Partie 50: « Dans la peau de Younes. »
-Retour en arrière-
J'ai 23 ans et dans ma tête je suis encore très jeune et inconscient. Je ne me soucis de rien. Je vis simplement au jour le jour. Je passe mes journées à trafiquer avec Naïm: mon shab (*mon pote), mon acolyte de toujours. A cette époque, il était impossible de nous croisés séparément. Quand quelqu'un voyait l'un, il voyait l'autre aussi.On était juste inséparable.J'avais confiance en personne, j'étais insociable, dans ma bulle, casquette ou capuche sur la tête. Certains me définissaient d'«Une racaille de banlieue» mais combien d'entre eux ont connus les coups durs de la rue ? Combien ont vus leur mère en larmes pour les prix de plus en plus élevés des factures alors qu'elles sont à peine femme-de-ménage ? Combien d'entre eux ont vus un membre de leur famille enfermés en prison pour des peines énormes alors qu'ils voulaient juste apportés de l'argent pour que leur maman affiche un simple petit sourire de rassurement en se disant qu'elle pouvait payer le loyer ce mois ? Ou alors pire, combien on vu un membre de leur famille mourir à cause de ce climat trop insoutenable ? Combien ont vécus tout cela pour se permettre de nous juger ?
A cet age là, j'étais déjà père d'un enfant de trois ans: Djibril, mon fils, mon petit bonhomme, un petit soldat dès sa naissance.
Je le voyais tout les week-end à peu près quand j'allais le chercher chez sa mère: Soukaina. On était séparé et on ne s'entendait pas.
Cette meuf, je l'avais rencontré jeune, vers mes 18 ans. Je l'aimais bien mais ça s'arrêtait là mais elle, elle était vraiment amoureuse de moi. Je lui avais dis qu'il fallait qu'elle s'enlève de la tête qu'on finirait ensemble mais non, elle continuait d'espérer.
Un soir, on était chez elle. On rigolait en tant que shab quand elle a commencé à vouloir me séduire au max. J'avais envie d'elle mais je savais que si on allait le faire, elle allait encore plus croire en nous alors que moi, je ne voulais pas être son mec. Je l'ai prévenu plusieurs fois mais elle a tellement insisté qu'on l'a fait. Elle avait bien prévu son coup cette **** ! Un mois et demi plus tard, elle m'appela en me disant qu'elle était enceinte de moi ! Elle s'était pas protégée, elle avait fait exprès pour qu'en voyant qu'elle est enceinte je viens habiter avec elle et on se met ensemble mais moi j'étais jeune et j'étais pas du tout près à me poser et surtout pas avec elle ! J'ai décidé d'assumer le bébé (Djibril) mais entre moi et elle il n'y avait rien.Un jour, je crois que je m'en souviendrais toute ma vie. C'était au mois de septembre. J'étais chez moi à galérer quand je décida de descendre en bas. Dans les escaliers, je croisa Naïm avec un gros sac dans la main accompagné d'une fille. Au départ, je pensais que c'était sa meuf et là le choque quand j'ai appris que c'était sa cousine ! Sérieusement ? C'était une bombe ! Je faisais mine de rien mais rien que je la regardais pendant que je parlais à Naïm.
Le temps passent et je ne l'avais pas revu mais je m'en foutais, je continuais ma vie. Ok elle était belle mais voila quoi c'était la cousine de mon pote, j'allais pas commencer à tenter quelques choses avec elle. Vous vous imaginez comment il le prendrait ? Et même gérer la cousine de son pote, c'était vraiment pas mon délire.
Ça faisait trois mois qu'elle était arrivée à la citée et j'entendais souvent les gens parlaient d'elle. Ils disaient qu'elle se la pétait parce que madame venez des beaux quartiers de Paris et j'avoue que ça m'avait bien énervé ! Je lui avais parlé une fois, elle avait un charme de malade mais j'avais quand même les zhef (*les nerfs) contre elle. Je lui ai fais la remarque d'arrêter ses manières et de redescendre d'un étage parce qu'ici on était plu chez les bourges ! Elle l'avait mal pris mais j'avais réussi à lui lancer un clin d'oeil en mode bogosse et un beau sourire. J'étais sûr qu'elle allait craquer.
J'ai réussi à choper son numéro peu de temps après et on parlait tranquille par message. Je lui ai proposé qu'on passe une aprèm et après avoir bien insisté elle a accepté. On a passé un bête de moment malgré ces petites tmeniques (*manières) et on est rentré.