Je fini par me retrouver, une fois encore, en prison. Malgré toute ma bonne volonté, j'exagère à peine.
Mais voyez vous c'est plus fort que moi, j'ai le don pour m'attirer des ennuis. A croire qu'être loin des murs défraichis et des odeurs d'urine me manquent. Je plaisante évidemment.
Cet endroit est toujours identique. Remplis des même alcooliques retrouvés en état d'ivresse dans la rue, de voleurs de portefeuille pas très malin et de mecs arrêtés pour s'être cogné dessus trop brutalement.
Et puis il y a moi. Qui n'appartient pas vraiment aux catégories que j'ai cité précédemment (voleur peut être.) Moi qui essaye de dormir tout en gardant un oeil sur mon coloc de cellule : Blaise. Cet idiot qui n'a d'ailleurs pas bouger depuis ma dernière visite, plus récente qu'il ne l'aurai pensé.
Il devait sans doute penser, devant mon jolie minoi que je n'avais pas ma place ici, que ma présence n'était que le fruit d'un travail bacler des forces de l'ordre. Mais j'ai vu ses petits yeux de fouine s'ouvrir en grand quand j'ai franchis la porte de la cellule en hurlant des insultes au policier qui m'accompagnais.
Et dire que j'ai été prise la main dans le sac en train de voler. Pour ma défense ce type venait de draguer une fille un peu trop ardement. J'ai fais mine de lui rentrer dedans par erreurs. Mais ma supercherie n'a pas marché, car il s'en est vite rendu compte.
Pour en revenir à ce cher Blaise, sachez qu'il est l'achetype même du motard. Avec son air toujours grognon, et ses gros bras remplis de tatouages en tout genre que l'on arrive même pas à les distinguer les uns des autres. En bref le genre de personne dont une seule baffe vous fait voir trente-six chandelles. Je suis sûre qu'il doit porter en temps normal un bandana et des lunettes de soleil. Dommage qu'on ai dû les lui retirer. Mais c'est de sa petite moustache dont il est le plus fière, il passe sa journée à la lisser, je l'ai vu faire.
Depuis que je suis arrivé hier soir, il n'a pas cessé de me regarder, de quoi rendre la situation gênante, même carrément flippante. Comme si j'étais une pièce de boeuf en train de griller. J'ai l'habitude de ce genre de pervers qui pense que draguer une fille de cette manière flatte son ego, qu'elle va sauter dans ses bras et lui susurer des mots salaces. Oui je vois très bien, et même si je ne suis pas candide, je n'ai aucune envie de me frotter a ce genre de type.
Je garde donc un œil sur cet homme qui se trouve à une distance pas assez éloigné à mon goût. Il a tenté d'engager la discussion à de nombreuses reprises mais je n'ai pas répondu. Gardant les bras croisés et un regard fixe dans le vide. Il a donc fini par se murer dans le silence, pour mon plus grand bonheur.
Au petit matin, le poste se remplit peu à peu de policiers revenant de leur bonne nuit de sommeil. Tout devient plus bruyant et plus agiter. Je ne m'entends même plus penser avec ce boucan de sonnerie et potins.
Pour combler l'ennui, j'entreprends de regarder les policiers passés. Je me rends compte que je les connais presque tous, soit de nom soit simplement de visage. Commence à m'y sentir comme chez moi, pas au point d'y rester évidemment.
Mais si je fais cela c'est pour une seule raison (ça et me faire de l'argent facilement) : revoir la tête de ma mère adoptive quand elle vient me chercher au poste : un parfait mélange de colère et d'épuisement. Ou encore, sa façon de trouver des excuses à mon comportement au près des policiers. Comme s'ils en avaient quelque chose à faire !
Pour autant je ne peux que la féliciter d'avoir tenue si longtemps en ma compagnie : 3 mois. Un véritable exploit.
Quand je la vois franchir la porte d'entrée, je lui fais mon plus beau sourire, celui que je lui réserve chaque fois qu'elle vient me chercher. Il signifie "eh oui, tu vas passer pour une mauvaise mère". Auquel elle s'empressera de répondre par un "c'est la dernière fois" silencieux. Entre elle et moi tout ce passe dans le regard.
