『He has sunk』 • kth+jjk ⊱terminé⊰

Chapitre 37.2

Sans un mot, JungKook pose délicatement le corps et sans se relever, s'essuie les yeux avant de regarder en direction du meurtrier qui se tient encore debout et observait la scène depuis l'ombre, parcouru lui aussi de tremblements dont la nature est inconnue.

«TaeHyung, chuchote le plus jeune, essoufflé.»

***

QG-K,
Plus de 6h du matin.

Omniscient.

     À l'autre bout de la pièce, camouflé dans l'ombre le plus vieux des deux, essoufflé, se tient courbé. Il tremble toujours au milieu des cadavres desquels émane encore une certaine chaleur, à la fois terrifié de ses actes et de l'état dans lequel il retrouve JungKook.
Un amour passionnel, diront certains ; un poison, renchériront d'autres.

     Les doigts crispés sur la gâchette, il se délecte du spectacle. HaeNari, cette petite pute ayant brisé sa vie, tué son unique famille et mis en danger son amour par tant d'épreuves, se vide lentement de son sang au milieu de ses semblables. C'est ça. Ses semblables. Elle non plus, n'est rien d'autre qu'un corps. Elle fut une âme, peut-être. Une âme noire, immonde et pourrie du plus profond de son existence, voilà ce qu'elle eut été. Dorénavant, elle ne sera plus qu'un amas de chairs baignant dans son sang, une silhouette parmi les dépouilles.

     Un sourire malsain se dessine sur les lèvres fendues de l'assassin. Il ne remarque même pas que, doucement, l'unique personne encore vive dans cette pièce se lève, les mains vides. En effet, JungKook a baissé les armes. Il ne comprend encore pas comment, par quel miracle, sa vie peut subsister. Taehyung, peut-être. Son miracle, un meurtrier. Un monstre parmi tant d'autres aussi.

     Le regard vide, la bouche entrouverte, il avance mollement vers lui, esquivant avec bien plus d'aisance qu'auparavant les hommes à terre. Un peu tristement, comme s'il s'était finalement habituer à cette promenade routinière. Il cherche les yeux de son amant et, bien que les siens croisent les pupilles de TaeHyung, il ne le trouve pas. Le silence autour d'eux en devient étouffant, le brun ne sait plus comment réfléchir, de quelle manière respirer. Son cerveau semble manquer d'oxygène, la partie est en pause, son rôle n'a plus lieu d'être.

     Il s'arrête à quelques centimètres de son aîné :

« Pourquoi ? réussit-il tout juste à murmurer, sa tête marquant lentement la négation. Juste... pourquoi, Tae ? »

     En soit, il sait pertinemment pourquoi : TaeHyung ne sait pas, il n'est au courant de rien. Alors pourquoi gâcher sa salive à le demander ?

     Il renifle, avant de baisser mollement les yeux. Ses épaules suivent le mouvement. Accablé, il fixe ses chaussures pourries sans les voir. Il sait exactement pourquoi. Parce qu'il a fui sans rien dire, parce que HaeNari n'a jamais pu exprimer à TaeHyung la réalité : il ne saura jamais que tout le mal qu'elle ait pu faire, c'est parce qu'elle-même était victime de tout ça.

     Une sorte de boule se forme dans la gorge du brun. Ses poings se serrent, sa respiration se fait difficile et, enfin, il inspire à fond pour alimenter de nouveau ses poumons, reprenant une forme de contenance à laquelle lui-même ne croit pas.

« Parce qu'elle finirait par te tuer, Kook, souffle TaeHyung face à lui d'un air accablé. »

     Le plus vieux déglutit, lâchant son arme pour la glisser dans sa poche et, doucement, vient rompre les quelques centimètres le séparant de JungKook. Un espèce d'élan de courage, ou de lâcheté. Ce dernier sent ses mains trembler, sa respiration s'accélérer et son pouls croître ; il se remémore quelques heures plus tôt, dans cette salle de bain qui n'était pas la leur et qui pourtant lui plaisait pas mal. Ce simple moment où finalement, tout n'allait pas bien, mais tout allait mieux.