『He has sunk』 • kth+jjk ⊱terminé⊰

Chapitre 37.1

Sans un mot, JungKook pose délicatement le corps et sans se relever, s'essuie les yeux avant de regarder en direction du meurtrier qui se tient encore debout et observait la scène depuis l'ombre, parcouru lui aussi de tremblements dont la nature est inconnue.

«TaeHyung, chuchote le plus jeune, essoufflé.»

***

QG-K,
Plus de 6h du matin.

Externe.

À cette heure-ci, le Soleil est enfin levé sur Séoul. Il passe difficilement au travers de ces épais rideaux recouvrant les fenêtres, mais suffisamment pour éclairer les lieux que JungKook parvient enfin à percevoir, ses tremblements de nervosités s'étant plus ou moins atténués. Son amant ne lui répondant pas, restant hagard, perdu, comme si sa raison l'avait quitté pour rejoindre un monde meilleur, le brun balaie les lieux du regard et découvre avec effroi la multitude de cadavres recouvrant déjà le sol, comparant inconsciemment ces derniers au corps de HaeNari qui, à sa droite, se vide lentement de son sang.

     Mais il est épuisé, aussi bien physiquement que mentalement, et réfléchir ne fait plus partie de ses objectifs. C'est pourquoi il comprend lentement : cet homme qui le suivait n'était autre que TaeHyung, et c'est grâce à cela qu'il est encore en vie, évidemment. Nul doute qu'autrement, ce amas de chair humaine qui, il y a encore quelques minutes, était en vie, n'aurait fait qu'une bouchée de lui et sa conscience impure.

Ses yeux, tout en parcourant les alentours, cherchent d'où son aîné a bien pu arriver, l'ascenseur étant normalement le seul accès au quatrième étage possible. Enfin, ses pupilles s'arrêtent sur un conduit d'aération dont la grille choie tristement contre le mur étonnamment propre et ses sourcils se froncent, l'étudiant comprenant par où son plus âgé est passé et cet acte relatant exactement l'obstination et presque l'accès de folie de TaeHyung.

Le brun soupire nerveusement et passe ses deux mains sur son visage, ne sachant que faire ni quelle réaction adopter. Égaré, pire, anéanti, il aimerait disparaître, se détacher de tout cela et devenir quelqu'un d'autre. Fuir la mort de HaeNari, s'échapper des meurtres de son petit-ami et s'évader de sa propre misère. Depuis quand un humain est-il censé vivre un tel drame, qui a bien pu avoir l'idée de mettre au monde l'assassinat, pourquoi est-ce JungKook, qui n'avait rien demandé, qui doit subir cela ? Il n'avait rien désirait de tout cela. À l'époque, il s'était simplement enjoué de retrouver son meilleur ami d'enfance, sa seule compagnie. Il n'aurait jamais pu envisager un tel avenir pour son camarade et lui-même. Et même s'il l'avait envisagé, ce serait-il cru lui-même ? De tels massacres, tout ce sang, ne peuvent être issus que de fiction.

    Son cœur se déchire lentement alors que ses yeux se baissent sans qu'il ne puisse les contrôler, sa tête pesant de plus en plus lourd sous les misères qui lui sont infligées. Regarder TaeHyung dans un tel état lui donne la nausée, il ne supporte pas de voir son amant, celui qu'il aime tant et dont il appréciait autrefois les airs candides et innocents, perverti petit à petit par le temps et l'humanité elle-même. Pourquoi l'Homme a-t-il besoin de faire le mal ? Pourquoi un être jadis si souriant, si fin, doit-il finir enduit de sang et de sueur, haletant, et cherchant avec une panique dissimulé un regard réconfortant chez son cadet ?

      Est-on censés être plus forts, en salissant notre prochain ? Rabaisser de quelque manière l'existence d'un autre est-il si jouissif, au point de ressentir le besoin de l'expérimenter à tout prix ? Depuis quand devons-nous être si extrémistes pour nous sentir exister ?