Sortir de l'Ombre

Chapitre Treize : « Retournement de situation »

« -Tu ne crois pas qu'on est en train de faire une gaffe ?

-Tais-toi »

09 Juillet, Lundi, 15 jours restants

Je me réveillai aux alentours de 10h et mon premier réflexe fut de regarder en direction du lit d'Ethan. Mais il était vide et toujours fait. Personne n'avait dormi sur ce matelas. Je soupirai tout en relaissant tomber ma tête sur mon oreiller. Où pouvait-il bien être, bon sang ?

-Ça va ? me demanda un peu plus tard Isabelle, tandis que nous déjeunions.

-Hum ? Oh, oui oui ! Je pensais simplement au concert de ce soir.

Un petit mensonge ne ferait de mal à personne. Isabelle hocha la tête, comme pour approuver mes paroles.

-Tu sais, commença-t-elle, j'ai un très bon remède contre le stress.

-Le stress ? Mais je suis parfaitement calme !

-Peu importe, me dit-elle tout en chassant mes paroles d'un signe de la main, tu veux le savoir ?

Je haussai les épaules. N'importe quoi serait bien pour simplement me changer les idées.

-Le shopping !

Je soupirai tout en secouant la tête. Comment avais-je pu ne pas deviner ? C'était pourtant aussi clair que le nez au milieu de ma figure !

Après un long débat, elle finit par me convaincre de l'accompagner si elle payait à ma place. Nous passâmes donc le reste de la matinée plus la moitié de l'après-midi dans des boutiques de toutes sortes et je ressortis avec une robe marine et blanche de marque Parker, des chaussures à plate-forme avec crochet blanc et un fin collier où pendait un aigle en bronze. Isabelle souligna que cette tenue sera celle de l'interview de demain soir. Je sentais déjà mon ventre se serrer.

-Es-tu prête pour l'interview ? me demanda Isabelle tandis que nous mangions une crème glacée, assises sur un banc de parc.

-Parce que je devrai y participer ? me plaignis-je tout en grognant.

-Je pense que cette fois-ci, tu ne feras qu'un bref coucou. Tu échangeras sûrement quelques banalités, répondras à quelques questions, puis tu reviendras en coulisses. Ne me remercie pas, c'est grâce à Nathan.

Je soupirai de soulagement tout en m'accotant. Mais je fus brusquement ramenée à la réalité lorsque je vis un groupe de filles me pointer, avant de me regarder méchamment.

-Qu'est-ce qu'elles ont, bon sang ? marmonnai-je à l'intention d'Isabelle.

Elle haussa les épaules, mais je voyais bien qu'elle était préoccupée par ces regards mesquins. En fait, ce n'était pas la première fois que je voyais des filles me regarder de cette manière, aujourd'hui. Mais celles-ci dépassaient vraiment la limite. Elles ne cachaient pas le fait qu'elles riaient de moi et je voyais bien qu'elles m'insultaient avec plaisir.

-On s'en va ? demandai-je rapidement à Isabelle, incapable de supporter cette comédie une minute de plus.

Mon amie hocha brusquement la tête puis nous nous levâmes précipitamment du banc, avant de sortir du parc. Je commençai ensuite à prêter un peu plus attention à mon environnement. Et c'est à ce moment-là que je finis par comprendre que la plupart des filles que nous rencontrions de loin me regardaient méchamment. Je déglutis bruyamment face à toute cette énergie négative.

-Oh mon Dieu, s'exclama bruyamment Isabelle lorsque nous fûmes loin du parc.

Je me tournai vers elle et me figeai face au panneau qui me faisait face. L'article d'hier soir était affiché en grand, assez grand pour le remarquer à des kilomètres à la ronde.