Chapitre 23

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  Lorsque le déjeuner terminé, Candice quittait enfin la cuisine après avoir tout nettoyé et fait la vaisselle, elle se précipitait aux écuries où Sylvain lui faisait partager ses nouvelles découvertes concernant les chevaux et la vie en plein air. Il était intarissable sur l'alimentation des bêtes qui demandait presque autant de soin que celle des hommes; du foin de qualité, de l'orge ou de l'avoine concassée, de l'eau claire. En l'écoutant parler, elle apprenait à son tour à aimer les animaux tandis qu'il lui faisait visiter les lieux avec fierté.

- Mon cheval préféré s'appelle Lord, il galope comme un vrai bolide! J'ai le droit de le monter au pas le matin après sa sortie avec le maître. Il réagit au plus léger mouvement de jambe.

- Il est magnifique, je le reconnais, mais je préfère une belle voiture.

- Il ne faut pas comparer une machine avec un être vivant. Tu le sens au toucher et puis cette douceur, cette chaleur, c'est la vie.

Le garçon posait sa main sur celle de son amie et lui apprenait à caresser sans crainte le noble animal qui penchait les oreilles en arrière d'un air menaçant.

Il a son propre caractère, il faut savoir l'apprivoiser, c'est passionnant.

La séance découverte terminée, Sylvain entraînait sa compagne dans le foin pour lui voler joyeusement des baisers et lui murmurer des mots tendres.

- Tu es belle! Presque aussi belle que la jument de Monsieur le Baron.

- Tu exagères!

Candice lui lançait des coups de poing, ils chahutaient un moment comme deux enfants plein d'énergie, elle riait sous ses caresses, heureuse de partager avec lui les tourbillons de l'amour. Elle était heureuse de la vie qu'elle menait, elle en était venue à adhérer pleinement au slogan du programme de rééducation. Elle en avait la certitude lorsqu'elle s'abandonnait en rêvant dans les bras de Sylvain: le passé était parfait. Elle n'avait plus envie de rentrer chez elle, le confort d'une vie moderne ne lui manquait pas. Elle n'avait jamais vu le soleil briller avec une telle intensité dans le ciel, elle n'avait jamais connu une saison aussi éblouissante avec des fleurs partout, le chant des oiseaux et le bourdonnement des insectes. Elle avait déjà oublié ses déboires des premiers jours et vivait dans une douce euphorie.

La jeune fille commençait à comprendre que le passé tout comme le futur n'avait guère d'importance, une seule chose comptait vraiment: apprécier pleinement les moments de bonheur que vous offre la vie et savourer l'instant présent. Il faut si peu de chose pour que tout bascule.  

Le passé est-il parfait ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant