingues de contrebande).


- Vous allez faire tout ce que je vous dis, Eléna Feder Ketlet ! déclare-t-il.


Mon visage se métamorphose par la surprise. J'ai compris ! La personne qui m'a envoyé des messages hier soir a promis qu'elle ferait tout pour que je redevienne une voleuse. Elle a certainement dû engager ses gens pour qu'ils m'emmènent jusqu'à elle. Le premier homme devait me maîtriser mais j'étais trop forte alors le plan B est arrivé. Là, je ne peux rien faire. La rue est déserte, il fait nuit et je suis sans défense. J'observe mes deux agresseurs. Je soupire et ouvre mon sac. Le grand type chauve qui est arrivé en second secoue son arme devant moi.


- Oui, oui, je veux juste vous montrez quelque chose ! je m'écrie, agacée.


Il est étonné par mon calme mais ne bouge pas. Je sors mon téléphone de mon sac et fais défiler mes conversations sur l'écran tactile de mon Samsung flambant neuf. Je lui montre les textos que m'ont envoyé l'inconnu. Je penche la tête sur le côté avec un petit sourire.


- C'est lui qui vous a engagé pour me retrouver, n'est-ce pas ?


Il contracte sa mâchoire et lève le bras à toute allure pour m'assommer avec le bout de son canon. J'attrape son poignet à la volée et le serre le plus fort que je peux en le fusillant du regard. Il me regarde, incrédule.


- Vous êtes qui, bordel ? s'exclame-t-il.


La peur se lit sur ses traits. Je souris. Et le tire vers moi. J'approche mon visage à quelques centimètres du sien, pour l'intimider.


- Vous connaissez mon identité, mais ce que vous ignorez, c'est ce dont je suis capable.


Je lui subtilise son arme avant qu'il réagisse. Je le menace, lui et son complice. Enfin, l'autre ne va pas me poser trop de problèmes, il est adossé contre le mur. Il peut s'écrouler à tout moment. Mon sac sur mon épaule, j'avance lentement pour les faire reculer. Il ne faut pas qu'on nous voie.


- Vous allez me montrer votre chef. Je serai ravie de faire sa connaissance. Il a l'air de beaucoup m'apprécier !


CriminellesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant