Chapitre 4

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Avril

Je regarde par les baies vitrées de mon grand appartement. Il fait nuit. Je ne me lasserai jamais de la vue que j'ai. C'est Jensoker qui m'a acheté cet endroit. J'adore être un sniper. Pouvoir observer la victime sans qu'elle ne se doute de rien est particulièrement excitant. Elle se croit en sécurité et plus forte que vous jusqu'à que vous l'attaquiez dans l'ombre. Elle ne comprend rien. Avant qu'elle puisse réagir, vous avez déjà gagné la partie.

L'interphone résonne dans la pièce. Je me rapproche de l'appareil et réponds :

- Qui est là ?

- Andy McDawn, annonce le concierge.

J'éclate de rire. Qu'est-ce que ce type fait devant chez moi ? Le message n'a pas été assez clair, la dernière fois ?

- Faites-le entrer.

Je coupe la communication et me regarde dans le miroir qu'il y a à l'entrée. Mes cheveux sont très lisses, mon rouge à lèvres fuchsia impeccable et mon eye-liner parfait, tout comme mon mascara. J'inspecte rapidement ma tenue : décolleté bateau rose, pantalon en cuir noir et boucles d'oreille argentées. Je suis pied nu mais avec des chaussures, on pourrait croire que je vais à un gala de charité. Je dois quand même avoir l'air décontracté. Ce n'est absolument pas pour le séduire, juste pour montrer que je suis parfaite. Une fille canon et dangereuse. On toque à ma porte. Je vais ouvrir. Quand je le vois, mon cœur explose. J'inspire lentement pour tenter de me calmer. Il est magnifique avec son jean noir et son manteau bleu marine. Il passe sa main dans ses cheveux blonds avec un sourire gêné.

- Salut Avril, souffle-t-il. Je peux entrer ?

Il analyse mon corps et je rougis. Je me dépêche de m'écarter pour qu'il rentre. Je ferme la porte derrière lui et le suit. Il paraît émerveillé par mon grand appart design avec vue sur la ville. Je me dirige vers la cuisine.

- Tu veux boire quelque chose ? je demande d'une voix hésitante.

Il tourne la tête pour me regarder.

- Avec plaisir. Tu as de la vodka ?

Je hausse les sourcils, surprise. Il rigole. J'aime tellement son rire !

- J'ai passé une dure journée. Et j'ai comme l'impression que tu as de bons remontants.

Je hoche la tête.

- Touchée ! Avec le travail que j'ai, l'alcool est indispensable. Je nous en apporte tout de suite.

Je disparais dans la cuisine. Mon téléphone vibre dans la poche de mon pantalon. Je le sors et constate que ma sœur m'appelle. Je décroche tandis que je fouille dans le buffet pour débusquer ma meilleure bouteille de vodka.

- Allô ? je murmure.

- Coucou ! s'écrie joyeusement Eléna. Ça va ? Tu fais quoi ?

- Je suis chez moi. J'ai des invités. Désolée. Et toi ? Tu as préparé le repas pour ta petite famille parfaite ? J'entends déjà ton mari te raconter sa journée de riche « Après un saut au cabinet médical, je suis allé faire du golf avec des potes du Rotary et ensuite j'ai parlé politique avec le maire. Tu sais que sa femme attend son troisième enfant ?! Quelle chance ! Tu n'en veux pas un autre, par hasard ? ».

- Arrête un peu ! Tu n'es pas à plaindre, toi non plus. Martin a travaillé toute la journée. Qui est cet invité ? Un homme que tu as rencontré dans un club, non ? Ou un bar. Ou un repaire de drogués.

- Je ne me drogue pas ! Et oui, c'est un homme. Un nouveau collègue figure-toi. Rien de plus.

- Il est comment ?

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