« Aimer, c'est souffrir. »
Elle jette un ultime regard à Martin.
Depuis le quatrième étage, il lui adresse un geste de la main.
Elle ne lui rend pas son salut.
C'est ici, bien plus que sur le parvis de Saint-Germain ; que son sort s'est scellé.
C'est ici, au pied de cet immeuble, devant cette lourde porte en bois que tout à vraiment commencé.
Partir.
Il faut partir.
Partir, loin.
Partir, vite.
Partir sans se retourner.
Paris n'est plus assez grande.
Elle ne peut pas rester avec lui.
Elle ne peut pas le sentir aussi proche d'elle.
Ce serait lui donner une trop grande responsabilité.
Ce ne serait pas juste.
Ce serait le condamner.
« Aimer, c'est souffrir. »
Pas au début, certes.
Les débuts sont toujours beaux.
Mais, ensuite, plus tard ; quand ils auraient fait un bout de chemin ensemble ...
Il se lasserait.
On finit tous par s'éloigner les uns des autres. Ce n'est pas une histoire de couple : c'est une histoire d'Humains.
Et, c'est précisément à cet instant que l'odieuse Souffrance réapparaitrait.
Comme au jour de ses 9 ANS, comme ce jour radieux où son monde a basculé.
« Aimer, c'est souffrir. »
Elle efface une larme d'un revers de main.
Ces quelques semaines loin de lui ont confirmé ce qu'elle redoutait.
Il est trop tard.
Trop tard pour faire marche avant...
Trop tard pour faire marche arrière...
Elle est piégée.
« Souffrir, c'est aimer. »
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OPHELIE
Short Story"Ne laisse pas ta flamme s'éteindre, étincelle après précieuse étincelle, dans les eaux putrides du presque, du pas encore ou du pas du tout. Ne laisse pas périr ce héros qui habite ton âme dans les regrets frustrés d'une vie que tu aurais mérité, m...