Elle parle rapidement à la femme de l'accueil et se dirige vers moi. J'entends le son de ses talons claquer le sol, et la vois se rapprocher à petit pas mesuré. Toujours dans son petit tailleur en noir et blanc. Elle tellement coincée ! Dès fois, j'aimerai lui donner deux gifles et lui dire "mais sort moi ce balai de ton cul !" Mais elle le prendrait surement mal.
Arrivée à ma hauteur, elle prend un ton qui se veut sévère :
- Diana ! Vraiment tu n'es pas possible ! Qu'est ce que je vais faire de toi ? Je te préviens, c'est la dernière fois que je viens te chercher. La prochaine fois je te laisse ici, avec les brigands !
Je me tourne vers Blaise et le pointe du pouce.
- Lui ? Un brigand ! Il ne ferait pas de mal à une mouche ! Dis-je en riant.
Ma remarque ne semble pas plaire à ma mère adoptive, elle qui espérait surement me faire peur. Elle lance un regard au policier et celui-ci ouvre ma cellule. Je lance un coucou de la main à Blaise en partant rien que pour embeter ma mère adoptive. Elle lève les yeux au ciel comme je m'y attendais.
Dans la voiture, son comportement change radicalement, elle prend sa voix douce ordinaire. C'est ce qui m'énerve le plus chez elle : son calme.
- Bon, tu vas continuer encore longtemps ce petit jeu ?
Je ne lui répond pas. Alors elle continu.
- Si tu le fais pour te faire remarquer c'est gagner.
Elle sourit. Je lève les yeux et lui répond avec un ton dur.
- T'es pas ma mère, tu ne me connais pas. Je ne cherche pas à me faire remarquer, juste à te faire passer pour une mauvaise mère.
Je vois que ma remarque la blesse, tant mieux.
- Bon, si tu le prends comme ça !
Elle démarre la voiture. Je vois ses mains agrippés le volant ce qui fait blanchir ses phalanges.
- Je n'en peux plus de ton comportement ! J'ai tout essayé avec toi et je ne sais plus quoi faire !
Je ne lui réponds pas.
- Ça fait 20 fois que je viens te chercher au poste de police, pour tout et n'importe quoi. En plus, à chaque fois que je viens te chercher, je me dispute avec mon mari. Il est pour que je te laisse en prison mais je pense que ce n'est pas la bonne décision.
Je ne parle toujours pas, la laissant continuer ton monologue interminable.
- Tu sais, tout ce que tu fais est dans ton dossier. Pour l'instant tu es mineur, tu n'as que 17 ans, tu ne te rends pas compte qu'avoir un casier judiciaire te ferme de nombreuses portes. Et si un jour tu fais quelques choses de plus grave...
Je l'interrompre.
- Je m'en fou complètement d'avoir un casier, alors fou moi la paix.
- C'est sûr que si tu le prends comme ça !La discussion se finit ici. Il était temps ! Cette femme était gentille, mais elle ne savait pas ce que je vivais. Je voulais être libre, partir sur les routes avec pour seul bagage ma moto. Je voulais sentir le vent dans mes cheveux, la liberté me couvrir l'échine. J'attendais ce jour avec impatience, mais je savais qu'il n'arriverait pas avant ma majorité. Je devais donc vivre encore un an avec cette famille, supporté leurs ordres. Mais le jour de ma majorité, tout changera, j'en suis certaine.
Coucou à tous ! J'espère que mon histoire vous plait ! ;) N'hésité pas à laisser un petit commentaire ça fait toujours plaisir. Merci d'avance.
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Méchants ||Fini||
Teen FictionRêvant de liberté, Diana passe ses journées à fuir les règles et les responsabilités. Agaçante, insociable et bornée font partis de ses nombreuses qualités. Beaucoup la voient comme une salope, d'autres comme une personne peu fréquentable. Pour fair...