Chapitre : 12

406 21 1
                                    

A mon arrivée au lycée le lendemain, les regards sur moi sont moins marqués. Je suis devenue l'une des leurs, rentrée dans la normalité et la banalité. Tant mieux ! Je n'ai aucune envie d'alimenter leurs rêves de devenir un jour ce que je suis : quelqu'un qui ne suit pas les maudites règles que la société à construit. Quelqu'un de « rebelle ». Je suis sûre que beaucoup aimeraient sortir de la case dans laquelle ils sont depuis toujours, je les comprend. Mais tout le monde n'en est pas capable, cela demande bien plus d'effort personnel qu'on ne le crois. Rompre son image d'enfant modèle ou d'idiot du groupe, revient à rompre avec le reste de la société, d'en être rejeter. Il faut des raisons solides, mais pour beaucoup le jeu n'en vaut pas la chandelle. J'ai choisi d'être une exclue de la société pour de bonnes raisons, et je doute qu'une personne possède les mêmes intentions que moi.

Sur le chemin de ma classe, j'aperçois au loin Cole. Il ne semble pas m'avoir vu, trop occupé à rigoler avec ses amis. Ceux qui sont venu m'emmerder à la cantine hier. Je ne sais pas quel comportement opter avec lui. Certes hier nous avons eu un date, mais ça ne signifie rien. Et comme je n'ai aucune envie de me retrouver avec sa bande d'idiot, je passe mon chemin et me dirige en cours, faute de mieux.

Ce matin, j'ai le droit à un cours de torture ou ce que les autres appellent maths. Je sors mon cahier de dessin et commence à gribouiller ce qui me passe par la tête. Non que j'eusse un certain talent, mais ça me permet d'avoir une autre occupation plus intéressant que suivre le cours. Le prof m'interpelle, me tirant de ma rêverie. Il m'a posé une question mais ne l'aillant pas écouté, je me contente de hausser les épaules. La rouquine du premier rang lève le doigt avec des manières qui me donne envie de la gifler. Le prof l'interroge et elle donne la bonne réponse. Elle se retourne vers moi, un sourire moqueur aux lèvres. Il s'agit de la folle qui est venu m'agresser dès le premier jour. Elle a certainement voulue faire la maline devant moi, une manière de me rabaisser. Mais finalement elle m'a plus aider qu'autre chose.

- Mes félicitations Alexandra, je peux toujours compter sur vous ! S'exclame le professeur.

Je lève les yeux au ciel, faut pas exagérer non plus. Une bonne réponse ne fait pas d'elle quelqu'un d'exceptionnel ! Elle me regarde toujours avec son immonde sourire. Vraiment une tête à claque cette fille.

La sonnerie fini par marqué la fin du cours, et je file sans demander mon reste. A peine eu-je franchit la porte qu'une main ferme attrape mon avant-bras.

- Diana !

Il s'agit de Cole, qui me sourit de toutes ses dents. Il me regarde de longues secondes dans les yeux avant de lâcher mon bras, comme si ce contact le gênait.

- Je voulais te dire que j'ai vraiment passé une bonne soirée hier. Et je voulais savoir si je pouvais compter sur toi pour ce soir...

Il laisse sa phrase en suspens pour regarder autour de lui. Il ébauche un sourire malicieux et je vois ses beaux yeux noisettes pétiller.

- Pour un plan que j'ai conçu il y a quelque temps. J'ai besoin de quelqu'un de confiance, qui n'a pas froid aux yeux.

Il n'a pas le temps de continuer car une furibonde à la crinière rouge vient s'interposer entre nous : Alexandra.

- De quoi parlez-vous ? Minaude-t-elle, de son horrible voix aiguë.

L'attitude de Cole change immédiatement. Il passe une main dans ses cheveux, visiblement nerveux. Il n'y a aucun doute, cette fille lui fait de l'effet. Je lève les yeux ciel, qu'elle attitude pathétique. J'espère ne jamais avoir le même comportement !

- Oh, rien intéressant, s'empresse d'ajouter cet imbécile.

- Bah, pourquoi tu parles avec elle alors ? Je suis sure que toi et moi aurions beaucoup plus de choses à nous dire.

Elle tapote son torse de son long doigt verni, avec un regard charmeur. Plus vulgaire selon moi, mais passons. Cole finit par adopter le comportement qu'on lui connaît : sûr de lui. Il fait son plus beau sourire charmeur, et passe son bras par dessus les épaules de la rouquine.

- Tu as raison laissons la gothique dépressive, elle ne mérite pas qu'on s'intéresse à elle.

- Petit con ! Je lance, furieuse qu'il tienne de tel propos. Je déteste qu'on se foute de moi.

D'un geste vif, je lui flanque un coup à l'estomac qui le fait se plier en deux. Et je lui attrape son oreille, pour venir la mettre près de ma bouche.

- Ne t'avise plus de te foutre de ma gueule comme ça. C'est clair ? Je lui murmure, sur un ton calme.

Il hoche faiblement la tête, et grimace sous l'effort que cela lui demande. Je relâche son oreille. Il y porte la main et se masse vigoureusement. La rouquine, elle, à l'air choqué devant cette violence imprévue. Elle ne doit sûrement pas avoir l'habitude de voir ce genre de choses.

- Bien !

Je tourne les talons, et part en direction du prochain cours. J'opte un masque d'indifférence sur mon visage mais en vérité je suis blessée. Les paroles de Cole n'étaient pas spécialement blessante, mais le fait qu'il s'est fichu de moi me fait mal. Moi qui m'étais jurée de me m'attacher àpersonne, et cela constitue la plus importante de mes règles, je me suis faite avoir par un beau sourire et de belles paroles. Pour une fois que je faisais un écart sur mes principes ! Enfaîte, je m'énerve moi-même. Si je n'étais pas entourée de cette bande d'imbécile, je m'aurai donnée une baffe. Mais les réalités sont là, je suis en cours et bien obligée de supporter le genre humain pour une année entière, sans quoi Tessa ne m'accordera jamais mon émancipation. Une nouvelle règle, s'ajoute à celle que j'avais déjà faite : pas d'attachement, pas de gentillesse, pas d'écart de conduite. En suivant ces règles, je pense me mettre à l'abri. Grave erreur !

Si seulement Cole n'était pas venu me chercher ce soir là.

Méchants ||Fini||Où les histoires vivent. Découvrez maintenant