『He has sunk』 • kth+jjk ⊱terminé⊰

Chapitre 12

TaeHyung, c'est ta faute, tu n'aurais pas dû me toucher comme tu l'as fait quelques heures plus tôt.

***

16:30, chez TaeHyung.
Séoul.

JungKook.

Rien n'est désordonné dans cet appartement. Chaque chose est à sa place, parfaitement alignée au reste des objets divers et variés. Certains ne sont que des babioles sans aucune valeur, et d'autres sont remplis de souvenirs. J'en partage la plupart, étant donné que ce sont en grande partie des photos, ou bien des petits jouets que nous partagions en étant petits. Mon regard se perd au milieu de la bibliothèque, tentant au mieux de décrypter les titres et auteurs inscrits sur les livres depuis ma place, c'est-à-dire le canapé. Mais, j'avoue que, la tête en bas, ça rajoute du challenge.

       Je plisse les yeux et retrousse les lèvres, mais rien à faire, impossible de lire. Voilà plusieurs dizaines de minutes que je n'ai pas bougé, les fesses contre le dossier du canapé et les jambes se balançant au-dessus de ce dernier, en attendant que TaeHyung rentre. Il est parti après avoir mangé, me laissant pour seul indice qu'il avait "quelque chose d'important à faire". Effectivement ce devait être important, étant donné que ça fait plus de trois heures qu'il n'a pas pointé le bout de son nez.

     J'ai tenté tant bien que mal de combler son absence en regardant la télévision, mais rien de bien intéressant passe en plein jeudi après-midi. Je ne me vois pas d'allumer son ordinateur sans sa permission et je doute qu'il ait une guitare qui traînerait quelque part. J'ai donc passé la majeure partie de ma journée à tourner en rond, à observer les gens qui passaient dans la rue et me suis finalement allongé dans ce canapé. Je ne m'étais pas résolu à sortir, trop fatigué par la nuit dernière et celle d'avant, mais cette idée commence à prendre de plus en plus d'importance dans ma tête tant l'ennui est grand.

      Sans bouger le moindre membre, je roule des yeux pour percevoir l'horloge. Bientôt dix-sept heures. Et toujours pas de TaeHyung.

      Je soupire et pose mes mains sur mon ventre afin d'entremêler mes doigts, puis me contente de fixer le plafond. Celui-ci est d'un blanc sans défaut ; il me rappelle le sourire de TaeHyung. La bibliothèque que j'observais jusqu'à lors, quant à elle, me rappelle plutôt sa nouvelle personnalité. Elle est illisible, et bien qu'elle ait une certaine logique, seul lui parvient à la décrypter. Enfin, s'il y en a vraiment une. Car quand bien même je voudrais y croire, ses actions, ses idées et ses dires, sont trois délires bien distincts les uns des autres. Sinon, il y a longtemps qu'il m'aurait tout expliqué de A à Z, en passant par ses doutes, ses cauchemars et ses réactions par rapport à moi.

      Lentement, je porte ma main jusqu'à ma bouche et caresse ma lèvre inférieure du bout des doigts. Ce bout de chair rose tout à fait banal qui a pourtant été caressé par TaeHyung. À cet instant, j'ai perdu toute lucidité et le monde n'était plus rien par rapport au contact de sa peau sur cet endroit si sensible. Un frisson parcourt tout le long de mon échine dorsale et une bouffée de chaleur me prend aux joues, tandis que ma poitrine se comprime. Comment un simple souvenir peut-il faire vivre autant de sensations ?

       Soudain, me coupant dans ma rêverie, j'entends un trousseau de clefs s'agiter dans la serrure de la porte. Je panique, me sentant comme pris la main dans le sac alors que je n'ai rien fait, retire mes jambes un peu trop brusquement du dossier et roule sans le vouloir avant de finir au sol. Un énorme fracas accentue ma misérable chute, elle-même suivie d'un silence plat.