Chapitre Dix : « Réconfort maladroit »

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« Réconforter, c'est pas trop mon fort. On va bouffer du pop-corn, à la place ? »


05 Juillet, Jeudi, 19 jours restants


-Oh mon Dieu ! Oh mon Dieu ! m'écriai-je tout en gigotant dans mon siège.

-Mais putain, tu vas te la fermer, oui ?! s'exclama soudainement Ethan, à mes côtés.

Je me retournai vers lui, nullement affectée par sa réplique. J'étais bien trop excitée.

-Mon cher Ethan, je te remercie de me partager tes sentiments. Oui, oui, je t'assure, j'apprécie ! Mais tu sais ce qui me rend encore plus heureuse ?

Il grommela des paroles incompréhensibles.

-On va au Canada ! Bon sang, tu entends ? On va au Canada ! Après douze jours, je retrouverai enfin mon beau pays.

Ethan, furieux, se retourna vers moi.

-Si tu continues à parler, je t'en fous une avant de partir à l'avant de l'avion, me dit-il très calmement, mais en me jetant un regard noir.

-Tu m'entendras tout de même à l'avant de l'avion.

-Ça, c'est totalement vrai ! s'exclama Isabelle, qui se trouvait plus loin en avant.

Ethan se renfonça encore plus dans son siège tout en croisant les bras. Il continuait à grommeler des paroles, mais je ne pris pas la peine d'écouter.

Pourquoi ne souriait-il pas ? C'est une merveilleuse journée pourtant !

Cela faisait maintenant 3h que nous étions en vol, il était 12h30, et j'étais toujours autant excitée. J'avais texté avec enthousiasme à Josh tout en l'informant de mon retour au Canada pour une durée de cinq jours et il avait clairement montré sa joie. Il m'avait même averti que toute la gang - y compris Ambre et sa bande, malheureusement - serait là, au premier concert qui se déroulera à Ottawa, demain soir.

Mais ce qui m'avait vraiment excitée, c'est qu'il m'avait affirmé avoir une surprise pour moi, qui n'avait rien à voir avec les babioles que je lui avais achetées durant tous mes voyages. Dans ma tête, je n'arrêtais pas d'imaginer la scène de nos retrouvailles. Il allait me prendre dans ses bras, me faire tournoyer dans les airs avant de m'embrasser fougueusement. Il allait ensuite m'avouer que durant mon absence, il s'était rendu compte qu'il m'aimait à la folie et qu'il ne voulait plus revivre pareille souffrance.

Même si, dans un coin de mon cerveau, une petite voix n'arrêtait pas de me dire : « arrête de t'imaginer des trucs impossibles. Reviens sur terre. » je ne pouvais m'empêcher de penser à des scènes comme celle-ci. Peut-être que oui, cela allait vraiment arriver ? Je croisais les doigts.

Trente autres minutes passèrent avant que mon voisin ne se retourne vers moi, frustré.

-Tu peux pas juste rester immobile pendant deux petites minutes ?

Je lui souris.

-Sérieux, Cassandra, il reste à peine une heure... tu peux quand même te calmer, non ?

Je secouai la tête négativement avec énergie. Ethan soupira avant de se relaisser tomber dans son siège.

-Et toi, ne peux-tu pas sourire ? C'est une si belle journée !

Il resta silencieux quelques secondes, avant qu'un sourire n'apparaisse sur son visage.

-C'est vrai que cette journée est très amusante.

Sortir de l'OmbreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant