Chapitre 9

25 4 0
                                    

  Candice suivit docilement le garde qui venait de l'arracher à sa famille, elle était sous le choc, incapable de se rebeller. L'homme faisait presque trois fois son poids, une montagne de muscle à laquelle il semblait impossible d'échapper. Ensemble, ils traversèrent des couloirs, descendirent des escaliers, franchirent des portes sécurisées jusqu'à ce que son gardien la pousse sans ménagement dans un véhicule de transport dont les vitres étaient soigneusement grillagées. L'homme donna un violent coup de poing sur la carrosserie.
La cage est pleine! Tu peux démarrer, lança-il au chauffeur qui pour toute réponse se contenta d'un bref hochement de tête.

Les deux gamins qu'on lui avait demandé d'aller chercher étaient à bord, il pouvait partir. La porte se verrouilla dans un bruit sec, le moteur ronfla et le véhicule s'ébranla.

Paniquée, Candice regarda autour d'elle et rencontra le regard lumineux de Sylvain. En d'autres circonstances, elle aurait trouvé qu'il avait des yeux bleus superbes et cherché par tous les moyens à attirer l'attention du garçon. Elle lui aurait lancé son plus beau sourire en agitant sa chevelure blonde, l'effet était garanti, ils tombaient tous sous son charme, mais pour l'instant, l'heure n'était pas à la séduction. Elle se posa à côté de lui sur la banquette, elle avait toutes les peines du monde à retenir ses larmes. Le menton tremblant, le visage crispé, elle utilisait ses dernières forces pour rester digne dans l'adversité.

Habituellement, Sylvain ne s'intéressait guère aux états d'âme de ceux qui l'entouraient, il se jugeait lui-même égoïste et en était assez fier. La vie était un difficile combat qu'il menait seul. Et pourtant quelque chose de nouveau le poussait vers la jeune fille qui venait d'arriver, une envie de la réconforter. Sans réfléchir davantage, il posa sa main sur celle de sa voisine et la serra doucement pour lui transmettre sa force.

- Tout va bien se passer.

- J'ai peur, j'ai tellement peur, gémit Candice en nouant ses doigts à ceux du garçon.

- Comme disait mon grand-père quand j'étais petit et que j'avais peur des orages: « La peur n'éloigne pas le danger ».

- Il avait raison.

- Oui, nous ne devons pas perdre notre énergie en laissant la peur nous dévorer, nous devons penser à notre survie, nous devons nous entraider.

- Former une équipe. A deux, nous serons plus forts.

Satisfaits de leur nouvel accord, les jeunes gens échangèrent un sourire de connivence. Ils venaient de se découvrir un allié pour traverser la difficile épreuve qui les attendait.  

Le passé est-il parfait ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant