Criminelles

Chapitre 1

Avril 

Je regarde ma montre et pousse un long soupir. Il est plus de minuit. Je devais passer le nouvel an avec ma sœur. Sauf que je suis là, dans cette chambre miteuse d'un hôtel pourri. J'attrape mes bottines et les mets à mes pieds. Je me lève et me penche au-dessus du lit. Je donne une petit gifle à Vincent.

- Réveille-toi ! je m'exclame d'une voix impatiente. 

L'homme grogne et roule sur lui-même. Je relève la couverture et allume la lumière. Il pousse un cri rauque et se tourne vers moi. Il ouvre lentement les yeux et me fusille du regard.

- Laisse-moi dormir ! 

- Quand tu m'auras donné mon argent. Dépêche-toi. Il est où ? 

- Ce que tu viens de dire pourrait prêter à confusion, dit-il en rigolant. 

- La ferme ! Je suis en retard, j'ai un rendez-vous.

- Tu fais chier ! L'enveloppe est dans la poche de ma veste. Prend-la et barre-toi. 

Je me dirige vers son blouson sans dire un mot. Je fouille dans les poches et attrape directement les billets. Je compte rapidement et fourre le tout dans mon jean. 

- Vingt-mille, hein ? demande Vincent derrière moi. 

- T'as regardé ? Ouais, c'est ça. Il faut dire que la dernière mission était rude ! Puis c'est le nouvel an. C'est comme un cadeau. 

- Moi je ramasse à peine le smic et toi tu touches autant qu'un directeur de banque. C'est honteux. 

- J'ai bien plus de mérite qu'un directeur de banque. Toi par contre, tu ne vaux pas grand chose. Au premier faux pas, on te virera. Fais gaffe.

- Je suis messager, je ne crains rien ! En plus je suis sympa et fidèle. Je serai là jusqu'à ce que le bateau coule ! Toi par contre avec ton caractère de chien, c'est possible que Jensoker décide de te foutre dehors. 

J'éclate de rire. 

- On verra ! Allez, à plus ! Et bonne année ! 

Je ramasse mon sac à main, mets ma veste en cuir et sors de la chambre. J'espère qu'Eléna m'a gardé une part de gâteau !