『He has sunk』 • kth+jjk ⊱terminé⊰

Chapitre 3

«Tu es revenu, Tae. Et je ne compte pas te laisser m'abandonner une nouvelle fois.»

***

Environ 07:30,
Séoul.

JungKook.

    Quelques rares secousses me maintiennent éveillé dans le bus. Mes yeux peinent grandement à rester ouverts à cause de la fatigue, et les vibrations apportées par le moyen de locomotion n'arrangent en rien mon manque d'énergie. J'ai passé les trois quarts de ma nuit (donc, environ quatre heures et demi) à songer à TaeHyung. Évidemment, après tant de temps passé sans lui, le retrouver me travaille. Je ne pense pas que ce soit dans le mauvais sens du terme, mais je dois bien avouer que quand je l'ai vu, j'ai ressenti de drôles de sensations. Pour commencer, ç'avait été comme si un éclair s'était abattu sur moi. Puis un doux Soleil était venu me réchauffer le creux de l'estomac, et enfin une légère brise était arrivée pour me rafraîchir et je m'étais senti plus léger. Sa simple venue m'avait  parue comme un cadeau. Une sorte de porte de l'espoir, laquelle me mènerait vers une vie plus intéressante que celle que je vis actuellement.

    Mais il n'empêche que je ne sais toujours pas où il est. Et que je n'ai pas vraiment cherché non plus.

    Je m'éveille brusquement de mes songes, et constate avec effroi que j'ai loupé mon arrêt depuis déjà une bonne demi-douzaine de stations. Je jette un coup d'œil à mon téléphone et suis contraint de me rendre à l'évidence : j'aurai largement raté mes trois premiers cours de la journée même si j'y allais en taxi ou que Super-Man venait à ma rescousse.

    Agacé au summum et surtout littéralement mort de fatigue, je me laisse tomber mollement contre mon siège en poussant un soupir de frustration. Puisque c'est ça, autant ne pas aller en cours ce matin. Je demanderai ses notes à ma voisine. Sérieuse et cultivée comme elle est, j'aurai de quoi faire, c'est certain.

    Décidé, un léger sourire apparaît sur mes lèvres et je ferme les yeux pour me laisser bercer par les vibrations qui remontent jusque dans mon dossier. J'adore cette sensation, j'ai l'impression d'être un bébé que l'on berce. C'est exactement la même que celle que l'on ressent dans le crâne quand on appuie notre tête sur la vitre d'une voiture en marche, ou bien celle que l'on ressent dans les pieds durant le décollage d'un avion.

D'ailleurs, ça fait un bout de temps que je n'ai pas pris l'avion. Je l'ai pris quoi, une fois dans toute ma vie ? Quand j'avais onze ans, pour aller en France avec ma mère peut-être ? Bon sang, et dire que sans que je ne m'en aperçoive, ma vie commençait déjà à partir en couilles.

Mais la simple idée de l'avion me pousse une nouvelle fois vers TaeHyung, et j'ouvre lentement les yeux avant de tourner mon visage vers la vitre. J'observe les voitures tout en me triturant les méninges. Comment retrouver la trace d'une personne sans connaître son numéro, son adresse ou bien son lieu de travail ? D'ailleurs, est-ce qu'il travaille ? Depuis quand est-il de retour déjà ? Je ne pense pas qu'il me l'ait dit.

À bout de nerfs, je balance ma tête en arrière et fixe le plafond du bus pour essayer de me concentrer sur autre chose que lui, en vain. Soudain, la sonnerie de mon GSM retentit dans le petit bus pratiquement dénué de vie :

«Allô ? décroché-je alors sur un ton maussade.
- JungKook ? C'est Jimin.
- Ouai, je sais, j'ai vu ton nom s'afficher hein.»